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Essai Royal Enfield Super Meteor 650

Cruiser de l’espace-temps

Bicylindre en ligne de 648 cm3, 47 ch et 52,3 Nm, 241 kg, 7.890 euros

Avec ses 133 années d’existence, la vénérable marque indienne sait d’expérience qu’il faut maîtriser son passé pour bâtir son avenir. Si les Bullet 350 et 500, modèles de longévité (1946) et de vente (plusieurs millions), restent iconiques, d’autres créations ont participé à l’odyssée Royal Enfield. En mettant déjà à profit l’héritage mécanique. C’est ainsi le cas d’une certaine Meteor. Sortie en 1952, elle embarque un twin de 692 cm3, accouplement de deux moteurs de… Bullet 350. Devenue Super Meteor en 1954, elle développe 36 ch et connaitra quelques évolutions et même une déclinaison Trailblazer 700. Peu connue, elle restera dans l’ombre des Bonneville et Commando, Anecdote, elle sera utilisée en 1958 par le Transport Research Laboratory pour tester le premier frein antiblocage Maxaret (Dunlop) sur les motos !

L’objet céleste sera détrôné en 1962 par l’Interceptor. Celle-là même qui, flanquée de la Continental GT, fit son grand retour en 2018 en version bicylindre de 648 cm3. Tout comme les 350 modernisées déferlent depuis 2021 en version Classic, HNTR (Hunter) et… Meteor ! Passé et présent s’entremêlent donc sans cesse pour délivrer désormais une nouvelle Super Meteor 650.

Ce modèle typé cruiser s’inscrit dans la lignée inaugurée dans les années 1990 avec la Citybike puis Lightning 535, très populaire en Inde. Suivront les Thunderbird 350 et 500 en 2002 puis 2012.

Comme tout phénomène astronomique, l’événement demande à être observé au plus près de son apparition. C’est donc en Inde (!), entre Jaisalmer et proche de Jaipur (Rajasthan) que nous partons étudier le passage de cette nouvelle apparition.

Essai de la Royal Enfield Super Meteor 650
Essai de la Royal Enfield Super Meteor 650

Découverte

2023 semble bien offrir un alignement de planètes idéal pour la Super Meteor 650. Signe des cieux, une vraie comète passe également dans notre ciel actuellement. Astre de glace et de poussières nommé «C/2022 E3 (ZTF) », ce bolide salue notre planète tous les 50 000 ans…! La troisième variation autour du bicylindre s’est moins fait attendre et prend donc la forme d’un cruiser compact et élégant, sans clinquant et maitrisant les codes du low riding. Avec même un certain dynamisme de ligne évoquant à la fois la classe d’une Triumph Bobber et la fierté d’une Harley-Davidson Forty-Eight. Certes, la Royal Enfield est moins cossue, moins athlétique. Mais l’Indienne sait jouer de saveurs délicates et raffinées. Seul reproche à son dessin, son réservoir en goutte d’eau de 15,7 litres aurait mérité plus de personnalité et de plus amples volumes. Ceci afin d’équilibrer l’avant et surtout de masquer davantage une colonne de direction bien trop massive. Hors ces considérations architecturales, la nouvelle 650 bénéficie d’un dessin général flatteur et d’un soin des détails remarquable. Solidement tenue par des platines aluminium ajourées son optique siglée reçoit pour la première fois des leds. De part et d’autre des assises, les carénages subtilement dessinés des flancs ajoutent au style délicatement suranné de la machine. Plongeante, la ligne du bidon induit celle d’une selle vaste pilote surpiquée. Un élément bien plus compact est dévolu au passager, posé au sommet de l’imposant garde-boue. Profilé, le superbe cabochon du feu arrière vient conclure subtilement cette poupe raffinée.

La Royal Enfield Super Meteor 650
La Royal Enfield Super Meteor 650

Toujours conçue par Harris Performance, spécialisé dans le châssis classique et propriété d’Enfield, la structure de 21,2 kg, est ici sensiblement modifiée, afin de placer les masses au plus bas. Dédiée à son usage de Cruiser, la nouveauté repose donc sur un cadre tubulaire acier à berceau interrompu pour descendre le remarquable et esthétique twin parallèle de 648 cm3 (78 x 67.8 mm) équipant les roadsters de la marque. Imposant, il forme un solide coeur de 70 kilos dont les carters latéraux et couvre-culasses en aluminium noir mat tranchent avec les autres éléments métalliques et la massive culasse tranchée de larges ailettes de refroidissement. Le bloc impressionne toujours par ses dimensions, sa présence esthétique, mais aussi sa conception mêlant tradition et modernité. Rappelons que le centre R&D de la marque a ses quartiers à Leicestershire (Angleterre).

