Essai scooter électrique Rider 5000

Essai au quotidien sur 2.500 km de l'équivalent 125 au look rétro

95 km/h, autonomie 100 km, puissance 5 kW, batterie de 3,6 kWh

En électrique, il y a les machines au design futuriste, les blocs de plastique et les machines au look rétro. Le Rider 5000 fait partie de cette dernière catégorie. Et tant qu'à passer à l'électrique, autant le faire avec classe et élégance. Mais doit-on alors renoncer à la puissance ou aux aspects pratiques ? Pas forcément et c'est justement le cas avec ce Rider 5000, qui est un vrai équivalent 125 cm3. Essai...

Découverte

Laissez le Rider dans la rue et vous entendrez les passants remarquer cette "Vespa". Et le look fait indéniablement appel aux modèles des années 50/60, encore plus dans sa livrée beige, complétée par cette selle marron du plus bel effet. Et c'est sans compter le top-case (en option 99 euros), aux couleurs identiques. On pourrait se passer du pare-brise, en option, mais le Rider 5000 est vraiment sympa et rien ne laisse transparaître qu'il s'agit d'une machine électrique extérieurement, si ce n'est l'absence d'échappement.

Après quand on regarde de façon plus pointue, on note un tablier plus galbé et plus moderne. C'est élégant et cohérent, par rapport à nombre de scooters électriques qui font vite plastique quand on s'en rapproche.

Seules les plastiques chromés pourraient faire un peu plus quali.

En dessous, on retrouve un moteur de 5000W, d'où son nom (il existe aussi un modèle 3000W moins cher et un autre dans un autre style plus puissant comme le 9000W), alimenté par une batterie lithium ion désormais de 3,6 kWh, 52 Ah (+25% en 2020 par rapport à 2019). Le scooter délivre ainsi 6.8 ch au final, une puissance difficilement comparable au thermique tellement les impressions de conduite sont différentes, notamment grâce au couple disponible immédiatement.

Le tout est distribué par la jeune entreprise française Go2Roues, la marque Rider étant la marque propre du distributeur français, même si le modèle est très proche visuellement du modèle e-presto 125 de Easy-Watts. Le Rider 5000 est par contre plus puissant, avec un prix supérieur également.

En selle

La selle est relativement haute à 810 mm, mais le conducteur d'1,70 pose les deux bouts des pieds à terre. Surtout, le poids plume de 98 kilos, se ressent immédiatement au guidon. Du coup, même le passager ne se sent pas quand il grimpe derrière. Les mains tombent naturellement sur le guidon avec une position globale très naturelle : les jambes ne remontent pas, ni les bras et on a de la place pour les jambes entre la selle et le tablier, de quoi satisfaire les plus grands, quand est en solo. La selle n'est en effet pas très longue et remonte ne permettant pas au passager d'en profiter pleinement et il pousse donc un peu le conducteur vers l'avant.

Il y a plein de place au plancher, avec un plancher presque plat.

Sous les yeux, on découvre un très joli compteur rond rétro du plus bel effet. Et si lorsqu'il s'allume, on devine plein de possibilités d'affichage, au final, on a juste un totalisateur, un trip partiel (qui se remet à zéro à chaque fois que l'on démarre), la vitesse, le voltage de la batterie et la puissance utilisée en roulant avec un indicateur de batterie restante sous forme de cinq bâtons. Le tout est affiché dans une seule couleur bleue, sobre.

On regrette l'absence d'affichage d'autonomie restante ainsi qu'un vrai trip partiel qui permettrait de savoir combien de kilomètres on a fait depuis la dernière charge. Il faut donc le mémoriser à partir du totalisateur, dont l'affichage alterne entre kilométrage effectuée, trip partiel et voltage batterie ce qui fait qu'il faut parfois attendre en roulant de voir le chiffre que l'on veut s'afficher. Et il n'y a pas non plus ici d'application mobile qui permettrait d'avoir plus d'informations. Il n'y a pas non plus de modes, qui permettraient de choisir entre puissance et autonomie. Par contre, on a une marche arrière, pas obligatoire vu la légèreté et la maniabilité du scooter, mais toujours pratique pour se garer. Heureusement, le conducteur a toujours un cerveau et peut donc influer sur l'autonomie en fonction de l'utilisation de son poignet droit. Une petite horloge aurait également été un plus, pour un véhicule urbain.

