Top 10 : les circuits où il faut poser ses sliders avant de mourir
De Dijon à Phillip Island, du Qatar au Nürburgring, notre top 10 des circuits
Allez mettre le genou par terre dans des endroits historiques et mythiques
Mettre le genou par terre, c'est bien. Mais le mettre dans un endroit sympa, c'est encore mieux. Pas que pour la frime (ça vous fait vraiment kiffer, un petit circuit de moins de 2 kilomètres de long posé dans un fond de zone industrielle entre une casse auto et un discounter de chaussures ?), mais parce que certains lieux sont chargés d'histoire. L'histoire les a consacrés pour la qualité des duels qui s'y sont tenus, pour la difficulté du tracé. L'amateur, même éclairé, pourra avoir envie d'y rouler pour s'imprégner de ce passé, mais aussi pour le simple kif de se confronter à un déroulé réputé pour sa technicité ou même pour son environnement.
Après les motos de série les plus moches ou les plus belles excuses pourries de Jorge Lorenzo, voici un nouvel article parfaitement subjectif de la part du Repaire. Néanmoins, on peut vous assurer d'une chose : aller rouler sur l'un de ces dix circuits vous garantira des souvenirs pour la vie. Alors, votre shiftlight est bien réglé et vos sliders bien accrochés ? Et vous, quel autre circuit auriez-vous ajouté ?
10. Cadwell Park
L'Angleterre est connue pour sa multitude de circuits, certains se tenant au milieu de jardins à l'anglaise (forcément) avec une pelouse taillée au millimètre, d'autres sur de vieilles pistes d'aviation (tels Bruntingthorpe ou son équivalent, utilisé dans l'émission Top Gear UK). Mais le plus spectaculaire est sans conteste celui de Cadwell Park, situé dans la campagne et entouré de jolies petites maisons en brique rouge. Conçu en 1934 et long de 3477 mètres, ce circuit se distingue par une section qui s'appelle "The Mountain" (faut-il vraiment traduire ?) et dont l'inclinaison fait office de rampe de lancement ! En effet, les pilotes du British Superbike parviennent à décoller sur plusieurs dizaines de centimètres. Conseil d'ami : gardez de l'angle en l'air, ça vous aidera pour la suite de la trajectoire. Oserez-vous ?
9. Lédenon
En général, les circuits plats n'offrent pas les mêmes sensations épicées que ceux qui présentent un beau dénivelé. Et c'est le cas de Lédenon, qui présente 34 mètres de déclivité (entre 173 et 208 mètres d'altitude), avec une pente, dans la ligne droite principale, qui va de 7 à 13 %. Autant dire qu'il faut un peu de chevaux. Autre spécificité : le sens de rotation, antihoraire, ce qui contribue aussi à en faire un endroit assez singulier. On appréciera quelques morceaux de bravoure, tel le "gauche qui tue", un grand gauche en aveugle qui se termine sur une descente à 12 %, ainsi que la cuvette, qui vous permettra de faire étal de vos talents de freineur (vaut mieux pas se sortir, sinon c'est dans le mur...) avant de remonter dans la ligne droite principale.
8. Dijon
Autre fierté française, le circuit de Dijon-Presnois ! Long de 3800 mètres, présentant aussi un beau dénivelé, il demande lui aussi des chevaux et du savoir-faire ! Avant la grande ligne droite qui commence en montée, vous apprendrez à gérer un long droit en dévers qui présente 5 niveaux de courbure différente et duquel on peut sortir à plus de 150. Ce qui est peanuts, car avec la bonne machine, c'est un bon 300 km/h qui vous attend en bout de ligne droite. La difficulté sera de trouver le point de freinage puis de corde du double droite qui suit, assez large. Entre les courbes rapides et les trois autres, plus serrées, qui se passent en seconde à l'arrière du circuit, vous n'aurez pas le temps de vous ennuyer.
