Les motos que je n'aurai jamais

Je ne suis pas encore à un âge où il faut faire un croix sur un nombre certain de choses ou d'activités. Et pourtant je sais qu'il y a des motos que je n'aurai jamais, pour diverses raisons.

Il faut bien me l'avouer : je n'aurai jamais de XR 600 supermotard. Trop de bruit. Trop rare. Dans le même ordre d'idées, je n'aurai jamais de Husqvarna 410 TE, d'abord parce que je suis sans doute un poil trop court sur pattes et ensuite que ça fait encore plus de bruit que la XR.

Je suis au regret de m'informer moi-même que mes rêves de R80/6 sont sans doute peu réalistes. Le court essai d'une R75/5 m'avait beaucoup impressionné et logiquement la série 6 éliminait le « défaut » de la série 5 en y adjoignant un disque à l'avant. De la série 6, j'aime les culasses encore rondes, le réservoir bossu, le mignon petit dosseret de selle avec son (presque inutile) porte-paquets, les collerettes de sortie d'échappement... Mais pour tailler la route on a fait mieux depuis et mieux aussi côté fiabilité.

Toujours chez Béhème, je n'aurai jamais de K75S avec son mignon tête de fourche et le sifflement caractéristique de son trois cylindres dont je préfère la culasse, plus compacte, à celle des K 100.

Cela me fend le coeur, mais je n'aurai jamais de 535 Virago, qui à mes yeux est le custom le plus abouti esthétiquement chez les japonais -du moins dans sa version avec guidon droit. Le compteur, parfait de sobriété, les courbes réussies de l'échappement, le joli petit réservoir, les petits carters chromés sur les culasses, les petits caches de carburateur... une vraie demoiselle. Je regrette moins l'Estrella 250.

Dans un autre registre, je n'aurai jamais de Gilera CX. La 125 la plus « humpff » que j'ai jamais vu. Un truc un peu dingue, que seuls les ritals peuvent sortir. Un machin qui renvoie le reste de la production à ses chères études et les bureaux de design au piquet. Et c'était en vente libre.

Toujours chez les ritales, la 125 Mito et sa version décarénée. La faute revenant à un moteur à la réputation trop sulfureuse (côté factures, malheureusement) pour moi. Plus acceptable, mais néanmoins délicate, l'inévitable 250 RGV, celle que tout motard digne de ce nom se devrait d'avoir conduit une fois dans sa vie pour savoir ce que « sportif » veut dire -au point que je n'en ai jamais conduit. Et puis les deux premières représentantes des NSR 125 (JC10 et JC20). Quoique... tout espoir n'est pas complètement perdu de ce côté-là.

Je n'aurai jamais de 125 DTMX. C'est un châtiment personnel que je m'inflige pour avoir hésité alors qu'une d'elles était en vente pas loin de chez moi. Elle était vendue dans un état... sorti de concession, en gros. Il y avait encore le plastique d'expédition sur la selle. J'ignore pourquoi elle était dans cet état ni comment elle avait atterri dans mon coin. Mais j'ai été vraiment trop bête.

Dans la série gromono, je n'aurai jamais de SRX 600. Un peu comme la Virago, tout me plaît dans cette moto, fine et élégante. Mais quitte à prendre un gromono de route, je lui préférerai la GB 500, plus rare et plus exclusive, car monoplace, ce dont peu de motos de la production actuelle peuvent se prévaloir malgré les strings mal rembourrés qui leur servent de selle passager. Je n'aurai jamais de GB 500 parce qu'il a dû s'en vendre 50 à tout péter en France et avant d'en trouver une...

Sinon, en vrac et plus d'un point de vue esthétique, je n'aurai jamais de Scott Squirrel, de 125 Minsk, de 350 Jawa attelée, de 400 SS, ou de Vultus -parce que je n'ai pas les couilles de rouler avec un truc pareil et c'est bien dommage.

~tout ça c'est bien gentil, mais ça ne me dit pas ce que je vais m'acheter après le Burg'...

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