Essai scooter Piaggio Medley 125
La quadrature du cercle résolue ?
LX, PX, X10, Liberty, Beverly, Fly, 1946, Piaggio n'arrête pas d'étendre sa gamme de scooters de 125 à 350 cm3, offrant ainsi la possibilité à chacun de trouver le deux roues urbain qui lui convient le plus, que ce soit en look, en fonctionnalités ou en performances. Malgré une offre déjà pléthorique, c'est donc à peine étonnant que le constructeur italien dévoile le Medley, un scooter 125 cm3 à grandes roues, particulièrement prisées en Italie, mais doté d'un nouveau cadre et moteur équipé du Start and Stop. La tendance allant à l'embarquement maximal, le nouveau modèle proposé aussi un coffre pouvant accueillir deux casques intégraux, presque une exception sur le marché 125. Alors, la quadrature du cercle en termes de 125? Essai en Toscane, en Italie...
Découverte
Piaggio n'a pas renouvelé le genre avec le Medley. On retrouve la ligne et l'équilibre général proposé par les scooters grandes roues du marché, du Liberty de la gamme au SH concurrent. Les spécificités reposent plutôt sur la roue avant en 16 pouces et la roue arrière en 14 pouces. On retrouve par contre la marque de fabrique du constructeur avec la cravate centrale avec ici le logo posé en épingle. Le tout est encadré par des feux LEDs élégants qui soulignent la face avant et se retrouvent en rouge à l'arrière. Seul le phare plus rectangulaire et arrondi par rapport aux ronds des Liberty ou Vespa ou à l'oblong des Beverly apporte sa touche de spécificité.
La longue selle surplombe ensuite un plancher presque plat, surmonté par une attache rétractable habituelle, permettant d'accrocher un gros sac au centre.
La poupe se termine par deux feux effilés, à LEDs également, allégeant la ligne, plutôt menue de l'ensemble. Le porte paquet est le dernier aspect pratique, pouvant aussi servir de poignées pour le passager.
Sous le plumage, le ramage a pourtant bien évolué puisque le Medley bénéficie d'un tout nouveau cadre avec berceau surbaissé mais surtout d'un tout nouveau moteur développé en interne avec l'i-get 125, un monocylindre à injection avec distribution à quatre soupapes et refroidissement liquide... Et en plus conforme à la norme Euro4, gage de capacité à être autorisé en ville. Le tout offre une puissance de 9 kW à 8250 tr/mn et surtout un couple de 11 Nm à 6500 tr/mn dans la moyenne usuelle.
La finition enfin est au rendez-vous, aux standards Piaggio, ce qui se retrouve au niveau de la qualité des plastiques, des joints, de la peinture et du compteur ou des LEDs multiprésentes.
En selle
Le conducteur d'1,70 mettra le bout des pieds à terre, malgré une selle assez fine en son centre permettant de laisser tomber les pieds à terre. Il faut dire qu'elle culmine à 799 mm, soit une hauteur plus importante que la majorité des roadsters. Pour autant la légèreté de l'ensemble avec les 138 kilos en ordre de marche, donne une sensation de facilité de prise en main. Les mains tombent naturellement sur le guidon et les pieds sur le plancher ne font pas remonter les genoux, avec suffisamment de place, même pour les plus grands gabarits. On trouve - où on retrouve - facilement ses marques. Piaggio fournit toujours le même monde avec un accueil agréable et un poste de conduite ergonomique.
Sous les yeux, on retrouve un compteur analogique composé de trois cercles chromés assez standard avec une jauge à essence et un indicateur de température. Horloge et double trip partiels complètent les informations de façon digitale. On n'oubliera pas les témoins d'activation de l'Abs, le contrôle de pression d'huile et le contrôle d'injection ainsi que l'immobilizer. On regrette l'absence de calcul de consommation tel qu'il existe sur d'autres modèles.
Contact
Le 125 s'ébroue doucement, sans pratiquement aucune vibration. La selle amortit très bien. Au commodo droit, on active ou désactive le stop and start. A la sollicitation de la poignée droite, le scooter démarre instantanément, sans temps mort. Cette réactivité est vraiment agréable car instantanée et efficace pour le démarrage. Les premiers tours de roues sont instinctifs et sans surprise, ce qui fait que l'on enroule rapidement en oubliant la conduite. Et lorsqu'on s'arrête au feu, le moteur s'arrête automatiquement, ne laissant qu'un témoin vert clignotant signaler qu'il n'attend que la volonté de son propriétaire pour repartir. Et il suffit à peine de toucher la poignée pour que le moteur ronronne à nouveau pour s'élancer.
En ville
Le Medlay s'élance naturellement et se faufile ensuite tout aussi naturellement entre les voitures. Les rétroviseurs s'oublient, mais mériteraient une taille un peu plus grande pour offrir une meilleure vue. Le rayon de braquage est excellent et permet de faire un demi-tour sans effort tout autant que de se faufiler à angle droit entre les voitures à l'arrêt. Le scooter se balance légèrement à gauche et à droite, enquille naturellement les ronds points avec une large garde au sol.
