Chiche on fait un 125 Moto Tour pour de vrai

Si j'étais entreprenant et hardi, je pourrais organiser une concentre selon ma fantaisie.

Avec une première règle simple : pas plus de 34 chwô. Par exemple.

Si j'étais entreprenant et hardi, je pourrais organiser une concentre selon ma fantaisie. Avec une première règle simple : pas plus de 34 chwô. Par exemple.

"Que ferais-tu si tu étais sûr de ne pas échouer dans ce que tu entreprends ?". J'aime bien cette question qui soulève bien d'autres interrogations sur la manière dont nous expliquons nos limites imaginaires.

Moi, par exemple, je me dis que je me verrais bien organiser un 125 Moto Tour dont l'esprit refléterait ma manière de faire de la moto. 200 cm3 maxi, sauf si tu viens en Royal Enfield ou en MZ ou en DT-R 200.

Pour avoir travaillé dans l'événementiel, je sais à quel point ce peut être épuisant et prise de tête de monter un genre de concentre : il faut se fader le bataillon des "moi j'veux plutôt ci - moi j'veux plutôt ça". Donc, côté orga, ça serait super léger : c'est toi qui fais tout et moi je ne fais rien à part lancer l'idée (et récolter la gloire). C'est toi qui te dépatouilles pour dormir, pour manger, pour la navigation... T'es grand, après tout, non ? Je ne propose qu'un cadre et un point de rendez-vous.

Pour toi, ô lecteur, je ne vise rien moins que le sublime côté hébergement : le camping municipal de Sainte-Marie-sur-Ouche. Hypra-select, surtout par le fait qu'il comporte seulement dix-huit emplacements -be quick or be dead, comme disent les Rozbifs. Les sanitaires sont aux standards "années 90" : le carrelage ocre et beige nous replonge dans les années Balladur-Jospin, la réforme Devaquet, les H4 quasi obligatoires si tu voulais rouler de nuit et les Dunlop D207 qui étaient le fin du fin.

Si le bruit de la circulation te manque, tu pourras toujours te rabattre sur le camping de Dijon. À l'inverse, les plus aventureux iront se perdre dans les bois environnants, aidés par les nombreux chemins de coupe : je nierai cependant avoir eu connaissance de tes agissements.

Une fois sur place, après avoir suspendu ton hamac ou planté ta tente, il sera temps de tailler une bavette (kitétoa ? doùtuviens ?cékoitameule ?) avant de se demander ce qu'on mange et ce qu'on boit.

Au menu : ce que tu auras apporté.

L'après-midi ? Quartier libre. Si tu te sens d'organiser une balade, vas-y : ce ne sont pas les virolos qui manquent dans le coin. Ce n'est pas l'Ardèche ou la Lozère, mais c'est pas trop mal. Il y a l'Ouche pas loin si tu veux tremper les ripatons dans l'eau.

Le soir ? Quartier libre. C'est sympa d'avoir apporté ta gratte. C'est toujours plus mieux que la playlist crachouillée par un téléphone. Passé 21 heures, tout le monde chante juste, de toute façon.

Après 23 heures, tu peux continuer de faire la teuf', mais loin de moi, merci. Demain, je vais me lever tôt pour rouler au petit matin. On poussera les brêles en dehors du camping avant de les démarrer pour te laisser dormir, t'inquiète. Tu te lèves quand tu veux : ce matin c'est quartier libre.

Je vais partir par là, à peu près, pour ensuite bifurquer par là-bas (geste de la main). Peut-être que j'arriverai à retrouver cette petite route sympa qui part de Chépaoù. Mais peut-être que je vais me perdre et qu'on sera obligés de faire demi-tour, hein ? Alors on ne roule pas trop vite pour ne pas écraser les paysages et on rentre quand on commence à avoir faim ou qu'on en a marre.

L'après-midi ? Devine. C'est quartier libre, bien sûr. Si tu es parti par là hier, tu peux prendre la route dans l'autre sens aujourd'hui. Sinon, une sieste c'est bien aussi. Les plus mordus continueront de se raconter leurs histoires de bécanes en sirotant un café. Promis, il n'y aura pas de visite obligatoire, pas de spécialités régionales à goûter absolument ; tu fais comme tu veux avec qui tu t'entends bien dans le tas.

Vers 16 heures, il faudra bien s'apercevoir qu'on est dimanche et qu'on doit rentrer. C'est la partie triste des concentres : le moment de se quitter. Mais faut bien. Je suis volontaire pour partir en dernier après avoir vérifié qu'on n'a rien oublié : le retour du calme bizarre après la foule ne me gêne pas, au contraire.

Si tu as trouvé ça sympa, on pourra remettre ça, avec ou sans moi, ça n'a pas d'importance. Tu as juste à balancer l'idée et voir où elle atterrit. À Sainte-Marie-sur-Ouche ou ailleurs. En 125 ou pas. C'est toi qui vois.

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