7. Portimao
Et encore un toboggan ! Conçu dans le sud du Portugal, Portimao est un circuit récent, puisque construit en 2008. Long de 4692 mètres, il dispose d'infrastructures modernes. La ligne droite des stands est posée sur une sorte de "table" : on y entre avec la roue avant qui se lève naturellement à plus de 200 km/h et le gros freinage se fait donc en descente, avec les amygdales qui vous chatouillent la jugulaire ! Mais ce n'est pas tout : une autre cuvette, avec entrée en aveugle vous oblige à bien paramétrer l'antiwheeling, car ça peut reposer à plus de 200 avant de se taper une jolie compression dans la montée à gauche, qui conduit vers un autre virage en aveugle. Du pur bonheur ! Hélas, sa fréquentation soutenue (FIA GT1, Endurance, différentes séries de GT façon Blancpain, camions...) a rendu le tracé très bosselé, ce qui complique un peu la tâche...
6. Spa
Refrain connu : le relief, ça fait de beaux circuits. Celui de Spa-Francorchamps en a : on ne l'appelle pas le "toboggan des Ardennes" pour rien. Long de 7004 mètres (ce n'est rien par rapport au tracé originel, de 14900 mètres !), ce qui en fait une sorte de plat de résistance, il se distingue par ses courbes rapides, ses enchaînements (tel celui de Blanchimont) qui demandent une belle détermination pour ne pas couper les gaz. Mais tout cela n'est rien face au moment de bravoure du circuit belge : le fameux raidillon. Aurez-vous le courage de rester soudé en grand ?
5. Phillip Island
Posé au bout du monde, ce circuit est aussi un grand morceau de poésie. Oui, on pèse nos mots : de poésie. Imaginez : juste avant la grande ligne droite des stands, vous êtes dans un triple gauche dont vous sortez, genou par terre, à un petit 200 km/h. Là, vous visez l'extérieur et mettez du gros gaz. Cinquième à fond, sixième dans la foulée : avec une 1000 sportive, vous bloquez le compteur sur 300. Le premier virage arrive : il rentre vite. Votre concentration est cependant mise à mal par la vue : devant vous, les mouettes et cormorans, les vagues de l'Océan Pacifique Sud et l'odeur forte des embruns. Hélas, le temps n'est pas à la contemplation, car ça déboule vraiment vite. Plus loin, la bosse de Lucky Heights est vraiment raide et voir les pilotes de MotoGP se faire les freins dans la descente, respect ! Long de 4445 mètres, le circuit de Phillip Island a connu plusieurs tracés depuis son origine (1928), le plus long ayant fait 10 600 mètres.
4. Suzuka
Petite constante des circuits japonais : Motegi mis à part, ils sont rapides, techniques, dangereux. A ce titre, dommage que le circuit privé d'Autopolis, propriété de Kawasaki, ne soit plus ouvert et cela nous met Suzuka au premier plan. Long (plus de 5,8 km), rapide, piégeux par ses enchaînements et sa relative étroitesse, Suzuka demande du rythme pour se coltiner ses 17 virages, son relief, sa chicane qui impose un freinage de trappeur et la relative faiblesse de ses dégagements.
3. Losail
Quoi, un circuit tout plat dans cette sélection ? Oui, vous avez raison, le circuit de Losail au Qatar n'offre pas un tracé extraordinaire. Situé à quelques encablures au nord de Doha, créé en 2004 et long de 5380 mètres, le circuit de Losail est en effet assez monotone, dans un paysage terne, avec en plus quelques entrées de virages qui se ressemblent, du coup faut un peu le pratiquer avant de savoir où l'on se trouve. Pas de relief, mais une petite bosse (une cinquantaine de centimètres) aux deux tiers du circuit, qui vous remontent un peu les organes. On se console avec la largeur du circuit et les hautes vitesses atteintes à plusieurs reprises. Que lui vaut cette place au classement, alors ? C'est très simple : son éclairage, qui fait appel à plus de 1000 éléments et 500 kilomètres de câble. La légende dit que la puissance permettrait d'éclairer une autoroute de plusieurs milliers de kilomètres. On a pas vérifié, mais on a testé : dans la douceur de la nuit qatarie, après que le soleil, véritable boule de feu, ait disparu à l'horizon, les lampadaires qui se reflètent dans le casque donnent un aspect "jeu vidéo" à cette expérience de roulage unique. Et à 300 km/h au bout de la ligne droite (qui fait plus de 1000 mètres de long), on voit suffisamment bien pour doser un freinage aux petits oignons. Cela demande un peu plus de temps, par contre, à s'habituer de se faire doubler par son ombre en entrée de courbe...
