Essai scooter électrique Next Mojito
Equivalent 125
Moteur sans balais oscillant, 3,5 kW, 90 km/h, batterie amovible, jusqu'à 200 km d'autonomie, 4.199 euros
La folie de l'électrique s'est emparée de tous les pays et de plus en plus de constructeurs, avec des productions diverses et variées, du plus rétro au plus futuriste, mais avec des performances toujours très proches. Alors, quand un constructeur espagnol sort un scooter électrique équivalent 125 en annonçant 200 km d'autonomie, ce qui est plus que suffisant pour une utilisation urbaine, on dit bingo, il faut essayer pour vérifier les chiffres annoncés. Et en plus avec un nom comme Mojito, forcément, ça donne envie de vérifier le cocktail européen.
Next Electric est en effet un tout jeune constructeur de scooter électrique espagnol, comme Silence, même si les batteries viennent de Chine comme la majorité des batteries lithium ion du marché. Et non seulement, le constructeur est bien espagnol mais tous les ingénieurs sont en Europe et facilement joignables. Le Next Mojito est en plus un scooter en libre partage dans certaines villes européennes. Et vu le traitement que subit un scooter en libre-partage, il vaut mieux qu'il soit solide.
En attendant, le constructeur propose quatre modèles avec le NX1, le NX Plus, le NX2 et ce fameux Mojito qui cumule les raisons d'un intérêt justifié, au-delà de son look rétro. Le Mojito annonce en effet une autonomie de 200 km et le tout avec des batteries amovibles, rechargeables sur n'importe quelle prise. Il annonce ensuite une vitesse maximale de 100 km/h. Enfin, le prix est raisonnable, à partir de 4.199 euros (avec une batterie, 700 euros de plus pour une deuxième batterie). On a là le combo gagnant pour un scooter électrique, généralement réservé à une utilisation urbaine, à un prix qui permet d'être très loin du prix stratosphérique d'un BMW CE-04. Alors, la bonne affaire qui résout la quadrature du cercle au niveau électrique ? Essai au quotidien et en duo, vidéo incluse.
Découverte
Le Next Mojito est un scooter néo-rétro du plus effet, qui trouve son inspiration dans bon nombre de modèle Lambretta, notamment avec son phare rectangulaire.
On a ensuite des lignes très rétro aussi bien dans le galbe de la partie frontale que sur les côtés et jusqu'au feu arrière oblong, du plus bel effet. La selle à deux niveaux avec ses surpiqûres contribue à donner un look rétro. Les gros pneus à flanc blanc terminent de donner un style global à la fois cohérent et qualitatif. Même le logo sur la face avant est visuellement moderne et agréable à l'oeil.
Béquille latérale et centrale, porte-paquet, vide-poche, écran TFT couleur, rien ne semble oublié.
Et si on ouvre la selle, on découvre les deux batteries et le chargeur portable, ce qui ne laisse guère plus la place qu'à un antivol. Forcément, si on garde une batterie chez soi et qu'on n'embarque pas le chargeur, on a un peu plus de place, mais pas de quoi loger un jet.
Côté motorisation, on a un moteur de 3,5 kW (4,5 kW en crête), ce qui reste bas sur le marché où de façon générale, on privilégiera pour un équivalent 125 un moteur d'au moins 5 kW. On trouve ensuite deux batteries lithium ion amovibles de, 72V 40Ah qui font chacune... 24 kg.
En selle
A 820 mm, la selle est presque à la hauteur d'une selle de trail, mais le conducteur d'1.70 mettra les deux bouts des pieds à terre sans problème. La position est droite et naturelle avec des bras qui tombent parfaitement sur le guidon. Il y a de la place en plus derrière le tablier pour pouvoir bouger les pieds, même si on ne peut pas les étendre comme sur certains scooters sportifs.
