Comment bien choisir son scooter électrique
Critères de choix, vitesse, autonomie, temps de charge, prix...
Conseils pour bien choisir son e-scooter en fonction de son budget et de son utilisation : guide d'achat
Çà y est, le parking va de plus en plus devenir payant pour les motos et scooters en ville et vous cherchez un mode de transport agréable et silencieux, avec moins d'entretien et qui ne nécessite plus de passer à la pompe à essence, alors que les prix des carburants explosent. Et puis cela fait quelques années maintenant que l'on vous rabâche les oreilles avec les deux-roues électriques et vous êtes prêt à passer le pas, d'autant plus qu'il y a encore des aides et autres primes à la conversion, qui font qu'un deux-roues électrique peut-être quasiment au même prix qu'un deux-roues thermique. Mais quel modèle choisir ? Tout dépend de votre utilisation, mais aussi de votre budget. On fait le point sur les critères d'achat d'un scooter électrique ou e-scooter alors que certains modèles commencent à annoncer des autonomies de 200 km voire un modèle à 400 km.
Utilisation
Qu'avez-vous besoin de faire avec votre scooter électrique ? De la ville uniquement ou un peu de péri-urbain, voire un peu d'autoroute ? Ceci va notamment déterminer l'équivalence en cylindrée. Etes-vous un petit gabarit ou au contraire très grand ? Certains modèles ne sont vraiment pas adaptés aux grands gabarits.
Si vous n'avez que quelques kilomètres à faire par jour, un modèle d'entrée de gamme sera suffisant, voire un équivalent 50 cm3. Alors que si vous faites 25 km par jour, il vous faudra déjà plus d'autonomie et plus de puissance si vous prenez des voies rapides, rendant nécessaire un équivalent 125.
Les études tendent à démontrer qu'un utilisateur de scooter électrique ne fait qu'une vingtaine de kilomètres par jour avec des trajets courts d'une dizaine de minutes. Ceci expliquant les choix de certains constructeurs au niveau confort et autonomie.
Et ceci explique la hausse des ventes électriques avec 18.794 immatriculations en 2021 rien que pour la catégorie équivalent 50. Et quand les Britanniques ont presque signé la fin des 50 thermiques pour 2030, l'électrique ne devient plus simplement une possibilité éventuelle.
Electrique ou électrifié ?
Il y a deux grandes philosophies pour l'électrique, avec des scooters thermiques électrifiés ou transformés pour remplacer le moteur thermique par un électrique, ou les vrais scooters électriques, conçus depuis le début comme électrique.
Un véhicule électrifié permet un coût de fabrication moins élevé et donc un prix client plus accessible. Par contre, il est généralement plus lourd car le cadre a été conçu pour un moteur thermique (renforcé, vibrations, chaleur...).
Le véhicule électrique est souvent livré avec plus de connectivité et de confort (châssis plat et pas un tunnel entre les pieds).
Cylindrée et équivalence
Comme pour le thermique, il y a en gros deux grandes familles de e-scooters avec les équivalent 50 cm3, limités à 45 km/h et les équivalent 125 cm3.
Le 50 cm3 ne vous permettra pas de prendre le périphérique et encore moins l'autoroute avec des performances réduites, mais peut-être conduit à partir de 14 ans avec le AM ou à partir de 18 ans avec un permis B. L'équivalent 125 cm3 demande le permis A (moto) ou le permis B avec une formation obligatoire de 7 heures.
Dans tous les cas, un scooter électrique a en général plus de couple que son homologue thermique, favorisant des démarrages plus vifs et un peu plus "sport" que le thermique pour un agrément de conduite supérieur.
"Equivalent 125" ne veut pas dire que vous pourrez rouler à 100 km/h avec comme un 125 thermique ! Dans les équivalent 125, il y a des modèles qui dépasseront difficilement les 60 km/h (Piaggio One), ceux qui pourront atteindre les 90 km/h et ceux qui pourront quasiment rouler au légal sur autoroute (BMW C-Evolution). Il faut donc plutôt comprendre équivalent 125 comme nécessitant un permis.