Simple, refroidi par air et huile, le bouilleur intègre cependant un haut moteur performant avec 4 soupapes par cylindre actionné par un unique arbre à cames (Honda a fait le même choix pour sa CB750 Hornet…). Et, raffinement technique, les basculeurs arborent des roues au point de contact avec des cames aux surfaces légèrement concaves… Avec ses manetons de bielles calés à 270 degrés, deux masses et un arbre d’équilibrage, la mécanique assure un fonctionnement velouté. Super carré, le rapport alésage-course favorise les bonnes montées en régime. Le bicylindre Enfield développe 47 chevaux à 7.250 tr.mn et 52,3 Nm de couple à 5.650 révolutions minute. Des valeurs très proches de celles des roadsters. L’injection aurait été modifiée, mais difficile de voir à quel niveau. Le circuit d'huile est optimisé et des jets viennent cibler les points les plus chauds dans la culasse. Des doubles corps d'injection et l'allumage sont pilotés par une électronique Bosch. Modernité encore avec une boite à 6 rapports associée à embrayage assisté à glissement limité. La mécanique est certifiée Euro 5 et ses performances contenues le rendent compatible avec la législation A2.

Le bicylindre de 648 cm3 délivre 47 ch et 52,3 Nm
Le bicylindre de 648 cm3 délivre 47 ch et 52,3 Nm

Toute la ligne d’échappement est chromée, apportant un éclat plus net à la machine. Intégrant les catalyseurs, les larges fûts horizontaux des silencieux auraient toutefois mérité un dessin plus vintage.

Choyée par les dieux, la fille tombée du ciel peut se targuer d’une fourche inversée Showa de 43 mm à faire pâlir d’envie une Continental GT…! Non réglable, elle coulisse sur 120 mm et s’habille de tés en aluminium satiné et d’un élégant support de garde-boue de même finition. À l’arrière, des doubles combinés amortisseurs ajustables en précharge coulissent sur seulement 101 mm.

La fourche inversée Showa de 43 mm travaille sur 120 mm
La fourche inversée Showa de 43 mm travaille sur 120 mm

Low riding oblige, la géométrie adopte des côtes en conséquence. Empattement généreux de 1 500 mm, angle de colonne de 27,6° et chasse de 118,5 mm induisent une posture typée, encore renforcée par des jantes en 19 et 16 pouces. Tubeless, en alliage d'aluminium, elles comptent 10 branches (5 larges, 5 fines) et chaussent des gommes indiennes CEAT Zoom Cruzz en 100/90 et 150/80 mm. Une enveloppe plus large sur le train directeur eut, là encore, renforcé la présence de la machine. Mais ces dimensions permettent de trouver facilement une monte…

Les roues sont chaussées de pneus CEAT Zoom Cruzz
Les roues sont chaussées de pneus CEAT Zoom Cruzz

L'ABS Bosch à deux canaux contrôle le travail des étriers Bybre (Brembo). À l'avant une pince à deux pistons mord un simple disque de 320 mm. Cruiser oblige, le ralentisseur opposé est de même type, serrant une large frette de 300 mm. De quoi stopper les 241 kilos de l’objet céleste avec sérénité.

Point remarquable chez Royal Enfield, la qualité va croissant à chaque nouvelle itération. Ainsi, la Super Meteor présente une finition toujours plus soignée. Notamment les soudures du cadre assez discrètes. L’ensemble du train avant est particulièrement valorisant, largement garni de métal satiné. Notez la discrétion des pieds de fourche et l’intégration des vis du moyeu. L’agencement des différents éléments n'appelle aucune critique tout comme les différents revêtements des parties métalliques. Côté droit, le twin est d’autant plus séduisant, son carter inférieur oblong frappé du large logo ailé satiné. La visserie est de qualité et les corps d'injection s’abritent derrière des caches chromés ajourés. Même qualité pour les emblèmes du réservoir tout aussi séduisant et du bouchon.