Contact

Clef dans le contacteur, un fois le petit cache déverrouillé, le scooter est directement opérationnel, d'un simple coup de poignet droit. Et c'est parti... dans le plus grand silence. Les premiers tours de roue sont naturels, dynamiques mais sans excès, avec un guidon stable.

En ville

Le Rider 5000 est un réel plaisir en ville, avec de vraies accélérations, sans violence ni à-coups. Léger et maniable, il passe sans y penser entre les voitures et se faufile sans difficulté dans le moindre interstice. Les rétroviseurs sont lisibles et renvoient juste ce qu'il faut d'informations. Le freinage est ensuite à la hauteur des prétentions de la machine, efficaces avec plutôt un bon feeling, tout en demandant de prendre les deux leviers pour en bénéficier à fond.

Mais on apprécie alors le confort apporté, entre selle épaisse et double amortisseur hydraulique, qui font très bien leur travail aussi bien en solo qu'en duo, y compris sur les pavés.

Les pneus Kenda ne procurent pas une confiance absolue au début, mais il faut dire que le modèle d'essai était neuf et les pneus luisants. Au bout d'une centaine de kilomètres, on a commencé à sentir un peu plus le grip par rapport aux premiers kilomètres, jusqu'à oublier les premières impressions.

Le premier gros bâtons de batterie disparaît au bout d'une vingtaine de kilomètres, suivi tous les 10 kilomètres suivant par un autre, jusqu'à clignoter. Et quand il clignote, vous passez en mode "lent", avec des accélérations dignes d'un vélo et une vitesse maximale qui vous protégera des flashs en ville.

En fait, tout dépend du nombre de feux et des redémarrages qui vont avec et des cotes éventuelles. A titre d'exemple, l'autonomie maximale est atteinte dans Paris, quand on dépasse peu les 30 km/h et qu'on roule tranquillement afin de ne pas avoir de grosses accélérations.

Autoroute

Le Rider 5000 prend rapidement les 90 km/h, voire est capable d'atteindre les 101 km/h (on a même réussi à faire s'afficher une fois un 109 km/h en descente), y compris en duo, une fois bien lancé et quand la batterie est bien chargée. Les reprises ne sont pas délirantes à 90 km/h, mais permettent de faire du péri-urbain sans souci. Et même s'il est possible de faire s'afficher les vitesses extrêmes ci-dessus (non, je n'avais rien fumé à ce moment-là), comptez plutôt pour un 90 km/h maximum dans 95% des cas.

Départementales

Le Rider 5000 se trouve plus à son aise sur départementale, où sa légèreté et sa maniabilité permettent d'enchaîner les virolos, y compris en duo, avec plaisir. La position de conduite associée à la protection du pare-brise permettent d'enchaîner les kilomètres, tout en avalant les défauts de la chaussée.

La puissance délivrée est quasi identique pendant les 80% d'utilisation de la batterie, donnant quasiment les mêmes performances, notamment au démarrage et en vitesse de pointe. Puis, on tombe au bout de 80 kilomètres sur le mode réduit, qui fait démarrer aussi vite qu'un vélo, même si une fois lancé, le scooter peut toujours prendre 35 voire 45 km/h. Mais si on se trouve alors sur des voies rapides, c'est vraiment limite. Et pourtant, il est encore capable de rouler 10 bons kilomètres voire un peu plus. Il faut dire qu'on l'a essayé au quotidien avec beaucoup de duos, de côtes, de nombreux départs arrêtés et sans essayer d'avoir une conduite particulièrement eco. En solo, dans des conditions plus douces et en acceptant les derniers kilomètres en mode lent, le Rider 5000 peut faire les 90 kilomètres d'autonomie.