On découvre alors sous les yeux un écran TFT couleur avec une jolie animation de démarrage et qui fournit ensuite le strict minimum en termes d'informations au-delà du compteur de vitesse, avec essentiellement le pourcentage de charge de chacune des batteries, le totalisateur et le trip partiel et la consommation instantanée. Il n'y a pas d'horloge, pourtant bien pratique sur un scooter urbain. Par contre, le constructeur prévoit d'ajouter l'autonomie restante dans une prochaine version. Et pour les curieux qui noteraient 3 nombres s'affichant en bas à gauche de l'écran, il s'agit uniquement d'informations internes à propos de la version du display et le checking de batterie.
On sent qu'on est sur un scooter un peu lourd, avec ses 87 kilos (à sec) et donc 111 kilos avec une batterie et 135 kilos avec deux batteries (à comparer par exemple avec un Rider 5000 qui affiche 98 kilos avec une batterie).
Contact
Comme la majorité des scooters électriques, le Mojito s'allume sans bruit en mode éco/standard par défaut. On choisit facilement même en roulant le mode Sport via une pression sur le bouton placé à la place du démarreur usuel, sous la poignée droite. Le passage d'un mode à l'autre se voit nettement à l'écran par un grand D ou S (on notera également un mode marche arrière, activable via un appui long sur le bouton de mode). Le Mojito démarre, doucement et on sent son poids, pourtant de seulement 111 kilos (135 kilos avec les deux batteries de notre modèle d'essai).
En ville
En mode D (Eco), le Next Mojito démarre en douceur au feu rouge et ne surprendra jamais son conducteur, ce qui peut parfois être le cas sur certains scooters électriques où le couple est disponible immédiatement. C'est à cela qu'on reconnait que l'on est sur un modèle de seulement 3,5 kW et non pas 5 kW (ou plus). Les choses s'améliorent nettement en passant en mode Sport, qui offre enfin un démarrage raisonnable, sans être un foudre de guerre. De fait, le mode D est un vrai mode Eco, vraiment limite en utilisation en ville, car sinon tout le monde démarre plus vite. En mode D, il arrive doucement aux 40 km/h puis grimpe ensuite à 55 km/h maximum. Mais si l'on arrive en cote sur ce mode, la vitesse redescend facilement à 40 km/h (ce qui n'est pas le cas en mode S).
Le mode S devient donc le vrai mode d'utilisation au quotidien en ville, car plus dynamique, surtout au démarrage, avec une arrivée plus rapide à 50 km/h. Et surtout une vitesse acceptable, même en cote, où il peut être à 50 km/h sans forcer, y compris en duo.
Et chose appréciable, le scooter ralentit naturellement à la déccélération, sans être en roue libre comme sur certains scooters électriques, offrant ainsi un léger ralentissement.
Sur autoroute
Le Mojito s'engage volontairement sur autoroute, pour atteindre les 90 km/h puis grignoter les kilomètres/heure supplémentaires, pour arriver bien lancé et en légère pente à afficher un 97 voire un 98 km/h. Mais dès que l'on revient sur du plat, on sera plutôt sur un 90 km/h compteur et si on arrive sur un faux plat, même à 85 km/h (et sur l'A12, à 85 km/h, on se fait doubler par les camions).
Le poids du scooter contribue à une excellente stabilité, ce qui fait que l'on n'a pas peur d'être doublé par des camions, le scooter restant parfaitement en ligne sans être perturbé et offrant du coup une relative sérénité malgré sa vitesse de pointe limitée.
La bonne nouvelle, c'est qu'il reste relativement économe en consommation, y compris à pleine charge sur l'autoroute à 90 km/h. On a ainsi pris l'A12 en région parisienne et il consomme forcément plus mais pas deux fois plus non plus. Et surtout, il est capable de rester à sa vitesse maximale, sans passer en surchauffe. Chaque batterie peut ainsi offrir plus de 70 km d'autonomie, soit près de 140 kilomètres d'autonomie avec les deux batteries en étant en mode S, à 85 km/h.
