A l'aventure, nom d'un chien !
Quel genre d'abruti ferait du tout-terrain avec une Innova 125 ? Ben... moi, pardi !
L'aventure, c'est tenter des trucs avec des véhicules pas fait pour ça.
Quel genre d'abruti ferait du tout-terrain avec une Innova 125 ? Ben... moi, pardi ! L'aventure, c'est tenter des trucs avec des véhicules pas fait pour ça.
Non, non : il ne s'agit pas de tenter de battre un record idiot, comme la plus longue distance en wheeling les yeux bandés. L'Innova 125 est en effet l'ultime moto avant de sombrer dans le ridicule. Sur n'importe quel scooter, ce serait faisable, mais stupide : je casserais tout. Avec un Gex', ça serait faisable, mais crétin. Avec un custom, ce ne serait pas faisable en plus d'être tarte. Avec l'Innova, c'est faisable et rigolo.
Dijon a poussé au pied d'un plateau calcaire qui s'abaisse brusquement dans la plaine de la Saône. L'eau y a creusé le calcaire pour former de nombreuses combes inhabitées et exploitées pour leur bois. Les promeneurs profitent de multiples sentiers forestiers, balisés ou non.
Je tourne entre Velars et Chamboeuf, dans un quadrilatère sans village, aux rares fermes. N'importe quel chemin creux me conviendra, pourvu qu'il ne finisse pas en cul-de-sac. Je choisis celui-ci plutôt que celui-là... parce que.
Je fais les premiers mètres prudemment, d'autant que la montée me paraît abrupte de par mon inexpérience du tout-terrain. La première, que je trouve trop courte pour la ville, est ici idéale : la moto grimpe sans effort particulier.
Si le moteur va bien, en revanche tout le reste est aux antipodes de ce qu'il faudrait. La garde au sol est minime. Mes pneus de route n'ont qu'une faible accroche. La position de conduite debout sur les cale-pieds est inconfortable du fait du guidon trop bas et cintré. Les amortisseurs sont trop mous et leur débattement insignifiant. Tout le carénage émet des grincements de plastique ; le top-case vibre et cogne ; des branches et des cailloux frappent mon sabot en plastique. C'est très drôle.
Au bout de quelques mètres, je finis par me rasseoir sur la selle, dans ma position de conduite normale. Je guide la moto du guidon et des fesses. De toute façon, ça passe. J'évite les branches et les plus grosses pierres.
J'ai l'impression de rouler avec la version à deux roues d'une Méhari : tant que l'on reste sur de la piste roulante, ça passe en faisant pout-pout-pout et en secouant les passagers. L'expérience, en outre, n'a rien d'effrayant : je slalome d'un bord à l'autre de la piste sans la moindre crainte. La faible hauteur de selle, la légèreté de la moto et son moteur sans mode d'emploi particulier en font un véhicule facile.
Je prends bien soin de ne pas mettre mes roues dans les flaques de gadoue ou sur les quelques langues de pierre qui ont glissé sur le chemin lors des dernières pluies. Je fais d'autant moins le zazou que je n'ai rien sur moi pour réparer. Pas le moindre outil à bord, pas même un tournevis. Si je crève un pneu, je rentre à pied.
Une seule fois, je suis descendu pour soulager le moteur qui donnait des signes d'essoufflement : vive l'embrayage semi-automatique. J'ai à peine mis les gaz et la moto est sortie de ce raidillon sans même chasser de l'arrière.
Oui mais... à moto, la montée est facile. La descente est une autre affaire. C'est là que je bénis le frein moteur du quatre-temps : gaz coupés, je régule la vitesse au frein arrière, qui se fait remarquer par sa... progressivité, dirons-nous. En fait, il est faiblard et il faut que je fasse attention à ne pas me laisser embarquer, d'autant que le pneu avant n'a qu'un grip relatif. Bah... il suffit d'y aller doucement et les difficultés sont avalées sans même y penser. Tant pis si ça sent un peu la garniture de frein chaude en bas de la pente.
J'aurais voulu pouvoir écrire que j'ai croisé des enduristes sur leurs machines qui font trop de bruit et que je me suis amusé de leurs regards effarés à la vue de mon underbone à top-case déboulant sur la piste à l'allure d'un triathlète moyennement entraîné. Mais non. Je n'ai rencontré personne, pas même un cycliste ‒et c'est tant mieux, parce que je soupçonne que le Code de la route consacre plusieurs paragraphes venimeux à l'égard des motards égarés comme moi sur des sentiers forestiers.
L'aventure ? C'est tenter des trucs avec des véhicules pas prévus pour et trouver ça tellement rigolo qu'un a envie de remettre ça dès le lendemain.
Commentaires
je viens de regarder sur le ternet à quoi ressemble l'Inova.
17-08-2021 07:19effectivement c'est improbable d'envisager l'engin en TT à part en Afrique.
merci pour ce partage de l'imaginaire au réel. du coup va falloir inventer autre chose pour la prochaine, maintenant.