A chaque modèle, les finitions continuent de s'améliorer
A chaque modèle, les finitions continuent de s'améliorer

Au final, on regrettera davantage des liserés de peinture perfectible et surtout la présence d’autocollants vernis moins seyants. Enfin, l’intervalle de maintenance est de 10 000 km et la marque garantit ces machines trois ans.

En selle

Coolitude oblige, la Super Meteor vous accueille à 740 mm du sol, facilement accessible par les plus petits gabarits. L’assise est un peu courte et manque de moelleux, mais reste confortable. Celle du passager est bien plus compacte et ferme. Autant la dévisser pour ne laisser que son support métallique ajouré. Sans excès, les jambes sont écartées par le réservoir et viennent chercher sur l’avant les repose-pieds larges. Notez le double basculeur du sélecteur, permettant de monter les rapports au talon.

La position de conduite est typique des cruisers
La position de conduite est typique des cruisers

Pas de fioriture à bord, mais pas de faute de gout non plus. Sans prétention, le té de fourche supérieur est solide et agréable à l’oeil. Ses pontets élégants maintiennent un cintre large, aux cornes agréablement tournées vers le pilote. Déjà présents sur les 350, les sympathiques poignées semi-ballon accueillent vos gants. Les commodos ne sont pas en reste avec des éléments fuselés supportant les commandes rotatives du démarreur ou des phares… Mais on trouvera aussi un discret bouton « info » commandant les instruments mixtes. Lui aussi repris des 350, un bloc circulaire affiche en effet un tachymètre périphérique et un écran LCD central. On y fera défiler les informations des partiels. La fenêtre regroupe aussi un tachymètre, une jauge de carburant, une horloge et le témoin de rapport engagé. Dommage, pas de compte-tours, pourtant bien utile. Et surtout, un cruiser moderne demande un cruise control (régulateur de vitesse)… absent sur l’Indienne.

L'instrumentation repose sur un compteur analogique avec un écran LCD et un Triper
L'instrumentation repose sur un compteur analogique avec un écran LCD et un Triper

Épais et fuselés, très fonctionnels, les leviers ne sont pas réglables en écartement, mais leur dimension semble idéale pour tout gabarit. À câble, la commande d'embrayage fait elle aussi dans la simplicité.

Nul besoin de GPS avec le Triper monté de série. Cet élément peut être connecté à votre smartphone pour afficher une navigation simple et efficace. Moins convaincant, le port USB est logé derrière le cache de flanc gauche, avec les fusibles et la boite à outils. Il permettra de recharger vos périphériques numériques et un passe fil évite d’endommager le câble.

En ville

Comme sur les roadsters, le twin de la Super Meteor séduit l’oreille dès sa mise en marche. Une légère inertie apporte cette rondeur subtile propre à la mécanique indienne. Discret au ralenti, elle fait craquer ses échappements sur les coups de gaz. L’Enfield décolle et prend place dans la ceinture d’astéroïdes multiples du trafic indien. On y compte nombre d’aliens de tous types : voitures, camions et tracteurs au chargement hypertrophié, essaims de deux roues et animaux variés. Chiens et vaches sacrées sont les plus nombreux et les plus dangereux sur l’asphalte. Ajoutez-y dromadaires, chèvres et moutons. Et bien sûr, la population dense des bourgades n’aide pas à la circulation sereine. Enfin, comme un malheur ne vient jamais seul, on y roule aussi à gauche.

La sonorité de la Super Meteor charme dès que le moteur prend vie
La sonorité de la Super Meteor charme dès que le moteur prend vie

Dans les rues encombrées, la machine avoue vite une manœuvrabilité perfectible avec un rayon de braquage assez fort. Peut-être un héritage anglais… Heureusement, le centre de gravité au plus bas aide en demi-tour et autres gymkhana. Disponible, le twin délivre 80% de son couple maxi dès 2.300 tours. Il permet ainsi d'évoluer en quatrième sur un filet de gaz à bas régime. Associée à la douceur de l'embrayage et celle du sélecteur, celle de la mécanique assure ainsi des déplacements urbains agréables. Mais, juché sur ce fendeur d’horizon, on souhaite davantage d’espace devant sa roue.