Sur départementale
Avec son autonomie possible, le Mojito se révèle agréable sur petite route, capable d'enchaîner les virolos avec aisance et surtout stabilité, tout en demandant à limiter au maximum les freinages afin de bénéficier au maximum de l'inertie du scooter pour enchaîner à l'approche d'une côte. Sinon, la vitesse peut descendre à 80 km/h, au même titre que certains petits 125 cm3 thermiques.
L'éclairage de nuit est vraiment efficace, même à vitesse maximale et encore plus en plein phare, ce que l'on a testé dans une forêt de nuit pour vérifier son efficacité hors ville.
Et c'est d'ailleurs en partant essayer le Mojito toute une journée direction la forêt de Rambouillet et en restant en mode Eco D et 55 km/h maximum que l'on a pu vérifier l'autonomie réelle, sensiblement même de plus de 100 km avec une batterie : on a fait une centaine de kilomètres en roulant en solo uniquement en mode D et la batterie indiquait encore quelques pourcentages. Les deux batteries permettent donc d'avoir une autonomie réelle de deux cent kilomètres mais dans des conditions spécifiques, c'est à dire en solo, sans s'arrêter ni redémarrer, avec une conduite cool et majoritairement sur du plat.
On notera que le Mojito conserve ses capacités et notamment sa vitesse jusqu'au 1% de batterie restante, ce qui est rarement le cas sur le marché, la plupart des scooters passant en mode éco/dégradé dès qu'on passe sous les 20%.
Freinage
Le frein avant avec son disque de 220 mm associé au frein arrière et son disque de 180 mm, offre un bon feeling et assure un freinage correct, qui demande à bien prendre les deux leviers en même temps, surtout en cas de freinage d'urgence. A défaut de mordant et de puissance, le freinage est à la hauteur des performances du scooter, l'avant et l'arrière étant très proches en termes de performances.
Confort
La longue selle offre un très bon confort, aussi bien pour le conducteur que le passager, ce dernier étant aidé par des poignées agréables. Les défauts de la chaussée sont plutôt bien gommés avec une relative progressivité des deux amortisseurs, ce qui place le confort du Mojito au niveau d'un PCX ou d'un NMax (mais plus confortable qu'un XMax).
Pratique
Il y a une grande boite à gant à l'avant, verrouillable à clef, avec un port USB pour recharger son téléphone.
Par contre, avec l'encombrement des batteries, on ne mettra pas grand chose sous la selle, hormis le chargeur (on ne sait jamais) et un antivol que l'on arrive à glisser. Il ne faut donc pas hésiter à prendre le top-case disponible en option (135 euros).
Autonomie
L'autonomie maximale possible de 200 km est réellement possible (on l'a testé à plusieurs reprises) à condition de rester en mode Eco/D et ne pas trop s'arrêter ni redémarrer, tout en pouvant rouler à 50/55 km/h de moyenne. Si on effectue des trajets avec plein d'arrêts et de redémarrages (feux rouges) et de cotes, en mode D, on pourra atteindre les 180 km. Par contre, si on passe en mode S, en duo, avec beaucoup d'arrêts et de redémarrages, l'autonomie sera plutôt de l'ordre de 130 voire 140 kilomètres.
Et on a du refaire les essais de nombreuses fois, car aussi bien le trip partiel que le totalisateur de notre modèle d'essai perdait des kilomètres entre deux extinctions. Autrement dit, on arrivait à un endroit avec 11 km au compteur. On redemarrait ensuite une ou deux heures après et le trip n'indiquait plus que 7 km ! Il a donc bien fallu mémoriser à chaque fois la distance parcourue et faire les additions pour confirmer l'autonomie réelle (parce qu'au début de notre essai, cela nous a donné l'impression qu'il n'avait pas autant d'autonomie que cela).