Attention, les performances en duo, en montée et par temps froid peuvent faire drastiquement chuter les performances du scooter en vitesse de pointe aussi bien qu'en autonomie. Rouler "longtemps" à 90 km/h décharge en effet beaucoup plus rapidement la batterie, sachant que les autonomies indiquées le sont souvent à des vitesses réduites. De plus à vitesse maximale, une batterie chauffe pouvant entraîner la mise en sécurité du scooter dont la vitesse est alors réduite automatiquement. Ainsi vous pouvez peut-être rouler à 110 km/h mais pas longtemps.
Motorisation
Comme une moto, la puissance d'un scooter électrique repose sur la puissance de son moteur, exprimé en W ou kW. Plus le moteur est puissant, plus les reprises seront dynamiques et plus la vitesse de pointe sera élevée, sans oublier la vitesse en côte (et la vitesse en cote peut être divisée par deux en fonction de la puissance du moteur et encore plus en duo).
Sous les 4000 W, c'est un équivalent 50 cm3 (il y a plein de scooters à 1.600 W). Entre 4.000 W et 11.000 W, c'est un équivalent 125 cm3. Au-delà de 11.000 W et jusqu'à 35.000 W, c'est une "moto" et il faut le permis A. C'est par exemple le cas du BMW CE-04 avec ses 31 kW (qui existe aussi toutefois en version A1 moins puissante).
Deux chiffres sont souvent communiqués, avec la puissance continue et la puissance en pic ou en crête (la puissance maximale possible pendant un court instant), l'écart pouvant être de 30% entre ces deux nombres.
Le couple est un autre bon indicateur, vous donnant la capacité du scooter à démarrer rapidement, y compris en duo, même si avec l'électrique, les valeurs de couple sont toujours impressionnantes, d'autant plus que le couple maximal est toujours disponible dès les premiers tours de roue. Ainsi, même un petit moteur de 1.600W équivalent 50 cm3 peut donner 150 Nm de couple, soit plus qu'une Yamaha R1 (sur le papier en tout cas). Et certains modèles dépassent les 500 Nm de couple à la roue arrière ! A titre d'exemple, le couple à la roue arrière peut-être de 587 Nm mais de seulement 85 Nm (Zapp). Ceci peut donner le 0 à 50 km/h en 2 secondes et le 0-70 km/h en 4 secondes.
A titre d'indication, un moteur de 5000 W doit atteindre environ 90 km/h réel. Un 7000 W doit permettre d'atteindre les 120 km/h.
Autonomie
Les premiers scooters électriques avaient une autonomie réelle bien inférieure à celle annoncée et surtout souvent limitée à une cinquantaine de kilomètres. Les progrès des batteries ces dernières années ont permis de faire progresser l'autonomie qui tourne le plus souvent autour de 80 kilomètres voire de 100 kilomètres et même de 200 kilomètres avec le modèle espagnol Next Mojito. Certains modèles peuvent désormais approcher en conditions réelles les 150 kilomètres. C'est toujours moins que les 125 thermiques qui consomment désormais rarement plus que 2.5 litres d'essence au cent et peuvent avoir des autonomies de plusieurs centaines de kilomètres. Et puis il y a encore mieux avec des modèles comme Mob-Ion qui vient d'annoncer 400 km pour son scooter GT. La tendance va à des autonomies en augmentation.
Autant pour un scooter thermique, la manière de conduire a une influence relative sur la consommation, elle est très importante pour un scooter électrique. L'autonomie peut simplement être plus que divisée par deux entre une conduite "éco" et une conduite dynamique en duo. Le poids du conducteur et du duo a en effet une incidence directe et importante sur l'autonomie. Le trajet joue enfin un rôle très important, en fonction du nombre de feux (et de démarrages avec les accélérations qui vont avec) et du dénivelé avec les pentes rencontrées. Car un scooter électrique consomme énormément pendant la phase d'accélération et quasiment plus rien à vitesse stabilisée. C'est la raison pour laquelle les modes eco de certains modèles limitent les accélérations. Ces trois points - conduite, poids/duo, trajet - peuvent vraiment diviser par deux l'autonomie idéale annoncée par certains constructeurs, certains étant vraiment très optimistes par rapport à la réalité. Le froid (mais aussi le chaud) a également un impact sur l'autonomie même si c'est dans de moindres proportions. Les batteries électriques fonctionnent en effet idéalement autour de 15°/20°C. 0°C ou au contraire plus de 25°C et la batterie souffre.
