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Portrait : Frank Margerin
Franck du collier
Les albums de Frank Margerin allient l’humour à la tendresse, un univers poétique dans lequel la moto et l’amitié tiennent souvent la meilleure place. La banane sur la tête de Lucien et en forme de sourire au visage des lecteurs…
En artisan opiniâtre, Frank travaille en son atelier et peaufine actuellement ce qui deviendra le troisième set de « Je veux une Harley », dont la sortie chez Dargaud est prévue pour octobre prochain…
Avec Marc Cuadrado, le scénariste, nous sommes partis aux Etats-Unis en septembre dernier pour suivre la « Route 66 ». Sur une Harley, évidemment ! L’un conduisait quand l’autre prenait des photos. Nous avions une Electra Glide, un poids lourd plutôt confortable, mais peu maniable, en tout cas bien moins que ma 500 XT !
La 500 XT de Frank, une vieille amie partageant sa vie depuis 1981…
Pour moi c’est la moto absolue ! Modifiée au fil des années, j’ai posé un frein à disque à l’avant, installé un guidon moins large, elle est désormais adaptée à mon usage quotidien. Je roule avec toute l’année, hiver comme été…
A peine le temps d’utiliser ses autres favorites, Triumph Speed Twin 500, BSA 500 A7, 650 Bonneville, BMW R 100 transformée en rat’s et… Vespa PX !
Je pratique le deux-roues depuis mes 14 ans, j’ai commencé par un Solex, puis des Mobs, ensuite la 125, pour finalement découvrir à 28 ans la Yamaha 500 XT dont je ne me suis jamais séparé !
Le rythme du « pom-pom-pom » de la Yamaha a peut-être inspiré l’artiste à entreprendre une carrière musicale au sein du groupe Dennis’Twist…
Le groupe était composé de dessinateurs, Sire, Vuillemin, Shlingo, Guyot… Tous étaient les bienvenus ! Nous avions même fait un tube en 86, « Tu dis que tu l’M » ! On rigolait bien entre les tournées et les télés ! Mais bon, ça nous prenait beaucoup de temps, il a bien fallu à un moment retrouver les planches à dessin ! Mais je n’ai pas abandonné la guitare pour autant, même si à présent je joue principalement pour mes plantes vertes !
Entre deux arpèges, Frank a fait naître tant de personnages, dont Lucien, que l’on voit vieillir au fil de ses aventures, jusqu’à Marc, quinquagénaire inquiet du temps passant, bien décidé à pénétrer la famille des bikers. « Je veux une Harley » a immédiatement séduit tous les motards et amateurs de BD…
Il faut du temps pour s’apercevoir des réactions du public. Le dessin c’est un métier magnifique, mais très solitaire. A l’époque des concerts Dennis’Twist, on savait immédiatement si la sauce prenait. Par contre, entre la mise en place d’une BD en librairie et les premiers retours, l’intervalle est autant angoissant qu’interminable !
Désormais rassuré sur l’intérêt porté par « Je veux une Harley », Frank a aussi finalisé le projet cinématographique des aventures de Lucien…
J’ai terminé le scénario, mais le cinéma exige beaucoup d’intervenants avant les premières projections. A présent cela ne dépend plus de moi, mais j’espère bien que Lucien sera prochainement sur les écrans !
Musique, BD, scénarios, livres, affiches, illustrations, Frank Margerin, depuis les Arts Appliqués qu’il fréquentait en 1968, n’a guère pris le temps de souffler…
Partout où je vais, j’emporte du boulot avec moi ! Si j’étais mieux organisé je pourrais peut-être prévoir quelques jours d’affilés plus tranquille, mais je suis un peu bordélique ! J’arrive toutefois à arracher quelques moments, notamment pour participer à des balades à moto. Une bécane, deux ou trois copains, les petites routes en montagne, quelle meilleure recette pour approcher le bonheur ?
En attendant octobre et le troisième tome de « Je veux une Harley », on se replonge dans les deux précédents et on retrouve Lucien, Ricky, Momo le coursier et toute la bande de Frank Margerin, artiste, poète et véritable passionné de moto !
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