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Essai scooter Piaggio X10 125

Le plus gros des petits scooters

Vous rêvez d’un gros scooter, élégant, valorisant avec une grosse capacité de chargement mais votre permis B ne permet pas de prendre plus qu’un 125 cm3 ? Le Piaggio X10 125 est peut-être la solution. Quasiment rien ne distingue en effet le modèle 125 de ses grands frères X10 350 et X10 500… Mais du coup, un 125 basé sur un 500 donne-t-il une enclume alourdie par rapport à des 125 plus légers ? et donc trop lourd et inconduisible en ville ? Essai…

Essai scooter Piaggio X10 125

Découverte

Piaggio parle de downsizing, autrement dit, comment décliner un même modèle en plusieurs déclinaisons, en partageant le maximum d’éléments et notamment toute la partie cadre et carénage. C’est sur ce concept qu’on été déclinés les X10 en 3 versions : 500, 350 et enfin ce modèle 125. Et effectivement, rien ne distingue de loin les trois modèles. De près, il faudra regarder du côté du bras arrière et de l’échappement pour deviner la cylindrée, d’autant plus que le nombre indiquant la cylindrée n’est inscrit nulle part.

On retrouve donc un élégant scooter italien, au gabarit énorme pour un 125. Piaggio est en effet parti du gros modèle supérieur pour y insérer un moteur de 125, ici un monocylindre 4 temps développant 15 chevaux à 8.750 tr/min pour un couple de 12 Nm à 7.250 tr/mn.

Scooter Piaggio X10 125 de côté

Tout est énorme, de la poupe à la proue, avec une triple optique frontale avec des feux à Leds comme feux de jour, une bulle relativement haute et à une partie arrière large, dotée de feux à LEDs. La selle est spacieuse aussi bien pour le pilote que le passager, avec de quoi bien se caler le bassin. On note les déflecteurs à l’avant pour protéger encore mieux du vent et des intempéries.

Vue de 3/4 scooter Piaggio X10 125

Seuls les rétroviseurs semblent sous-dimensionnés ici par rapport au reste, mais offrent malgré tout une bonne visibilité et se règlent facilement.

Petite touche finale, on note de nuit, le rétroéclairage des commodos... auquel s'ajoute une écran digital sur fond bleuté du plus bel effet.

En selle

Le pilote d’1,70 met tout juste les pieds à terre, malgré une hauteur raisonnable à seulement 760 mm. Il faut dire que la selle est large.

Une fois assis, le gabarit impressionne au premier abord. On est bien assis et bien installé au sein d'un espace spacieux. Sous les yeux, on retrouve alors un imposant tableau de bord, complet, bien lisible, dont tous les indicateurs sont en permanence lisible sans quitter la route des yeux. A gauche, on trouve un large compteur analogique incorporant une jauge à essence. A droite, on trouve un large compte-tours incorporant la température moteur. Au centre, un important affichage digital avec ordinateur de bord indique simultanément : température extérieure avec indicateur de gel, heure, totalisateur, double trip partiel et consommation instantanée en alternance avec consommation moyenne, estimation de l’autonomie restante en nombre de kilomètres et voltage batterie.

Tabbleau de bord scooter Piaggio X10 125

Par contre, pas de frein parking pour le modèle 125 (contrairement au 350 et au 500 cm3). Les pieds ont toute leur place, soit sous le pilote de façon standard, soit allongés vers l’avant; ce qui se révèle une position assez agréable et naturelle au quotidien.

Contact

Le X10 s’ébroue de façon feutrée. Vous ne réveillerez pas les voisins en pleine nuit, même gaz à fond. Une impulsion sur la poignée droite démarre le scooter qui s’élance tranquillement. La première impression de balourd disparaît dès le premier mètre, même si comparé à un Liberty, les manœuvres à très basse vitesse se font avec un peu plus de prudence de peur de se laisser embarquer. Le scooter est en plus plus long avec ses 2265 mm et n’effectuera pas un demi-tour dans un mouchoir de poche comme d’autres 125 cm3.