Certains scooters offrent la possibilité de choisir entre plusieurs modes de conduite, dont un mode "Eco", le mode d'ailleurs souvent utilisé pour calculer l'autonomie maximale, mais qui bride la puissance disponible au démarrage ainsi que la vitesse maximale, parfois divisée par deux par rapport à la vitesse maximale possible.
Dernier point, sur les derniers pourcentages de batterie, le scooter se met souvent en position "sécurité" pouvant limiter la vitesse par exemple à 15 km/h sur les 10 derniers kilomètres. Certes vous aviez une autonomie annoncée de 80 km, mais si les derniers kilomètres doivent se faire moins vite qu'un vélo, l'autonomie réelle est alors de 70 km.
Globalement, quels que soient les modèles, la vitesse maximale peut être atteinte quand la charge est pleine. Mais la vitesse maximale et les performances descendent régulièrement au fur et à mesure que la charge de la batterie diminue. Ainsi, si à 100% de charge, le e-scooter atteint les 90 km/h, à 50% de charge, il pourra être limité à 75 km/h. Et sous les 20% être limité à 35 km/h. Cette gestion étant très différente d'un scooter à l'autre.
De même, si certains scooters arrivent facilement à leur vitesse maximale, ils ne peuvent pas obligatoirement tenir longtemps à la vitesse maximale (voire quelques minutes seulement), notamment pour des raisons de surchauffe. A contrario, un modèle comme le CE-04 peut tenir sans souci à 130 km/h pendant 50 km et avoir encore 40 km d'autonomie.
Chaque constructeur a en effet sa manière de gérer la batterie et la puissance disponible, certains privilégiant un comportement plutôt homogène du début à la fin et d'autres plutôt la capacité à faire des kilomètres (au détriment de la puissance max disponible).
L'indication d'autonomie indiquée sur le scooter dépend souvent de la dernière utilisation et peut sous-évaluer ainsi l'autonomie restante (ou a contrario la surestimer).
Mais le scooter électrique est surtout utilisé en ville et on peut désormais charger plus facilement, ce qui nous amène au point suivant.
Batterie extractible
L'électrique doit être rechargé, ce qui est simple quand on a une maison et ou un garage où il suffit de brancher le scooter ou la moto sur une prise domestique. Mais on est aussi souvent en ville en appartement et il faut alors pouvoir charger sans pour autant être obligé de faire descendre une rallonge depuis plusieurs étages. Une batterie extractible permet tout simplement d'emporter la batterie avec soi et de recharger dans son appartement. Mais attention, extractible ne veut pas dire facilement transportable. Certaines batteries dépassent les 20 kilos et si vous êtes au quatrième étage sans ascenseur vous allez souffrir et encore plus si le parking deux-roues est à 500 mètres de chez vous. Un constructeur - Silence - a ainsi développé une solution de batterie extractible pourvue de roulettes qui permet du coup malgré son poids (40 kilos) de l'emmener chez soi facilement, même pour les moins costauds.
Vous l'aurez compris, la batterie extractible, c'est bien. Et c'est encore mieux quand le chargeur ne fait pas un foin terrible chez vous. Ce n'est jamais aussi bruyant qu'un aspirateur, ce n'est jamais complètement silencieux. Et si certains chargeurs ne font pas trop de bruit, d'autres vous empêcheront de dormir la nuit.
