Zero Motorcycles : histoire du constructeur
Une vision : la moto électrique fun, efficace, performante...
Dix ans d'existence et une gamme déjà convaincante
Janvier 2006 : ex-employé de la NASA, l'ingénieur Neal Saiki a l'idée de faire des motos de tout-terrain électriques et fonde la société Electricross à Santa Cruz, en Californie. La moto développe l'équivalent de 20 chevaux et ne pèse que 70 kilos, ce qui constitue déjà une belle performance, mais sa batterie est esthétiquement mal intégrée (il n'y a pas que ça : la selle a même du mal à recouvrir le cadre correctement !) et l'ensemble ressemble plus à un gros VTT motorisé qu'à une véritable motocyclette. Il n'empêche : la dynamique est lancée. Neal Saiki fonde l'année suivante Zero Motorcycles et présente un autre modèle de tout-terrain en août 2007.
En mars 2008, Zero Motorcycles cherche à augmenter son capital pour pouvoir se développer. Ce sont toujours les motos de tout-terrain qui sont à l'ordre du jour. Le premier modèle destiné à la route, la "S" pour "Street", est alors en chantier pour la fin 2009, mais des problèmes de surchauffe du moteur repousseront sa commercialisation à 2010. Au même moment, Zero annonce également un modèle typé trail, la DS ("Dual Sport"). Parallèlement à cela, Zero Motorcycles cherche à gagner en notoriété et développe une moto de course destinée aux balbutiants championnats de motos électriques, qui se retrouvent souvent avec une petite poignée de machines sur la grille de départ. Quoi qu'il en soit, Zero s'engage à la première course de motos électriques aux Etats-Unis, qui eut lieu en 2010 sur le circuit d'Infineon (Californie, USA) et remporta la course avec Shawn Higbee au guidon !
2011 : départ et accélération
Alors que l'entreprise emploie désormais 60 salariées, le fondateur Neal Saiki la quitte pour aller embrasser un projet encore plus ambitieux : la fabrication d'hélicoptères qui fonctionnent à l'énergie humaine grâce à un pédalier ! Oui, cela parait perché mais dites vous que de vouloir fabriquer des motos électriques quelques années auparavant ne l'était pas beaucoup moins. "Les temps sont durs pour les rêveurs", entend-on dans Amélie Poulain ; mais le monde avance aussi grâce à de doux (mais motivés) rêveurs tels que Neal Saiki.
Néanmoins, pour la nouvelle direction de Zero Motorcycles, il est temps de passer à la vitesse supérieure. Le Dr Abe Askenazi est recruté : ce physicien, dont la thèse portait sur "le comportement dynamique des motos", ce qui lui a valu d'entrer directement chez Buell et de reporter à Eric Buell, va jouer un rôle crucial et permettre à Zero Motorcycles d'échapper à une critique selon laquelle les périphériques de leurs motos ne sont pas de qualité "motocycliste" mais relève plus de l'univers du VTT.
En mars 2011, Zero Motorcycles lève 26 millions de $ pour poursuivre son développement et donner corps aux projets qui sont dans les cartons : une moto électrique enfin crédible, qui sera sur le marché quelques années plus tard. En attendant, le modèle XU arrive sur les marchés. Zero communique peut-être trop vite, comme tous les ambitieux qui ont une vision et des projets à long terme. La moto déçoit par son autonomie qui ne correspond pas et de loin, aux promesses.
2012 : la nouvelle gamme se prépare
Zero avance vite. Le nouveau système de motorisation, appelé ZF9, préfigure une nouvelle gamme, qui apparaîtra entièrement redessinée un an plus tard et sur laquelle la gamme actuelle est basée. Zero continue sa stratégie de séduction des acteurs institutionnels : la ville de Hong-Kong achète une grande flotte de motos, tout comme de nombreuses forces de police aux États-Unis. D'autres spécialistes de la moto rejoignent l'équipe, comme Scot Harden, un ancien de chez KTM et Husqvarna (et ancien pilote avec plus de 200 victoires dans des courses de Baja) et Pieter de Waal, un sud-africain provenant de chez BMW (ou il a, entre autres, exercé les fonctions de patron de l'Amérique du Nord et directeur des ventes et du marketing au niveau mondial). Bref, Zero s'éloigne un peu de l'esprit start-up du début pour faire appel à des pros de la moto ; en France, la direction est confiée à Bruno Muller, un ancien de chez Peugeot Scooters, Yamaha et Piaggio.
Et c'est ainsi que les Zero Motorcycles sont aujourd'hui les plus performantes des motos électriques proposées sur le marché avec des modèles de pointe, les DS et DSR 13 kWh qui développent l'équivalent de 67 chevaux et 144 Nm de couple, tout en proposant de 200 à 300 kilomètres d'autonomie, disposent d'un ABS Bosch, de suspensions et de pneus de qualité, de batteries additionnelles et d'accélérateur de recharge.
Reste le plus dur à faire : convaincre les motards de la pertinence de cette solution et les familiariser avec la technologie des motos électriques, qui modifie votre façon de rouler... sans en altérer le plaisir.
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