Revenir à Paris
Il est question que je revienne à Paris. Comment vais-je réagir face au hachoir à viande de la circulation parisienne ?
Peut-être faudra-t-il que je revienne à Paris après sept ans de douillet exil en province. L’idée me déplaît. J’avais laissé sans regret la foule et le bruit, l’aigreur et l’odeur. Depuis, je n’ai remis qu’avec répugnance mes pieds et mes roues à Paris, redoutant le métro à l’heure de pointe et les embranchements d’autoroutes.
S’il faut que je revienne vraiment, comment vais-je faire ?
Mon fidèle destrier est bien trop gros pour me faufiler tranquillement. Et puis il va falloir que je rachète un antivol, moi qui ai perdu l’habitude de le boucler dès que je m’éloigne plus de deux minutes ; quel emmerdement ! Dans ma cour, le neiman n’est même pas mis et les coffres sont ouverts. Je laisse souvent le casque et les gants sur la selle quand je sais que je vais repartir plus tard dans la journée. En chier pour trouver une place pour me garer, même en bécane : impensable ! Me retrouver à stationner au milieu d’un tas de motos qu’on dirait une fourrière en me demandant dans quel état je vais retrouver ma meule -si je la retrouve jamais.
Je vais devoir évoluer à nouveau dans cet embouteillage perpétuel, à peine plus fluide la nuit. M’astreindre à cette vigilance permanente à guetter tout autour de moi les pare-chocs, les portières, les rétroviseurs. Réapprendre à rouler au milieu d’autres motards -nous sommes si rares ici. Troquer le placide Dijonnais pour le Parisien fou de piétinement.
La bicycl… non mais carrément pas, en fait.
Revenir à Paris constituera une très nette régression dans mon petit confort de motard. Il paraît même que ma machine pourrait être frappée d'interdit pour des histoires de normes. Je ne sais pas s'il s'agit d'une énième fake news pour tester les cordes vocales du populo. Laisser derrière le confort de traverser la ville en diagonale en vingt minutes, même à l'heure de "pointe", celle où il y a en gros huit voitures devant moi au feu rouge. Ah ! Soyons honnête : de temps en temps un bouchon se forme parce qu'un poids lourd, ou à cause de ce rond-point mal gaulé, ou parce que tout le monde sort à la même heure de l'usine de chocolats.
Et puis partout la flicaille publique ou privée, dangereuse de trouille, parce que la mécanique newtonienne s'applique aussi à la géopolitique -qu'est-ce que je viendrais (re)faire là ?
Les bons côtés ? Le marché de l'occaze, peut-être. A la rigueur. Retrouver un distributeur Arai. Me rapprocher des potes, aussi -depuis le temps ! Arpenter l'Avenue pour renifler des motos toutes neuves en me distant ah, celle-là, non celle-là, non plutôt celle-là. Franchir le pont de la Tournelle, faire un coucou à Sainte Geneviève avec dans les oreilles Simon et Garfunkel qui chantent les "I'm 22 now but it won't be for long" d'une époque avant que je les aie. Sinon, tout le reste ressemble à un long matin glauque de pluie collante au milieu de caisseux qui s'obstinent.
Je redoute d'avoir à re-devenir un Parisien, comme avant : pressé, acerbe, indifférent, méfiant.
Tout cela me gâte le moral. Allez ! Un coup de Kim Wilde et je vais me faire un petit tour de bécane : paraît qu'ils ont re-bitumé le long de l'Ouche.
Commentaires
Et l'on pourra se demander ainsi: "Que diable allait-il faire dans cette galère ?"
30-05-2017 10:33salut Koud'pied o'kick
30-05-2017 11:45je comprends que tu fasse la tête à l'idée de revenir à Paris...
Entre les bouchons,le manque de stationnements, l'agressivité, le jm'en foutisme total et la vidéo verbalisation en pleine expansion , c'est pas la joie ...
Trouves toi une moto légère mais récente (vignette crit'air 1 ou 2) mais peu prisée des voleurs. Si elle est déjà un peu abimée c'est encore mieux. Pour le top-case achètes toi un modèle déjà rayé ,çà évitera (peut-être) de te le faire piquer et le casque ARAI, oublie le...prends toi un modèle à 100¤, tu auras moins de regrets si un jour tu retrouves ton Top-case ouvert . Mais tous ces inconvénients sont peu de choses à côté de la galère et les désagréments des transports en commun des transports en commun... bon courage.
Tout ça pour nous passer du Kim Wilde...
31-05-2017 09:53Limite tu mérites de revenir.
Quand je pense que je viens de la pharmacie du bled d'à côté (parce que la route est plus sympa).
31-05-2017 10:02J'avais laissé les gants et le casque sur la moto, les clés sur le contact, le top case ouvert.
Pis quand j'suis ressorti, rien n'avait bougé.
L'antivol? Ca fait à peu près 18 ans qu'il prend la poussière dans le garage.
La vie en dehors des grands troupeaux, ça a quand même du bon.
Foi de lozérien passé 15 000 habitants c'est (beaucoup) trop !
31-05-2017 14:05Les rares fois où je monte à la Capitale je crois mourir 10 fois ... et j'y vais en boîte à roues !
Vive les routes à vaches
Elles sont réapparues en 99.
Et en 2008 il restait des beaux morceaux de Susanna Hoffs quand même à 49 ans
Bonne journée
31-05-2017 15:51
Pareil pour moi, et en plus ça m'est arrivé plusieurs fois : toute la nuit la clef sur la serrure de selle, bien en évidence. Une autre fois, à la gare, j'avais laissé la moto toute la journée, le casque accroché dessus avec le U … et les clefs dessus. Et au moins une paire d'autre fois la clef sur le Neiman, toute la nuit.
(ah merde, ça marche pas, j'habite à Paris ).
Sinon KPOK, j'approuve totalement : franchir le pont de la Tournelle pour aller faire un coucou à Sainte-Ge, c'est la classe . N'oublie pas de faire signe quand tu le feras ... 31-05-2017 20:49
Alors poto, si c'est vrai et donc légitimement dur, je te propose un verre sur les quais de la BNF, un baby casse croûte au Batofar, puis vers 23h on se fait un Paris by night a 30 à l'heure avec tout ce que l'on porte ouvert en grand, Paris s'ouvrira alors en grand...
01-06-2017 00:39Si avec ca t'es pas réconcilié avec Paname, c'est que c'est pas Paname le pb !
[www.photographieswladimirdeschamps.com]
01-06-2017 00:56Quand même ! Nan ?!
Ah mais oui !!
La cage est belle !
Sans les oiseaux....
VVVV 01-06-2017 02:56
Enchaînez avec une mousse au Teddy's, à côté de la Contrescarpe.
01-06-2017 13:49
C'est pas Paname, le problème. C'est le troupeau de bipèdes : vous admettrez tout de même qu'il faut se coltiner une palanquée de pénibles.
01-06-2017 14:43A Paris j'y reviens souvent !!!
01-06-2017 19:00...au moins une fois par an ! ..en touriste !
Conduire à Paris, c'est une question de vocabulaire. (Audiard)
01-06-2017 19:32"Heureusement qu'il y a des cons qui klaxonnent ...sinon ça avancerait pas !"
01-06-2017 20:37C pas du Audiard ..mais ça y ressemble !
J'adore !
En même temps il y a un peu de ça.
Pas du Audiard mais ça pourrait être du Jean Yanne. 02-06-2017 12:57
métépafou !
02-06-2017 13:02Bah tu fais comme toutes les bonnes
têtes de veauparigots : tu ignores les autres 03-06-2017 09:54