Au Vietnam cela ne leur pose aucun problème, il faut dire qu'ils ont de l'entrainement
17-08-2021 07:51Oh eh l'autre !
17-08-2021 08:21"L'Innova 125 est en effet l'ultime moto avant de sombrer dans le ridicule."
Bronco, viens voir par ici ! Y en a un qui dit du mal de l'Innova, et en plus il ne l'a même pas kitée lui (oui, parce qu'il y a des timbrés qui s'amusent à kiter leur Innova !).
Parce que d'abord, elle est géniale en TT l'Innova. Elle passe partout. Pas vite, peut-être, mais sans tomber. Et au pire elle est tellement légère qu'on pourrait presque la porter pour passer un éventuel obstacle que par miracle elle ne pourrait pas franchir.
Nanmého.
"L'aventure, c'est tenter des trucs avec des véhicules pas fait pour ça."
Comment que je fais pour coller des valises et un top-case sur la Panigale ?
pour ta Pagéniale, il paraît que la coque arrière complète de Pacific Coast se monte sans modifs sur les inserts filetés d'origine. C'est une sorte d'hommage, à ce qu'on dit.
17-08-2021 09:27Comme je suis super-balèze en Internet électronique, j'avais envoyé une photo à David pour illustrer l'article, me doutant bien que les clichés d'Innova dans les whoops étaient rares dans sa photothèque. Bien sûr, le lien wetransfert a expiré entre ses tournages et mes vacances, donc : bide.
Et comme je suis super-trop-balèze en photos, on ne s'aperçoit pas du tout qu'en fait, la grimpette en arrière-plan monte beaucoup ; j'ai grave serré les
fessesfreins à l'aller comme au retour.[attachment 37005 mamInnova.jpg]
Si seulement .
Nan mais, en virant la mousse d'une selle passager d'occase (ça devrait être rapide) et en réutilisant la base, on doit pouvoir bricoler une sorte de support de valises/top case.
En diminuant la précontrainte de l'amorto, on baisse l'arrière et on limite l'appui sur les poignets.
Voilà pour la partie "voyage".
Pour le TT par contre, je sèche un peu . 17-08-2021 09:47
oui, j'avais pensé faire la même chose sur la Kawa : trouver un selle passager d'occaze, déniaper le skaï et la mousse et me servir de la platine de base pour visser un top-case sans son support.
17-08-2021 09:57j'imaginais qu'ainsi les remous seraient moindres à haute vitesse ou par vent latéral par rapport à un top-case positionné au-delà de l'axe de roue arrière.
Vire les garde boue / lèche roue, une plaque à la place du bas de carénage, une paire de Dunlop Mutant, et roule ma poule
Ah, j'oubliais C'est une Ducati, alors il faut absolument The accessoire hors de prix, alors mets la ligne Akra en position haute, comme ça tu gagnes en garde au sol et tu pourras même passer les gués 17-08-2021 10:03
sur les pistes je croise exceptionnellement des autos ou des camions, jamais aucune bécanes. étonnement, les quelques motards de Guyane roulent sur route, même avec des trails, un proprio de gex me répondait qu'il en avait marre de faire A/R cayenne saint laurent ( 11 fois !), je lui conseillé de rouler avec un enduro ou un trail, prendre les pistes autorisés ( l'office des forets est plus actif ici qu'en métro), par contre faut pas espérer croiser un animal sauvage ( tapir, jaguar, cochon bois, singes, oiseaux exotiques,....) a bécane, trop de boucan, par contre a pieds c'est possible et toujours impressionnant. faut faire un choix, moi j'alterne.
17-08-2021 13:08merci Kpok
17-08-2021 13:56je surkiffe ce genre de délire, utiliser un engin complètement à contre-emploi.
j'adore
merci
tom4
Avec un 690 smcr monté en dunlop mutant tu fait tous ça sans arrières pensées
17-08-2021 17:17Je suis allé à la plage du Beauduc en Camargue ...j ai un peut regretté de ne pas y être allé en 1200GS !!!
17-08-2021 19:14tu te fixes des limites je trouve
[www.youtube.com]
tom4 17-08-2021 20:42
Elle est super belle dans ce coloris ..qui change du rouge !!
17-08-2021 20:52..mais , selon moi, vidéo aurait été plus impressionnante encore avec moto équipée pneus slick !
Mon frangin avait eu un solex, premier virage, première gamelle.
18-08-2021 07:46L'expérience fut de courte durée puisqu'ensuite je serrais le moteur.
Mets de l'huile mon petit, c'est comme ça que le métier rentre.
tu te serais pas trompé de sujet dans ta réponse par hasard?
tom4 18-08-2021 19:00
=>TOM4
18-08-2021 22:36Laisse tomber. C'est l'âge !
J'en parle d'autant mieux que je ne suis qu'un chouia derrière PICABIA 🤣🤣🤣