Malgré un rayon de braquage limité, la 650 s'en sort honorablement en ville
Malgré un rayon de braquage limité, la 650 s'en sort honorablement en ville

Autoroute et voies rapides

Libérée du champ d’objets plus ou moins identifiés, on peut enfin filer au loin. Enfin, sans passer le mur du son. Machine au patronyme puissant, la Super Meteor traverse toutefois l’espace sans hâte excessive. Le légal routier est facilement atteint, mais, capable d’un bon 160 km/h en pointe, il lui faut un peu de temps pour y arriver. Cette valeur maxi plus faible que celle des roadsters démontre une démultiplication finale plus courte sur le cruiser. Notre tracé indien ne favorise guère, sauf en certaines sections, ce rythme plus élevé, mais fatigant. Le moteur n’y a plus aucun intérêt également, faisant un peu vibrer les repose-pieds dans un chant devenu aigre. Et la position induite n’est guère dédiée à ces vitesses.

La Super Meteor est capable d'atteindre les 160 km/h en vitesse de pointe
La Super Meteor est capable d'atteindre les 160 km/h en vitesse de pointe

La machine s’apprécie davantage jusqu’à 110 ou 120 km/h en mode liaison rapide. Surtout à bord des modèles Celestial Red et Celestial Blue. Avec leur pare-brise bien conçu, ces déclinaisons se montrent bien plus aptes aux longs trajets. De plus, leur selle monobloc est bien plus épaisse et offre davantage de recul pour le pilote.

Précisions également qu'aucune vibration pénible ne vient perturber l'équipage, quel que soit le régime. Seules les bonnes trépidations du bicylindre accompagnent nos évolutions, preuves de l'équilibre mécanique et de la qualité de conception. Ainsi, le vilebrequin forgé et ses imposantes masses d'équilibrage s'associent à un autre arbre de régulation à deux balanciers. Le résultat est sans appel, conférant au bloc une douceur de fonctionnement appréciable. On peut alors enchainer les kilomètres sans fatigue.

À 130, les reprises sont correctes en 6e pour doubler. À 100 km/h, on rentrera un, voire deux rapports pour plus de dynamisme. Bon point, les rétroviseurs restent parfaitement clairs quelle que soit la vitesse et renvoient un large champ.

La moto se montre plus confortable à 110/120 km/h qu'à 130 km/h
La moto se montre plus confortable à 110/120 km/h qu'à 130 km/h

Enfin, la stabilité et la tenue de cap du cruiser Enfield sont remarquables. Longue, basse, équilibrée, la Super Méteor est lancée sur un rail cosmique. Pour l’en défaire un peu, nous tentons une déviation gravitationnelle sur le réseau secondaire.

Départementales

Le Rajasthan qui nous est proposé sous les roues est ici une province assez plate et monotone. Seul un parcours réduit nous offre quelques bosses et virages. Impossible pour nous de tester l’agilité en courbe serrée. Juste de quoi constater une garde au sol très correcte de 135 mm. On pourra donc prendre un peu d’angle avant d’aller effleurer le sol. Les gommes CEAT n’ont pas été trop malmenées durant l’essai, leurs flancs peu mis à contribution. Ils encaissent sans mal la force sans excès du twin et leur grip parait correct même sur notre bitume poussiéreux.

La garde au sol ne grève pas trop la prise d'angle
La garde au sol ne grève pas trop la prise d'angle

Une saignée dans la route, abordée sur l’angle, ne déstabilise aucunement la Super Meteor. À nouveau, sa géométrie lui donne une stabilité sans faille à tout moment. De quoi passer les pièges routiers du sous-continent. De respectables ralentisseurs barrent aussi régulièrement les routes. La fourche passe l’obstacle avec brio, au contraire des combinés arrière, bien moins avenants. Leur course trop faible les met vite en quasi butée.

La Super Meteor se montre stable sur les routes indiennes bien dégradées
La Super Meteor se montre stable sur les routes indiennes bien dégradées

Maintenu sur les intermédiaires, le twin semble toujours avoir deux visages. Docile en ville, il présente un caractère enjoué à plus vive allure sur sa crête de couple. La mécanique indienne ne manque pas de saveur et distille toujours son charme séducteur. L'inertie relative et plaisante de l'équipage mobile apporte ce charme délicat peu courant sur les moteurs midsize des productions asiatiques. Et lors des remises de gaz, le grondement de la boite s’associe au vrombissement des pots pour composer une bande-son de l’espace. Sans être un foudre de guerre, le bicylindre dynamise alors les évolutions dans le paysage indien aride. Notamment lors des dépassements. Là encore, la prudence est de mise. C’est le plus gros qui passe. La taille échelonne ensuite les priorités. Et klaxonner n’est pas une option, mais une musique vitale. Avec plus de 300 000 morts par an sur son réseau, l’Inde impose l’anticipation comme religion première sur l’asphalte. À défaut, c’est le kharma-geddon. On comprend pourquoi la déesse Kali a dix bras. C’est sans doute pour ramasser les morceaux…