Sur nationale (autoroute)
Le Medley s'élance volontairement sans être un foudre de guerre pour atteindre les 100 km/h, puis gratter ensuite encore quelques kilomètres heures. Il offre à cette vitesse une excellente stabilité, y compris en grande courbe prise sans relâcher la poignée. Une fois le monocylindre rodé, il devrait pouvoir aller taquiner un 110 km/h compteur. Cela n'en fait pas le 125 avec la plus grande allonge, mais c'est le pendant d'une plutôt bonne détente au démarrage et à l'accélération. A noter que le 150 essayé en parallèle n'apporte pas plus de vitesse de pointe, mais par contre une pêche au démarrage nettement supérieure et bien au-delà des 25 cm3 de différence apparente sur le papier. Dommage, pour un prix identique, un motard préférera nettement le 150 car la souplesse et Léa dynamique sont bien supérieurs aux 125. Il faut dire qu'en Italie, on n'a pas le droit de prendre l'autoroute avec un 125, mais par contre, on peut le faire avec un 150, d'où cette spécificité de cylindrée.
Sur départementale
Le Medley se retrouve avec plus de bonheur sur petites routes, offrant un excellent confort face aux défauts de la chaussée, grâce aux efforts conjugués d'une selle moelleuse et de suspensions bien assorties. Certes, le débattement n'est pas extraordinaire par rapport à des motos, mais dans la lignée des scooters et l'efficacité est au rendez-vous. La position naturelle permet d'anticiper les virages que l'on prend avec aisance et sans effort, le modèle acceptant volontiers les trajectoires hasardeuses reprises de façon impromptue au dernier moment quand un virage se referme plus que prévu. Les enchaînements de virolos même serrés s'effectuent sans effort et il faut vraiment accélérer le rythme de façon très importante avec un dévers important avant d'arriver à faire racler la béquille centrale de façon exceptionnelle. On apprend alors à à peine relâcher l'accélérateur en côte entre deux virages afin de ne pas perdre de dynamique et de maintenir le moteur au régime idéal pour enchaîner sur le virage suivant. Le Medley n'est pas un foudre de guerre mais se révèle agréable dans les enchaînements rapides.
Freinage
Le freinage est à la hauteur des velléités du modèle et ce d'autant plus que le freinage et identique entre les modèle 125 et 150. Il est donc conçu pour arrêter plus puissant que le 125. Il se révèle offrir un bon feeling et une bonne progressivité, avec un bon mordant. Il faut dire qu'il repose sur des disques de 260 et 240 à étriers flottants et qu'effectivement l'efficacité est au rendez-vous.
Le Medley est équipé de l'ABS de série, qui se révèle plutôt très peu intrusif a l'utilisation. Il faut vraiment freiner fort pour le faire rentrer en action et l'on sent tout juste les retours alors dans le levier, mais sans à coup sur la route.
Pratique
C'est sans doute LE point fort du Medley. Ouvrable depuis un bouton sur le guidon, son coffre sous la selle sécurise déjà deux casques intégraux, une contenance que seule le Forza concurrence quand la grande majorité des scooters de cette cylindrée acceptent uniquement un casque et encore souvent un jet (notamment chez Piaggio). Le coffre contient 36,2 litres, bien logeables et cela se voit. Le plancher presque plat avec son crochet permet de coincer un gros sac de course et ajoute encore à la capacité d'embarquement... Un vrai plus pour ce qui reste un véhicule urbain qui doit permettre diablement d'aller faire ses courses. Le porte paquet arrière enfin n'est pas symbolique et achevé de pouvoir charger la mule.
Et pour ceux qui auraient besoin d'encore plus de place, Piaggio propose un top-case de 30 litres usuel, mais aussi un nouveau top-case de 37 litres !
Accessoires
Bulle, tablier, mais aussi antivol mécanique de guidon ou antivol électronique font partie des accessoires presque indispensables de ce type de scooter, disponibles en option. Les plus adeptes du numérique opteront aussi pour le Bike Finder ou la plateforme multimédia Piaggio.
Consommation
Piaggio annonce une consommation de 47,5 km pour un litre en cycle WMTC soit environ 2,3 litres au cent. Si on peut tabler sur un 2.7 litres au cent en utilisation réelle, il faut reconnaître qu'un quart de la jauge était descendu uniquement au bout de 85km. A ce les sept litres du réservoir, on doit pouvoir avoir plus de 250 kilomètres d'autonomie voire plus avec une conduite enroulée, suffisant pour un modèle urbain.
Confort
L'accueil de la selle est confortable. Les amortisseurs ajoutent au confort global en gommant bien les défauts de la chaussée. Ils sont en plus réglables sur cinq positions apportant les possibilités de réglages supplémentaires en fonction du terrain ou de la charge. Certains pourront lui trouver une assise un peu trop fine. Nous n'avons pas trouvé cela gênant de notre côté.
Le duo assoie le scooter de façon importante et diminue d'autant démarrage et reprises. Le passager est assez collé au conducteur mais se tient de façon naturelle, devant juste pencher sensiblement la tête pour avoir une vision frontale, sachant que la selle conducteur/passager d'un seul tenant est quasiment à la même hauteur.
Conclusion
Le Medley est dans la lignée des scooters Piaggio, évolution sans révolution, hormis pour le passage au Stop & Start. On retrouve donc un Piaggio mais doté de son nouveau moteur et système avec un Freinage et un Abs de qualité, mais surtout une capacité d'embarquement maximale qui constitue un vrai plus au quotidien. A 3299 euros, soit au même prix que son principal concurrent, on en a ainsi pour son argent avec un scooter de qualité et de plus élégant dans sa livrée blanc perle et selle marron.
Points forts
- Capacité d'embarquement
- Stop and Go
- Confort
- Freinage
- Consommation
- Prix
Points faibles
- Allonge moteur
La fiche technique du Piaggio Medley 125
Conditions d’essais
- Itinéraire: petites routes variées avec un peu de ville
- Kilométrage du scooter : 100 km
- Problème rencontré : test à la fois du 150 et du 125 et le 150 est vraiment mieux
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