Essai scooter Piaggio X10 125

En ville

Le X10 125 n’est pas un foudre de guerre. Le scooter réagit instantanément à la poignée de gaz mais le gabarit et le poids lui font conserver des accélérations standards ; suffisant pour partir d’un feu rouge, mais pas aussi dynamique que des modèles plus sportifs du type XMax dans la même cylindrée. Poignée au taquet, l’aiguille du compte-tours s’envole pourtant immédiatement au-delà de 8.500 tr/min mais l’impression de conduite par rapport au fait d’accélérer plus doucement et de ne laisser monter l’aiguille que jusque 7.000 tr/mn n’est pas perceptible en impression de conduite. Du coup, pour épargner l’embrayage centrifuge et la consommation, on ne cherche plus à ouvrir en grand systématiquement. De fait, le X10 incite à une conduite plutôt « éco » et relativement cool, tout en offrant une allonge suffisante pour perdre son permis en ville, sachant que le régime moteur se situe plutôt en moyenne autour des 7.000 tr/min (50 km/h 7.000 tr/min mais également 70 km/h à 7.000 tr/min).

Le gabarit faisait initialement plutôt penser à un gros maxi-scooter et redouter les insertions en inter-file. Avec des rétroviseurs bien positionnés (qui ne touchent pas ceux des voitures) et une largeur pas si importante au final (800 mm), le X10 passe partout, y compris à basse vitesse. Son gabarit est également plus visible pour les automobilistes qui ont tendance à s’écarter de façon plus naturelle que face à des scooters plus petits. Et sur les voies rapides, il enroule tranquillement à 70 km/h et 7.000 tr/min, soit un régime tranquille.

Lourd (pour un 125), mais maniable, on le gare facilement dans les places deux-roues en ville, même à l’arrêt et ce d’autant plus qu’il dispose d’une béquille latérale en plus de la centrale. En l’absence de frein parking, il faut juste éviter de l’arrêter en dévers.

Phare Piaggio X10 125

Sur autoroute

Le X10 s’élance vivement sur autoroute, se calant facilement à 110 km/h et 9.700 tr/min… pour rupter à 116 km/h (soit 109 km/h réel). C'est trop juste pour de longs parcours (contrairement au 350) mais suffisant pour du péri-urbain voire un peu plus. Son gabarit fait qu’il est moins sensible aux dépassements effectués par les camions, d’autant plus que sa stabilité à « haute vitesse » est impressionnante, y compris sur les grandes courbes, avalées tout en douceur, bien aidé par sa grande roue avant de 15 pouces. Même les grandes courbes avalées à vitesse soutenue sur des routes défoncées n'entrainent pas d'avant léger, qui reste du coup tient le cap et reste parfaitement en ligne. Rassurant et confortable.

Le gabarit global du scooter protège étonnement bien et bien mieux que la majorité des scooters qui génèrent souvent du vent et des remous au niveau des jambes. Cet effet est ici très limité.

La bulle haute protège bien mais génère à contrario quelques remous dans le casque, par rapport à un modèle de scooter avec une bulle plus basse. Alors que ceci n’est pas gênant en ville, sur un parcours un peu long sur autoroute, cela génère un peu de bruit par forcément agréable sur un long trajet.

Piaggio X10 125 en ville

Sur départementale

Naturellement, le X10 se trouve plus à son aise sur nationale ainsi que sur départementale où il peut trouver sa vitesse de croisière avec aise. Il enroule ainsi tranquillement à 9.000 tr/min aux environs des 100 km/h réels. Les grandes courbes se prennent avec une facilité déconcertante, le scooter semblant placé sur un rail. A vitesse plus importante, il emmène un peu plus fort également et demandera un peu d’effort pour changer de trajectoire. Notre modèle d'essai était en plus chaussé avec des Feelfree Wintec qui offrent un grip tout simplement extraordinaire par rapport à la monte d'origine, ajoutant encore plus de plaisir dans les enchainements d'un virage à l'autre et encore plus sur le mouillé, avec une confiance impressionnante. Aucune appréhension du coup, à prendre de l'angle et ce, quel que soit le rythme.