Sans être hyper puissant, le twin se montre dynamique et plein de charme
Sans être hyper puissant, le twin se montre dynamique et plein de charme

À rythme adapté, la Super Meteor peut compter sur un freinage efficace si on use largement du frein arrière. Surdimensionné, il assure une bonne décélération au cruiser, l’avant se révélant un peu trop complaisant. La machine conserve ainsi une assiette fort acceptable et plonge peu. On pourra également empiler les rapports, l’embrayage anti-dribble absorbant sans mal un rétrogradage important. Les échappements trépident alors sous la charge, donnant une vie séduisante à l’aérolithe de Chennai.

Partie-cycle

Simples et sains, châssis et géométrie conformes au style cruiser composent un ensemble efficace. Les suspensions font le boulot, surtout la fourche qui absorbe remarquablement les plus grosses compressions. Les éléments arrière se montrent moins capables quand les surfaces se font plus torturées.

Les amortisseurs ont un peu plus de difficultés sur les routes dégradées
Les amortisseurs ont un peu plus de difficultés sur les routes dégradées

Freinage

Efficace à rythme habituel, progressif et suffisamment puissant, l'équipement semble correctement dimensionné. Sur les plus fortes décélérations, on pourrait souhaiter un étrier avant plus démonstratif. Stopper efficacement les 241 kg du cruiser nécessite l’usage du frein arrière. Ce dernier est bien présent, laissant facilement le pilote ajuster la pression. Bien paramétré, l'ABS intervient à bon escient.

Efficace, le freinage demande tout de même de bien utiliser l'élément arrière
Efficace, le freinage demande tout de même de bien utiliser l'élément arrière

Confort/Duo

En maharadjah des routes, séduire votre maharani demandera à changer son trône. Elle accompagnera alors plus complaisamment votre chevauchée vers une destinée d’accomplissement conjugale. Surtout si vous choisissez des surfaces sans défaut. La selle pilote monoplace standard est perfectible en découpe et densité, mais n’a pas réellement fait défaut sur les 360 km parfois chaotiques de notre épopée.

La selle pilote aurait gagné à être plus large et mieux rembourrée
La selle pilote aurait gagné à être plus large et mieux rembourrée

Consommation

Enfield a ravitaillé nos machines au bidon, lors d’une pause. Sans pouvoir faire de relevé précis, j'estime l'autonomie à au moins 300 kilomètres. En dépit d’un début de parcourt trop rapide et une vitesse moyenne de 120 à 140 km/h, la jauge ne baissait guère.

Le réservoir de 15,7 litres permet de dépasser sans soucis les 300 km d'autonomie
Le réservoir de 15,7 litres permet de dépasser sans soucis les 300 km d'autonomie

L'essai vidéo de la Royal Enfield Super Meteor 650

Conclusion

Sans grande surprise, Royal Enfield revisite son histoire avec efficacité, mais un léger manque d’originalité. La nouvelle Super Meteor s’avère séduisante par son style, valorisante par son rapport finitions/prix et convaincante en dynamique. Mais sa personnalité esthétique aurait pu s’affirmer davantage. Le constructeur indien revendique ce choix plus conservateur afin de ne pas brusquer sa clientèle. De plus, l’authenticité modernisée est la légitimité première de la marque. Le twin de Chennai reste l’argument majeur de ce sympathique voyageur cosmique. Velouté, rond et élégant, il apporte une juste vie mécanique à la machine.

Les Royal Enfield Super Meteor 650 standard et Tourer
Les Royal Enfield Super Meteor 650 standard et Tourer

Telles de perpétuelles réincarnations, les productions Enfield défient le temps. Et sur son segment fort peu couru, le cruiser Enfield est un événement remarquable. Non seulement en prestations globales, mais aussi en tarif. Décrocher ce morceau d’étoile ne vous coutera que 7.890 €… ! De quoi marquer les esprits et faire chavirer quelques cœurs. Face à lui, on citera la Kawasaki Vulcan S, 8.349 €, plus moderne de ligne, mais bien moins charmeuse. Même constat pour la Honda CMX 500 Rebel, à 6.999 €, également moins performante. Le modèle 1100, performant, mais moins élégant, demande 10.849 €. Dommage pour Harley-Davidson, sa Street 750 a depuis longtemps disparu.