C'est d'ailleurs sur la base des batteries extractibles en libre-service que vont arriver de nombreuses flottes de scooters électriques, avec des bornes non pas de recharge seulement mais d'échange des batteries. "Faire le plein" consiste alors à échanger sa batterie contre une autre. Et c'est notamment ce que fait Monoprix avec les scooters Zeeway. Et avec l'arrivée de consortiums regroupant les plus grands constructeurs motos, sans oublier des acteurs comme Foxconn, c'est une ligne d'évolution majeure pour les années à venir.
A noter que l'on peut faire une comparaison d'énergie entre la puissance d'une batterie et un litre d'essence. Le BMW CE04 avec une batterie 8.9kWh a ainsi l'équivalent d'1 litre d'essence.
La batterie extractible a un seul défaut : l'utilisateur. Les batteries n'aiment pas les chocs. L'enlever ou la remettre sans soin ou en forçant (on pense notamment aux très lourdes batteries) voire en la faisant tomber, ou en faisant rouler le chariot sur des pavés et son transport peut l'endommager petit à petit. Même Apple déconseille l'utilisation d'un IPhone sur une moto, car les vibrations régulières endommagent le téléphone.
Simple ou double
Certains scooters peuvent embarquer deux batteries (voire plus), ce qui permet de doubler l'autonomie, ou d'en garder toujours une en charge alors que l'autre est dans le scooter pour pouvoir partir tout de suite. Forcément, deux batteries entraînent un poids et une place supplémentaires, qui se fait souvent au détriment notamment de la place sous la selle quand elle existe (et un scooter c'est aussi pour son côté pratique). Point non négligeable, le prix d'un scooter passe quasiment pour moitié dans le prix de la batterie. Donc, deux batteries, entraîne un vraie hausse de prix. Dernier point, le fait d'avoir deux batteries pour une puissance globale de batterie ne permet pas obligatoirement de bénéficier des mêmes aides, basées sur la prise en compte d'une seule batterie. Il existe même certains modèles pourvus de trois voire quatre batteries.
Charge
En fonction de la capacité de la batterie et de la puissance de son chargeur (4A, 8A...), le temps de charge peut varier du simple au double. Généralement, une batterie de plus forte capacité est livrée avec un chargeur plus puissant, mais ce n'est pas toujours le cas. Et les temps de charge peuvent ainsi varier de 4h à 8h sur une prise domestique. Certains peuvent se charger en 1h sur une borne de recharge ou une wallbox et d'autres uniquement sur une prise standard chez soi.
Ce que l'on regarde au niveau du chargeur, ce sont les infos visibles sur la charge elle-même : capacité de batterie chargée, temps de charge estimé... certains chargeurs passent juste d'une diode rouge (en charge) à verte (batterie chargée) sans aucune autre info. A contrario, d'autres permettant de savoir où en est la charge à tout moment, le pourcentage de batterie chargée et le temps de charge restant. Cette info est souvent relayée au tableau de bord, mais il y aussi parfois des infos sur la batterie elle-même (a minima avec des bâtons).
Le dernier scooter BMW CE 04 peut se recharger à 80% en 1h sur une wallbox de 6.9 kW mais en 4h sur une prise standard.
Et on attend l'arrivée de Storedot qui avait dévoilé une batterie rechargeable en 5mn sur un scooter Torrot (attendu pour 2023).
Les batteries sont désormais conçues pour des charges régulières. Des charges courtes améliorent même leur durabilité. Bref, comme pour les téléphones portables, on n'attend pas que la batterie soit entièrement déchargée, parce que les batteries n'aiment pas du tout être à zéro. Il vaut donc mieux la recharger le plus régulièrement possible, ne serait-ce que parce que moins une batterie charge longtemps, moins elle chauffe et moins elle fatigue.