2. N'importe où, en fait, mais de nuit...
Ceci nous amène à dire que finalement, l'expérience sensorielle dépend avant tout de l'environnement. Prenez le plus insignifiant des circuits, éteignez la lumière et vous verrez que parvenir à conserver du gros gaz vous demandera de jolis efforts intellectuels. De fait, on ne saurait que vous conseiller de vous offrir un stage de pilotage de nuit, tel que nous l'avons testé à Magny-Cours l'an dernier. Et si vous avez kiffé, allez ensuite vous inscrire à une épreuve nocturne de Rallye Routier ; un autre délire, mais d'autres sensations pures...
1. Le Nürburgring
L'enfer vert porte bien son nom : 20 800 mètres, 73 virages, 300 mètres de dénivelé. Rien que ces chiffres peuvent faire peur. Mais cela n'est rien par rapport à la réalité : la juxtaposition entre les voitures et les motos, les gros écarts de niveaux et de véhicules (il n'y a d'ailleurs pas de corrélation entre niveau et véhicules !), l'absence de dégagements, les bosses, certains vibreurs qui font 70 cm de haut. Tout ceci demande une humilité absolue. Faites attention aux autres, apprêtez-vous à vous faire doubler par des voitures, frémissez à l'idée de voir les rails à un mètre de vous alors que vous attaquez une cassure à plus de 200 km/h. Le Nürburgring, c'est tout cela et aussi des sensations uniques, tels le Carrousel ou encore sentir les odeurs de plaquettes de frein en surchauffe, qu'émettent les voitures dans la descente vers Adeneau. Bref, c'est unique.
Le problème, c'est que c'est terriblement addictif...
Commentaires
Roooh ! Et Sepang alors?
30-11-2016 19:14contrairement à toi je n'ai jamais eu la chance d'y rouler... Ca doit être top... Par contre je connais Kyalami par coeur et c'est un circuit génial... On aurait pu mettre aussi Laguna Seca
30-11-2016 20:41Philippe
Vous avez oublié Carole, Croix en Ternois et Folembray
30-11-2016 21:24tom4, si on me cherche, je suis déjà dehors
Et Candie à Toulouse !
30-11-2016 21:51J'en ai fait 3 !
01-12-2016 11:01Spa, Ledenon, Dijon...
Un de ces 4, le Nordschleife, avant qu'ils interdisent.
Salut
01-12-2016 13:37Ca compte ?
[www.lerepairedesmotards.com]
V
Encore un article qui donne envie... quel contentement que de se dire qu'il reste des milliers de trucs chouette à faire ... vivement la retraite ou un peu plus de temps... sinon (la côte au dessus de chez moi, pas mal quand tu n'as pas roulé depuis 2 mois... en faisant gaffe à pas aller sur la voie d'en face et garder une marge de sécurité au cas ou un tracteur, vélo ou autre traînerait en sortie de virage).
01-12-2016 13:55Il manque quand même l'un des plus importants: Laguna Seca !!!
02-12-2016 11:36Le corkscrew c'est vraiment flippant. tu as l'impression de tomber dans le vide. A faire absolument.
Tu peux aussi rajouter le Mugello, à mon avis bien bien devant Dijon ou Ledenon (jamais fait malheureusement).
02-12-2016 19:02Mais je pense que l'idée c'était de mettre aussi des circuits français....