Fiables, économiques et financièrement accessibles, telles sont les qualités des Royal Enfield. Avec cette Super Meteor, la firme indienne ne déroge pas à la règle. Mais, loin d’être une étoile filante, la nouveauté risque bien de rester un certain temps dans le ciel. Et ses prestations la placeront peut-être au firmament de son marché. Brillante et peu commune, la Super Meteor est sans doute un signe pour les amateurs du genre. Et même plus besoin de faire un vœu, Royal Enfield l’a déjà exaucé.

Points forts

  • Esthétique
  • Disponibilité moteur
  • Équilibre
  • Sélection précise et douce
  • Embrayage à glissement limité
  • Sonorité flatteuse
  • Efficacité globale
  • Rapport prestations/prix imbattable

Points faibles

  • Personnalité un peu timide
  • Pas de régulateur de vitesse
  • Suspension arrière
  • Frein avant

La fiche technique de la Royal Enfield Super Meteor 650

Conditions d’essais

  • Itinéraire : 360 km de routes à revêtement (très) variable, sec.
  • Météo : soleil, de 9° à 25°C
  • Problème rencontré : ras

Commentaires

Raph03

Le poids d'une GS, la puissance d'une Ninja 400. Ca va plaire à la niche presente sur ce site.

16-01-2023 17:15 
cologny

QUE 7890 € ?!?! Euuh.. comment dire..

Heureusement qu'Honda sort une hornet 750 a 7800€ pour pas qu'on perde complètement pied avec la réalité.

16-01-2023 18:38 
eriko

J'ai eu la même réaction.Et j'ai préféré commander une Hornet .

16-01-2023 18:50 
VieuxBiker

Merci pour cette vidéo et si la moto semble très sympa pour son côté cruiser middle-size effectivement il va être difficile de justifier le prix de ces deux modèles sans-doute dû pour partie au coûts liés au transport et la crise des conteneurs. Finalement que ce soit l'Inde ou la Chine c'est kif-kif bourricot, une main d’œuvre low-cost et des tarifs premiums pour une qualité passable.

16-01-2023 19:08 
Ça roule

Faudr

16-01-2023 19:34 
troncherouge

Au moins elle plaît au journaliste, c'est sûr,il a fait un beau voyage. Essayée entre la zone commerciale Global et Rebirechioulet, elle doit moins plaire.

16-01-2023 20:10 
Picabia

Une Meteor 650 et une Hornet, autant comparer des carottes et des choux.l'utilisation que l'on se fait de l'engin est un tantinet différente, mets une Hornet sur une piste Indienne et on en reparle.
C'est très très loin du prix d'une Harley ou d'une Indian qui ont pourtant le même objectif.
Elle est plutôt sympa, une belle finition, pas trop de plastique et à coté de la Rebel ou de la Vulcan, elle en jette un peu plus.
Une custom pour pas trop cher avec une vraie personnalité.
Transport, pas que, en Inde, Thaïlande ou Chine, avoir du personnel de qualité, cela se paye.


16-01-2023 21:13 
Vastenov

241 kilos, disque unique de 320 avec étrier double piston : ça s'arrête sans s'aider des bottes ? 😰 Quand je vois que j'ai le double (en 310) sur une machine de 220 kilos et que je trouve que ça demande un poil trop d'anticipation 😅

Sinon le reste est vraiment pas mal 🙂

16-01-2023 23:32 
Vastenov

Edit : double post après un rafraîchissement de page, lapin compris 😳

17-01-2023 04:51 
waboo

Citation
Picabia
Une Meteor 650 et une Hornet, autant comparer des carottes et des choux.

Voilààààà.... Merci Picabia.

Et pour ce qui est de "perdre pied avec la réalité", rappelons que la Hornet est au prix d'une SVS 650 de 2003... A l'heure actuelle, il semble très peu probable que Honda puisse tenir ce prix longtemps...

Un cruiser n'est ni une sportive, ni un roadster. Et sur son marché, ce tarif est tout à fait placé.