La marque
Il existe aujourd'hui plein de marques de scooters électriques, des plus exotiques aux plus connues : 2Twenty, Askoll, Ather, Bajaj, Blacksmith, Blitz Motors, BMW, Brumaire, Ducati (Superco Soco rebadgé), Ebroh, Eccity, Easy Watts, Frison, Garelli, Gogoro, Govecs, Honda (U-Go) Horwin, Husqvarna, Jonway, Keeway, Kumpan, Kymco, Lvneng, Lycke, Mob-Ion, Motron, Muvi, Ninebot, Nipponia, Niu, Orcal, Peugeot, Piaggio, Pink, Red, Rider, Silence/Seat, Super Soco, Suzuki (Burgman électrique en développement), Torrot, Unu, Vespa, Vmoto, Wow, Xiaomi, Yadea, Yamaha (E01), Zapp scooters, Zeeho (par CFMOTO)... Certains constructeurs sont là depuis plusieurs années, ont parfois essuyé les plâtres, mais ont aujourd'hui des modèles fiables, ce qui était loin d'être le cas au début. On peut privilégier une marque présente depuis des années, plutôt qu'une marque inconnue simplement rebadgée, qui peut tomber en panne rapidement et ne pas être facile à réparer. On en trouve même maintenant à la Fnac.
Au-delà des marques de scooters, on regarde les marques des équipements et notamment du moteur et des batteries. La motorisation Bosch équipe de nombreux scooters depuis 2012 et est un gage de sérieux et fiabilité. Côté batterie, LG, Panasonic et Samsung sont également un gage de sérieux et fiabilité.
Les aides
Un scooter électrique est souvent plus cher qu'un scooter thermique. Mais il y a encore des aides, bonus écologiques et autres primes à la conversion soit de la ville ou de la région, qui peuvent aller de 100 à 2.400 euros. Et on attend la prime à la conversion de 6.000 euros pour passer d'une moto thermique à un véhicule électrique.
Les aides dépendent beaucoup de la puissance moteur ou la puissance nominale, soit la puissance d'homologation (indiquée sur la carte grise). Le nombre de kWh de la batterie est aussi un élément important dans le montant de la subvention qui peut-être perçue.
Du coup, un scooter plus cher qu'un autre sans aide, peut se retrouver moins cher que l'autre scooter de référence à cause de l'aide. C'est donc un élément clef à vérifier.
A noter que certains vendeurs s'occupent directement de remplir tous les papiers pour obtenir ces aides, un plus dans le choix de votre vendeur. Sinon, il faut vous occuper vous-même de remplir les papiers et effectuer les démarches (c'est simple mais il faut bien le faire).
Le prix
Les prix vont en gros de 1.000 euros (pour un 50 cm3, voire moins de 500 euros pour le Ninebot)/1.500 euros (pour un équivalent 125) à 12.000 euros notamment avec le scooter BMW, anciennement C-Evolution (disparu et alors à 15.400 €) et désormais CE-04 (12.150 €). Le prix varie essentiellement en fonction de la puissance du moteur et de la batterie. Plus un modèle a d'autonomie et bénéficie d'un moteur puissant, plus il est cher. Il y a presque uniquement une seule exception avec le Vespa Elettrica qui n'est pas très puissant et n'a pas beaucoup d'autonomie mais qui est vraiment cher. Après, il a pour lui, un look inimitable (mais très imité).
Certains revendeurs proposent la reprise de votre deux-roues thermique, ce qui peut-être un plus au moment de rentrer dans le magasin.
Enfin, la plupart des concessionnaires proposent désormais des LOA qui permettent de ne débourser qu'entre 100 et 250 euros par mois, en fonction du prix d'achat et de la durée.
En tout cas, vérifiez bien dans le prix affiché, si celui-ci tient compte des aides (voir paragraphe du dessus) ou non.
Le look
A prix identique, c'est peut-être ce qui déterminera votre choix. Il y aujourd'hui tellement de marques et de modèles, que l'on trouve de tout, pour tous les goûts et avec des niveaux de finition très différents. On peut trouver aussi bien des scooters futuristes que des modèles rétro. Et je ne parle pas des couleurs, qui sortent plus de l'ordinaire noir et gris que dans le thermique avec des coloris qui sentent bon les années 60 parfois.