Freinage

Avec un seul disque à l'avant et à l'arrière, le Rider 5000 freine bien et fort, avec un bon feeling des leviers, aidé par un freinage combiné CBS efficace mais pas trop violent. Il est ainsi difficile de bloquer l'arrière et on n'hésitera pas à prendre les deux leviers en même temps pour s'arrêter vraiment fort.

Confort

La selle est confortable et les deux amortisseurs font un excellent travail, y compris sur les pavés. Il y a mieux sur des motos routières, mais c'est le meilleur modèle électrique en termes de confort, notamment en duo, où les amortisseurs d'origine dans l'électrique sont souvent mauvais par rapport à ce que l'on trouve dans le thermique. Le passager bénéficie de repose-pieds amovibles (via un petit bouton poussoir) et de poignées de maintien idéalement placée et bien préhensibles, même avec de gros gants. Mieux les repose-pieds sont bien placés aussi pour le conducteur qui ne reçoit pas de coups de pieds dans les mollets comme c'est souvent le cas sur des scooters mal conçus.

Par contre, une fois qu'il y un top-case, il ne faut pas que ni le conducteur ni le passager ne soient trop imposant car on est vite collé-serré, notamment de par la forme finale de la selle à l'arrière, qui mériterait d'être plate afin d'offrir un peu plus de recul. Du coup, le conducteur est poussé vers l'avant et n'a plus autant de place pour lui.

Pratique

Il y a un vide-poche fermant à clef à l'avant. Il y a de la place sous la selle pour loger un petit jet (type Nolan N21) et le top-case se révèle plutôt très logeable malgré ses seulement 28 litres. On notera qu'il ne s'ouvre pas comme la majorité des top-case, mais une fois que l'on s'est habitué à pousser juste au-dessus de la clef, on trouve son ouverture même plus simple qu'habituellement. On pourra ainsi choisir de mettre l'antivol aussi bien sous la selle que dans le top-case.

On regrette l'absence de prise USB dans le vide-poche avant, bien pratique pour recharger un téléphone portable.

On apprécie la béquille centrale en plus de la béquille latérale, d'autant plus que le Rider 5000 se place sur la centrale de façon très aisée et sans force. Pour la béquille latérale, on fera attention à tourner le guidon vers la gauche, car sinon, il a tendance à pencher de façon trop importante.

Enfin, on fera TRES attention à couper le contact à l'arrêt, parce que le moteur est toujours en prise, contact allumé. Et il suffit d'un léger mouvement du poignet pour que le scooter avance. Et notamment, en se garant, on peut tenir la poignée droite et un mauvais mouvement et le scooter part vivre sa vie tout seul droit devant. C'est ainsi que j'ai failli m'en mettre une grosse et que j'ai évité de justesse la catastrophe à quelques centimètres de la peinture de la porte de la voiture qui était garée à côté.

Autonomie

En utilisation urbaine en solo, le Rider 5000 peut faire 95 km, avant de tomber en mode réduit/lent, ce qui donne alors du 25/30 km/h maxi, voire moins en cote (12 km/h) avec des accélérations très lentes, même s'il est encore capable de grimper à 35 km/h sur le plat. C'est ainsi que j'ai pu faire 100 km avec, après une utilisation comportant beaucoup de départ/arrêté avec les feux et de cote; il peut encore faire 5 km voire 10 km sur du plat à allure réduite, même s'il n'est jamais conseillé d'aller jusqu'à la décharge complète de la batterie (qui affiche alors encore 68V). En duo, le Rider 5000 assure plutôt 80 kilomètres d'autonomie, avant de tomber en mode réduit/lent. Les 80 kilomètres d'autonomie sont donc plutôt son autonomie réelle, même si les dix voire quinze derniers kilomètres permettent d'éviter de se retrouver à pousser les derniers kilomètres. Au moins, on peut rentrer chez soi, lentement mais sûrement.