Essai scooter Piaggio X10 125

Freinage

Avec l’ABS et l’ASR (anti-blocage), le freinage est un régal, de par sa puissance, le feeling offert et le sentiment de sécurité apporté, surtout sur le mouillé. Avec l’ASR, chacune des roues est en effet équipée d’un système d’acquisition de tours – un capteur et une roue phonique – mesurant instantanément la vitesse et la décélération de celle-ci par rapport au véhicule. Les capteurs communiquent avec une centrale hydraulique à 3 canaux qui activent le système d’ABS si l’une des deux roues décélère brusquement, empêchant le blocage des roues. Ce n’est pas comparable avec la stabilité offerte par un trois-roues, mais on peut vraiment prendre les freins forts, sans ressentir aucun travers ni comportement parasite. Le frein arrière de 240 mm est presque suffisant à lui seul pour arrêter le scooter, même lancé à pleine vitesse. Du coup le frein à disque de 280 mm à l’avant assure un freinage à pleine plus efficace que l'arrière, malgré le poids global qui aurait pu retarder l’efficacité du freinage global. Et les deux combinés offrent un freinage sûr et rapide.

Freins scooter Piaggio X10 125

Confort

Selle large et suspensions efficaces offrent un excellent confort au quotidien. Les défauts de la chaussée sont extrêmement bien gommés sans pour autant suggérer de souplesse particulière. Alors que l'on perd en général en stabilité à "haute" vitesse en courbe avec un cadre qui se tortille, le X10 reste imperturbable en toute occasion avec une excellente stabilité et confort.

Selle scooter Piaggio X10 125

Pratique

Avec le même coffre (de 52 litres !) que le 350/500, le X10 accueille volontiers deux casques modulables (type Schuberth C3 ou Shoei Neotec comme sur la photo), plus un ordinateur et deux combinaisons de pluie avec les gants. C’est de fait le plus important coffre offert par un 125 et plus important que de nombreux maxi-scooters. Sa longueur intérieure permet même d’y loger une raquette de tennis. Et en plus de cela, il est également assez large pour arriver à y entasser encore d’autres éléments. Bref, le X10 est le roi du rangement embarqué, remplissant le meilleur rôle pour ceux qui ont besoin d’espace au jour le jour.

Le vide-poche avant de 5 litres finit de compléter la capacité de rangement globale de 57 litres, avec en plus une prise 12 V, appréciable pour recharger un portable.

Coffre et espace sous la selle du Piaggio X10 125

Consommation

Avec un réservoir de 15,5 litres (soit près de 2 fois la contenance usuelle d’un 125), le X10 bat tous les records d’autonomie. Si l’ordinateur est un peu présomptueux sur les premiers cent kilomètres en annonçant régulièrement 490 kilomètres d’autonomie globale estimée, le X10 offre une excellente autonomie moyenne de 400 kilomètres en utilisation urbaine. La jauge est en plus précise, tombant d’un quart au bout de 100 kilomètres, puis à la moitié à 190 kilomètres, puis sur le dernier quart en annonce de la zone rouge à 290 kilomètres. Il reste alors encore une bonne cinquantaine de kilomètres avant que la jauge ne s’allume pour laisser encore 40 kilomètres d’autonomie. La consommation moyenne est ainsi d'environ 3.9 à 4.0 litres au cent kilomètres.

Logo Piaggio X10 125

Conclusion

Valorisant, élégant, le X10 125 est peut-être le summum du scooter 125 cm3 avec de vraies performances… pour un 125. Son gabarit et sa capacité d’embarquement permettent même d’envisager de sortir de son utilisation urbaine pour un week-end à la campagne, d’autant plus que son confort permet de rouler d’une traite avec son autonomie possible. On finit par oublier son poids au quotidien pour apprécier ses prestations globales, même si son prix à 4.299 le place dans la tranche haute des tarifs de 125 cm3 et pourrait faire envisager la  cylindrée supérieure pour celui qui a le permis moto ; sachant que le 350 se négocie à seulement 1.400 euros supplémentaires.

Points forts

  • look et gabarit
  • capacité d'embarquement
  • autonomie
  • duo

Points faibles

  • duo

La fiche technique du scooter Piaggio X10 125