Recharge
Le chargeur est très qualitatif, ce qui est loin d'être le cas systématiquement. La connectique est également qualitative et épaisse. Cela peut paraître un détail mais la charge électrique de certains modèles peut parfois tirer sur l'installation de façon excessive, à la fois du scooter (on a déjà vu des connectiques de scooters bas de gamme "fondre").
Une batterie de 72V/40Ah se recharge à 70% en deux heures et demi sur une prise standard, grâce au chargeur de 18 Ah fourni (2h1/2 pour passer de 20 à 90%). Et les cinq diodes sur la batterie permettent de savoir où on se trouve en termes de niveau de charge au fur et à mesure du temps. La dernière diode met par contre 1 heure et demie avant de finaliser la charge, beaucoup plus lente sur la fin, conduisant donc à une charge de 4h pour 100% (alors qu'effectivement théoriquement avec le chargeur de 18 Ah, on devrait avoir une charge complète en 2h et demie).
Le constructeur recommande de charger dès que la batterie se trouve sous les 20%.
On a noté que les batteries sont sensibles à l'autodécharge. Autrement dit, la batterie perd environ 1% de charge par jour de non utilisation, en restant dans le garage au froid. Malgré une vraie charge à 100%, la batterie s'est ainsi retrouvée à 95% cinq jours après.
Révisions
La première révision doit être faite au bout de 500 km, puis ensuite tous les 3.000 km.
Le scooter est garanti 3 ans, ceci incluant les batteries et en sachant que les batteries sont données pour 1.000 cycles de recharges.
Essai vidéo du Next Mojito
Conclusion
Le Next Mojito est un très joli scooter, rétro, qualitatif, qui en offre même plus au regard en termes de qualité perçue que son prix, particulièrement attractif sur le marché à tout juste 4.199 euros. Il est limité par son moteur de 3,5 kW qui peut être un peu juste en dynamique même si la vitesse de pointe est suffisante pour prendre des axes rapides en péri-urbain. C'est l'autonomie de deux cent kilomètres (avec deux batteries et en utilisation sur le mode eco) qui représente son vrai atout, même si en ville et en mode S, cette autonomie est plus proche de 140 km. Mais cela reste enfin bien pour un scooter urbain sans craindre de tomber en rade.
Points forts
- Autonomie
- Look
- Finition
Points faibles
- Moteur
- Capacité d'emport
La fiche technique du scooter électrique Next Mojito
Conditions d’essais
- Itinéraire: ville + petites routes variées + autoroutes interurbaines
- Kilométrage du scooter : 300 km
Commentaires
Dans "En selle" le poids avec 2 batteries est de 135kg.Quelques lignes plus bas, dans "Contact", il n'en fait plus que 128. Entre un affichage aléatoire et des batteries qui perdent la charge, difficile d'être conquis
10-11-2023 19:48"Le scooter est garanti 3 ans, ceci incluant les batteries et en sachant que les batteries sont données pour 1.000 cycles de recharges."
10-11-2023 20:31Si on recharge tous les jours, les batteries sont HS juste à la fin de la garantie didon
edit : j'ai corrigé le poids... 135 avec les 2 batteries
11-11-2023 11:03un cycle veut dire une charge complète, soit au maximum de 1.000 cycles x 100 km = 100.000 km ? donc même en faisant des demi-cyles, cela ferait toujours 50.000 km. Qui fera 50.000 km avec un scooter électrique ?
Tu as raison David : personne
11-11-2023 14:26Une révision tous les 3000 pour un truc électrique ? Encore un progrès qui va enterrer la concurrence…
17-11-2023 16:49Je n'y connais pas grand chose en scooter, mais j'imagine que ça doit être plus ou moins la durée de vie des plaquettes et des pneus non ?
17-11-2023 17:44Ceci dit, la révision sur un scoot électrique doit être relativement rapide à faire.
Quelqu'un sait pourquoi il y a une échéance aussi courte pour les révisions ? Vraiment curieux, surtout que j'imaginais l'inverse pour un moteur électrique.
18-11-2023 02:27