Il y a une jauge avec des bâtons de taille différente, mais approximative et ne permettant pas de connaître l'autonomie restante de façon précise (aucune indication du nombre de km restants). Le meilleur moyen d'en avoir une idée, est encore de voir le voltage restant de la batterie, sachant que la batterie bien chargée indique 84V et perd ensuite 4V tous les 25 km environ. Donc, 80V indique 75 km d'autonomie, 76V indique 50 km d'autonomie, 71 V indique 10 km d'autonomie... A ce moment-là, la jauge peut alterner entre deux bâtons pleins et un bâton clignotant (surtout si vous vous retrouvez en côte). Et quand vous voyez 68 V, là, il vaut mieux être sur le plat et en solo pour aller grignoter quelques centaines de mètres encore. En fait, sur ces derniers kilomètres, il suffit de s'arrêter quelques minutes pour voir le voltage remonter à 70 avec deux bâtons pleins de la jauge pour redescendre ensuite et ne plus avancer.

Recharge

Le scooter est livré avec un petit chargeur externe de 8A. Et comme la batterie est extractible, on peut très bien ramener la batterie chez soi pour la charger. Mais si on a un garage on choisira de le faire dans le garage, pour deux raisons. La batterie est lourde (17 kilos) et le chargeur fait un vrai bruit de soufflant pendant la charge. On l'a fait pour l'amener dans les bureaux de la rédaction, mais heureusement qu'il y avait un ascenseur et que l'on peut se garer devant. On ne l'aurait pas transportée sur toute la rue, depuis le parking deux-roues.

Il faut alors attendre un peu plus de six heures pour voir la batterie rechargée (logique avec une batterie de 52 Ah et un chargeur de 8A, soit 6h30), ce qui se manifeste par un voyant vert sur le chargeur et c'est tout. Il n'y a aucune indication du niveau de charge sur la batterie ou le chargeur, ce qui serait bien pratique. Et comme il faut couper le disjoncteur (sous la selle) et enlever la prise interne de branchement pour la charge, on ne peut pas non plus vérifier au compteur le niveau de charge en cours.

L'essai du Rider 5000 en vidéo

Conclusion

Après 2.500 km d'utilisation au quotidien, le Rider 5000 est mon coup de coeur actuel au niveau des scooters électriques pour son look, son confort, sa puissance (suffisante y compris en duo) et son prix raisonnable de 4.999 euros, par rapport à un Vespa Elettrica notamment. Une puissance de 5kW se révèle ainsi le bon compromis pour une utilisation urbaine entre un 3kW "juste" et les prix qui grimpent souvent avec des puissances supérieures à 7kW. Je regrette sur ce modèle un compteur manquant d'informations et l'absence de modes. Mais avec les aides et primes (900 euros pour un particulier, 2.400 euros de bonus écologique de la région Île-de-France pour un professionnel), on fait tomber le prix du scooter à 2.599 euros, soit un prix inférieur à bon nombre de modèles thermiques avec un gain financier supplémentaire en utilisation en termes de coût d'entretien et de budget carburant. Mais surtout, en plusieurs mois d'utilisation, on n'a jamais eu un souci technique de quelque ordre de ce soit, alors que sur des essais plus courts d'autres modèles électriques d'autres marques, il nous est parfois arrivé des drôles de bugs électroniques; ceci tend à apporte un plus en termes de fiabilité pour ce modèle, ce qui est important sur un marché encore jeune où on peut trouver de tout. Il reste alors à choisir entre les différents coloris, du beige de ce modèle d'essai au rouge ou vert d'eau dans le plus pur esprit rétro ou le plus sobre noir (mat ou brillant)..

La fiche technique du Rider 5000

Conditions d'essais

• Itinéraire: ville + petites routes variées + autoroutes interurbaines
• Kilométrage du scooter : 1.000 km