Le confort
C'est un des derniers points et pourtant pas l'un des moins importants. De nombreux constructeurs ont semble-t-il testé leur scooter sur du billard. Mais sur les pavés parisiens, ils peuvent se transformer en planche de bois franchement désagréables, avec des remontées dans le dos, très désagréables, voire douloureuses. Les suspensions des scooters électriques sont rarement excellentes et vont plutôt du "tape-cul" à bon, mais pas plus (hormis le C-Evolution). Là, il faut lire les essais et essayer soi-même, y compris en duo, tellement l'écart de confort peut-être important en solo et en duo.
Place à bord
Il y a toutes les tailles en termes de scooters et certains scooters ne laissent vraiment pas beaucoup de place entre la selle et le tablier et l'on se sent à l'étroit. Ce point est aussi à vérifier en duo. Car en fonction de la longueur de la selle, le passager pousse le conducteur qui se trouve sur le bout de la selle avant, avec les genoux dans le tablier et surtout une position de conduite et un guidon qui repousse les bras vers l'arrière et rend la conduite moins agréable.
Le rangement
Certains scooters ont un vrai coffre sous la selle permettant de ranger un casque, mais pas tous. De même la forme du coffre permettra d'emporter un ordinateur, ou non. Il faudra voir si on peut alors ajouter facilement un top-case (via un porte-paquet existant) et si possible dans le même coloris que le scooter.
BMW a de son côté opté sur son CE 04 pour un coffre s'ouvrant sur le côté et permettant d'accueillir un casque.
Le compteur
Si les compteurs sont généralement digitaux, à LCD ou TFT, ils ne sont pas tous aussi pratiques ni lisibles ni ne comportent autant d'informations. La vitesse, c'est bien, mais une idée précise de la charge de la batterie et de l'autonomie existante restante exprimée en kilomètres est un vrai plus au quotidien. Avoir une idée également de la puissance instantanée est un plus. Or sur certains modèles, un simple baregraphe ne permet pas d'apprécier vraiment l'autonomie globale. Et je ne parle pas des modèles qui affichent les informations à tour de rôle et jamais en même temps. On apprécie ainsi a minima un vrai trip partiel (qui ne se remet pas à 0 à chaque arrêt) en plus du totalisateur. Une application mobile est toujours un plus, notamment pour ces informations de charge, d'autonomie voire de géolocalisation.
Le poids
Le poids est toujours un point non négligeable, même si dans le cadre de la plupart des scooters, il tourne souvent autour des 100 kilos (sauf le C-Evolution qui grimpe à 275 kilos) et est donc relativement léger à manier au quotidien. Il faut juste bien regarder le poids AVEC les batteries, celles-ci pesant souvent autour de 15 kilos la batterie (mais parfois juste 6 kilos) et pouvant aller jusqu'à 40 kilos.
La connectivité
De nombreux scooters sont équipé de système CanBus avec des carte 2 ou 3G, ce qui permet de gérer le véhicule à distance et d'avoir un historique de tout ce qu'il a fait/vécu. Cela permet aussi d'effectuer des blocages à distance.
Les détails accessoires mais qui peuvent être utiles
Un crochet qui ferme derrière le tablier permet d'accrocher un sac.
Une boite à gants qui ferme à clef permet de ranger des menus objets voire de recharger son smartphone en conduisant (si prise USB).
Une prise USB permet de charger un smartphone pendant la conduite.
Une clef radio ou transpondeur permet de s'affranchir de la clef à rentrer dans le Neiman.
Un système de tracker GPS avec géolocalisation, intégré ou non, permettant de bloquer les roues ou non et d'avoir un rôle d'alarme antivol (en faisant biper le scooter).
Les points à regarder aussi
L'éclairage, ou non à LED, qui dès qu'on sort de ville est un point supplémentaire.
Le freinage, avec système regénératif ou non, permettant de récupérer ou non de l'énergie au freinage et donc un peu d'autonomie (vraiment un tout petit peu, au mieux de l'ordre de 5% donc plein d'autres points viennent avant).
Les pneus, des Michelin City Grip étant globalement meilleurs pour la tenue de route sous la pluie qu'une marque de pneus inconnus (qui peuvent se révéler glissant sous la pluie).
L'existence d'une marche arrière qui peut être pratique pour se garer en fonction du scooter.