17-01-2023 07:49 
Hagalma

Le poids me rebuterait un peu. Sinon pour un cruiser elle a du charme cette machine, et des qualités, dont un tarif contenu.
En tous les cas l'article est bien écrit, et dépaysant ! 300 000 morts annuel sur les routes: effrayant !

17-01-2023 09:30 
VieuxBiker

Comme déjà dit, le poids de ce type de moto n'est pas réellement un problème avec un centre de gravité placé bas et une conduite cool dans ces conditions même le freinage est suffisant ce n'est pas un roadster et encore moins une sportive mais un modèle plus dédié aux agglomérations et au réseau secondaire avec une capacité suffisante pour un peu d'autoroute si besoin. A voir si les garde-boues et le réservoir sont en métal c'est forcément un peu plus lourd que du plastique, si on ajoute la double ligne d'échappement avec les catalyseurs dans les silencieux ça doit faire son poids.

17-01-2023 13:50 
Aristoto

Article intéressant, informatif, bien écrit et plein d'humour.

Merci Damien, merci le repaire pour vos good vibes. le RPM le sauveur de la pause de 13 h 00 sourire

17-01-2023 15:08 
rené salami

Citation
waboo
Citation
Picabia
Une Meteor 650 et une Hornet, autant comparer des carottes et des choux.

Voilààààà.... Merci Picabia.

Et pour ce qui est de "perdre pied avec la réalité", rappelons que la Hornet est au prix d'une SVS 650 de 2003... A l'heure actuelle, il semble très peu probable que Honda puisse tenir ce prix longtemps...

Un cruiser n'est ni une sportive, ni un roadster. Et sur son marché, ce tarif est tout à fait placé.

Sur le marché du cruiser ? Quel marché ? Plus personne ne fait de cruiser...

Sur le plan du rapport prix/prestations, désolé de le dire mais à 8000 euros, c'est pas très bien placé... (contrairement à la Hornet) et c'est pourtant ce qui se faisait la force de RE.

D'après d'autres vidéos, c'est moins dynamique question moteur qu'une interceptor (0-100 en 7s) et la bulle en version tourer n'est pas terrible du tout (buffeting à balle)

17-01-2023 17:04 
Pierre Geneston

Eh bien moi, je la trouve bien séduisante, cette machine, à ce tarif là. J'envisage de plus en plus de passer au mode cruising, avec mon arthrose dans les 2 genoux qui va galopante : vacherie de vieillesse avec ses conséquences !!! 241 kgs, c'est un peu lourd, tout de même, quoique le centre de gravité est bas. La finition a l'air de qualité. Bonne route à tous.

17-01-2023 17:10 
waboo

Citation
rené salami
D'après d'autres vidéos, c'est moins dynamique question moteur qu'une interceptor (0-100 en 7s) et la bulle en version tourer n'est pas terrible du tout (buffeting à balle)

D'après notre vidéo, on disait la même chose...

Et la bulle fait son boulot. Entre 1m90 et 1m70, les avis ne seront pas les même... évidemment.

17-01-2023 17:11 
rené salami

Citation
waboo
Citation
rené salami
D'après d'autres vidéos, c'est moins dynamique question moteur qu'une interceptor (0-100 en 7s) et la bulle en version tourer n'est pas terrible du tout (buffeting à balle)

D'après notre vidéo, on disait la même chose...

Et la bulle fait son boulot. Entre 1m90 et 1m70, les avis ne seront pas les même... évidemment.

Où ça dans la vidéo ? Je dois être bigleux ou sourd flute

En tout d'après d'autres journalistes (Axel de MM entre autre mais aussi ses confrères indiens), il y a une vraie différence en terme de dynamisme par rapport aux roadsters que la transmi raccourcie ne compense pas semblerait-il...

dommage que le package tourer ne concerne pas les plus beaux coloris (interstellar)...

17-01-2023 18:30 
Coolapix

Elle me plairait peut-être… Mais bon, faut voir la conso, la facilité pour trouver d’autres pneus (parce que les ceat sous la flotte, bonjour) dans ces dimensions batardes, et puis l’essayer 🙂

17-01-2023 18:49 
Zezelle

Belle machine! Quant à ceux qui compare avec une Hornet…, bon!

17-01-2023 19:52 
Charlie_41

Citation
cologny
QUE 7890 € ?!?! Euuh.. comment dire..