La hauteur de selle, qui permet de mettre plus ou moins facilement les pieds à terre, certains scooters étant haut perchés, mais offrant une meilleure vue sur la circulation.
L'anecdote
Le scooter caméléon, autrement dit celui dont on peut changer la couleur de la face avant ou capot (Zapp).
La garantie
Au-delà de la garantie d'un an, de plus en plus de modèles sont garantis deux ans. Et il faut bien vérifier la garantie du scooter ET de la batterie, les deux garanties pouvant être différentes et en plus sous conditions. Parfois la garantie de la batterie est plus petite que celle du scooter et inversement. Zapp garantit ainsi ses batteries 3 ans, mais le scooter 2 ans.
Nombre de cycles de recharge et durée de vie des batteries
Les fabricants communiquent très peu (euphémisme) sur la durée de vie des batteries, ou plus exactement le nombre de cycles de recharge possible. Les différences annoncées vont généralement de 800 à 2000 cycles, avec une moyenne autour de 1000 cycles. Les constructeurs de motos électriques s'engagent sur 1000 cycles de recharge, à 80%. Energica indique 1.200 cycles sachant que l'on peut peut faire 200 km sur un cycle de recharge ce qui donnerait alors une durée de vie de 240.000 km.
Ces différences viennent notamment des typologies de cellules et de leur composition. Même les fabricants de cellules ne communiquent pas eux-mêmes sur la répartition exacte de nickel, manganèse et cobalt dans leurs cellules Lithium-Ion NMC (les NMC prenant le pas sur les anciennes LFP lithium-fer-phosphate). CATL semble plus transparent que d'autres fabricants sur ce sujet.
Les cellules Pouch tout comme les cellules cylindriques INR 18650 sont ainsi données pour pouvoir faire environ 1000 cycles à 85% de capacité d'origine. Les nouvelles cellules prismatiques CATL seraient capables de 2000 cycles de charge à 90% de capacité d'origine (soit près de 200.000km). RED Electric annonce même 2.500 cycles de recharge avec sa technologie BBI (BMS). Mais encore faut-il voir ce qu'il reste d'utilisable au bout d'autant de cycles (vraiment 85% de la capacité d'origine) et la capacité perdue (un peu comme mon Iphone qui au bout de 3 ans ne tient même plus une journée en veille sans utilisation même). On a pour l'instant peu de recul sur le moment où il faut racheter une batterie neuve en fonction du nombre de charges ou kilomètres effectués, même si pour un scooter urbain et au vu du nombre de kilomètres parcourus chaque année en ville, cela devrait laisser quelques années.
Ceci va s'améliorer avec l'arrivée de nouvelles cellules à densité énergétique améliorée et des système de gestion de batterie (BMS) protégeant et optimisant mieux la batterie tout au long de sa vie. Un mauvais BMS peut avoir un impact négatif sur le nombre prévu de cycles de charge.
A suivre donc.
Origine
Si beaucoup de modèles sont produits en Asie et notamment en Chine, certains modèles sont réellement fabriqués - et pas uniquement assemblés - en Europe (Allemagne, France, Italie...), y compris les batteries.
Les plus
Une fois que l'on a parlé du deux-roues, il est temps de parler des plus de certains revendeurs, comme la livraison à domicile (surtout quand le premier magasin est loin) ou l'essai gratuit pendant quinze jours (chez Go2Roues par exemple). Cela permet de faire un test et de vérifier si un modèle ou tout simplement l'électrique vous convient.
Entretien
Il y a beaucoup moins de pièces en mouvement sur un scooter électrique et donc beaucoup moins d'entretien. Mieux, certaines marquent annoncent des intervalles de révisions de 5.000 kilomètres (ou tous les ans), voire tous les 10.000 (ou tous les deux ans chez BMW). L'entretien principal repose effectivement essentiellement sur les pneus (pression, usure) et les plaquettes de frein (mais avec le freinage moteur, moins sollicités souvent qu'un véhicule thermique).
Lexique technique de décryptage
Ah : Ampère par heure. Détermine la capacité de la batterie et l’autonomie du scooter.
V : Tension en volts. Plus elle est élevée, plus le scooter est vif
kWh : KiloWatt heure = V x Ah, le tout divisé par 1000. C'est une capacité qui détermine l’autonomie.
W ou kW : la puissance nominale du moteur, c'est un débit pour le chargeur ou le moteur qui détermine sa faculté à accélérer, à grimper une pente.
BMS : le système de gestion de batterie (Battery Management System)
Conclusion
On conseille vraiment de prendre un équivalent 125 (malgré la formation de 7h franchement facile et recommandée même si elle n'était pas obligatoire pour la sécurité qu'elle apporte), parce qu'ils apportent une vraie sécurité en plus dans la circulation et sont plus polyvalents. Il ne faut pas hésiter à prendre un peu plus cher, mais pas trop, car le supplément d'autonomie et de vitesse de pointe est toujours un plus. Un moteur de 5 kW (et la batterie homogène qui va avec) est un bon compromis actuellement, avec suffisamment de puissance pour faire du péri-urbain et ne pas se faire dépasser par un camion, mais sans partir dans des sommes folles, car ces modèles tournent autour de 5.000 euros (avant bonus écologique et autre aide). Et cela représente un bon rapport performances/prix. Un moteur de 3 kW est vraiment limite et on ne parle pas de modèles encore moins puissants.
Il ne vous reste maintenant plus qu'à aller voir et essayer. Car entre la position de conduite, la maniabilité, les reprises, le confort (sans parler du look), plein de points dépendent de vous. Bon essai et bon achat.
Il ne vous restera plus qu'à faire attention aux piétons et aux autres véhicules. Car on n'entend pas un scooter électrique et un piéton qui ne vous entend pas peut traverser au mauvais moment parce qu'il ne vous a pas entendu.
Et la semaine prochaine, on vous dévoilera notre guide d'achat comparatif des modèles du marché avec nos coups de coeur par catégorie.
Commentaires
"l'électrique est surtout utilisé en ville"
22-12-2021 13:08C'est aussi la faute des médias, longtemps l'électrique était présenté comme uniquement valable en ville, hors pour tout trajet du quotidien ça fera l'affaire. Beaucoup moins pour les balades du weekend.
Un BMW CE04 embarque 8.9kWh de batterie, c'est l'équivalent d'un seul litre de super.
Ca signifie quoi au juste ??!!...tu peux détailler !!..aucune critique ...juste pour info !
V 22-12-2021 16:23
Ce qui remet en contexte l'efficience des vehicules électriques (malgré l'autonomie trop juste encore pour certains usages)
Imaginons un Tmax avec seulement 1L de reservoir, l'autonomie serait risible (25km?) 22-12-2021 16:35
Ce dont on ne parle pas souvent, c'est la durée de vie des batteries. Une batterie a un nombre élevé, mais limité, de cycles de décharge/charge au delà duquel elle commence franchement à flancher.
22-12-2021 22:08Ce sujet n'est pas abordé, mais signifie qu'au bout "d'un certain temps" comme disait Fernand et son canon, il faut acheter des batteries neuves, et que dans les mois qui précèdent, l'agrément du véhicule ne sera plus celui qu'on avait quand on l'a acheté et va décliner inexorablement. Et la remise à hauteur ne sera sans doute pas indolore financièrement, incitant à un réinvestissement dans le neuf. Sur un véhicule thermique, c'est au minimum plusieurs dizaines de milliers de km. Pour de l'électrique, je ne suis pas sûr que ce soit autant...
Étant donné le très bon rendement de la conversion électrique->mécanique d'un moteur électrique et le fait que ce moteur électrique est réversible lors des phases de ralentissement ou freinage, les 8,9 kWh du CE04 sont plutôt équivalents à 3 L de carburant. 22-12-2021 22:26
Le rendement d'un moteur electrique est bien supérieur.
1L c'est bien 8.9kWh, pas 10.
Bref tu compliques mon propos de remettre dans le contexte les batteries vs un reservoir 22-12-2021 23:12