Heureusement qu'Honda sort une hornet 750 a 7800€ pour pas qu'on perde complètement pied avec la réalité.
La Triumph Bobber (made in Thailand) est à 15 000 €, et cette Super Meteor est encore 500 € sous le prix d'une XV Bolt il y a... 10 ans !
Donc, même si la SIMA ne fait pas de promo de lancement comme Honda avec le néo-Hornet, c'est loin d'être déplacé. C'est le prix actuel d'une Interceptor...

17-01-2023 21:52 
cologny

Alors vivement dans 10 ans la 750 meteor de 300kg pour 34cv à 10000€ !

18-01-2023 17:12 
Tagazou

Je suis plutôt intéressé par ce que fait RE d'habitude, mais pour une fois je suis un peu déçu avec ce modèle.
J'ai vraiment l'impression qu'ils ont fait le choix de la facilité sans forcément prendre de risque ; le terme de Super Meteor ne me paraît du coup pas du tout galvaudé, vu sa ressemblance avec la Meteor 350. Je regarderai quand même avec un oeil curieux en allant faire ma prochaine révision, et j'essaierai même sans doute le modèle pour me faire une idée, mais je pense que je vais rester avec mon Interceptor !

18-01-2023 18:14 
Limande

Je ne le compare a aucune autre (surtout pas à une hornet) car elle est incomparable ! Elle est lourde et elle n'avance pas , pourtant , dans les yeux de certain elle sera formidable , et c'est ce qui compte .Il vanteront la position cruiser à l'abri du vent style Harley.Diront qu'en cette période de suppression de point rien ne sert de courir et trouveront qu'elle ne consomme rien.En matière d'exploitation d'un moteur on en dit plus qu'on en fait et j'ai souvent tourné autour de gars avec 20cv de moins.Perso je la trouve jolie , comme pouvait l’être un custom des années 80.En achetant une Météor on achète un morceau d'histoire et les futurs acheteur n'y seront pas insensible.

19-01-2023 10:00 
sousgonflé

En "interstellar Grey", elle est fort jolie. Royal Enfield est généreux en choix de peinture, et ça c'est top ! Ses concurrents devraient en prendre de la graine.
Le choix entre ça et l'interceptor se fera peut être à la position de conduite. J'ai adoré mon interceptor, mais la position légèrement penchée n'était pas confortable sur les longs trajets. Sans parler de ces maudits cale-pieds qui gènent les manoeuvres pied à terre.

20-01-2023 11:02 
coxecab

Avec plus de 300 000 morts par an sur son réseau, l’Inde impose l’anticipation comme religion première sur l’asphalte. À défaut, c’est le kharma-geddon. On comprend pourquoi la déesse Kali a dix bras. C’est sans doute pour ramasser les morceaux…
C est pas plutôt le kharma-guidon … du coup

22-02-2023 15:57 
coxecab

Merci Damien .. les années passent et la qualité de tes essais est toujours génial.. a chaque fois tu me donnes envie d acheter les bécanes que tu commentes.. c est précis humble sérieux bien écrit et bien parlé.. merci beaucoup

22-02-2023 16:25 
stromlouis

bonjour. Franchement ,je l'ai essayer a Lyon au salon du 2 roues sur route vraiment surpris par ce petit cruiser. Merci Damien pour cette essaie je l'a trouve même mieux que ce que tu en dis, peut être mon future achat pour mes 1,68 m.

01-03-2023 00:36 
Pierre Geneston

Une bien belle moto, avec une très bonne qualité de finition, vue en concession et que j'ai hâte d'essayer. Vu que maintenant, je roule en mode "coude à la portière", ou plutôt devrais-je dire quand même les deux mains sur les poignées, mais en mode cool. Et idéale pour mon arthrose qui frappe mes 2 genoux, et pour ma petite taille de 1,69 m.

02-03-2023 12:04 
jean-louis Verger

Super meteor : Jolie , agréablement cool pour la balade , gros bémol, un tape cul pas possible avec ses suspensions en bois . La position pieds en avant fait que chaque défaut de la route arrive dans tes fesses et ton coccyx , bonjour les douleurs . 😡

02-10-2023 08:55 
Mismoma6

Les gars, les Indiens sont un milliard et demi! 300.000 personnes ne sont quasi rien si comparées à autant de monde !

02-04-2024 12:39 
fift

Nan c'est sûr, ça ne ferait jamais que 14 000 morts par an pour la France. Un paille quoi.

02-04-2024 14:27 
 

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