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Stage moto off-road pour maxi-trail à l'Enduro Park

Un stage off-road : pour ceux qui veulent sortir du bitume uniquement ?

Ou découvrir ce que l'on peut vraiment faire avec une BMW en tout-terrain

Il y a la route et le tout-terrain comme deux disciplines opposées ne serait-ce qu'en compétition. Mais la mode du maxi-trail a rendu possible les sorties hors bitume pour s'autoriser à aller prendre les petits chemins de traverse. Forcément, la GS vient naturellement en tête en tant que baroudeuse, célébrée par 40 ans d'histoire et autant de livres comme l'échappée belle et de films jusqu'à Long way road avec Ewan McGregor. Sauf exception, peu de monde a envie de se faire un stage enduro, tout simplement parce qu'on n'a pas besoin et rarement l'occasion de sortir de la route. Et puis les fameux trails n'ont rien à voir avec des vrais machines d'enduro, beaucoup plus légères. Mais pourtant les trails ont de vraies possibilités. Mais pour les voir, il faut déjà les entrevoir et surtout les pratiquer. Rien de tel alors qu'un stage, de la même manière, qu'il y a des stages post permis et des stages pistes. C'est dans cet esprit que BMW a créé la box expérience Enduro Park, qui sous le terme de box cache tout simplement un stage enduro de 1 ou 2 jours, avec une machine BMW naturellement. Utile ? Pas utile ? Réservé à une élite ou à ceux qui veulent uniquement aller tâter les chemins à tétines ? On a essayé le fameux stage et on vous dit tout, vidéo à l'appui.

Oui, on peut faire des sauts en BMW 1250 GS
Oui, on peut faire des sauts en BMW 1250 GS

Découverte

On imagine un stage sur une piste, en général dans un champ réduit. En gros, on fait des tours en rond. Rien de tel ici. Le terrain de jeu fait 900 hectares ! Direction Narbonne donc et le domaine de Lastours. Le lieu est célèbre pour avoir accueilli bon nombre d'épreuves d'enduro depuis 40 ans de l'enduro pro aux Baja mais également le GS Trophy. Pourquoi un domaine ? Pour son étendue, mais aussi parce que c'est un vrai domaine viticole qui produit 500.000 bouteilles par an. Attention à l'abus d'alcool ! Mais cela donne surtout un environnement extraordinaire, entre vignes, collines, petits chemins et chemins plus larges, passages techniques ou plus roulant avec son lot de terre, de cailloux, d'ornières, de montées raides et de descentes tout aussi rapides. Le décor est planté. Naturellement, il y a un restaurant mais aussi des gîtes qui permettent de dormir sur place.

Virées dans des hectares de chemins
Virées dans des hectares de chemins

Les machines

Vous voulez faire le stage avec votre machine, c'est possible... tant que c'est une BMW. Mais on est prévenu dès le début par les instructeurs, dans ce type de stage, on tombe. Ce n'est pas obligé mais les situations et obstacles rencontrés permettent de goûter la chute et la terre.

La chute... le métier rentre
La chute... le métier rentre

Et d'ailleurs, on apprend à relever une GS seul et sans se faire mal ! Ce n'est pas grave, parce que c'est souvent à allure lente, mais quand on a une machine à 20.000 euros, on n'a pas envie de lui faire prendre des gnous, voire tout simplement des griffures à cause de la végétation ou des pierres qui auront volé.

Les trails BMW jusqu'à la 1250 GS
Les trails BMW jusqu'à la 1250 GS

L'enduro Park est une structure indépendante mais qui a noué un partenariat exclusif avec BMW. Il n'est donc pas possible d'y faire un stage autrement qu'en BMW. Par contre, ils ont 22 machines à disposition, de la 310 GS à la 1250 GS Adventure en passant par les 750 et 850 avec des motos que l'on peut donc louer spécialement pour le stage. Mieux, il existe des 1250 GS rabaissées ! Et c'est cool, çà, surtout pour les petits gabarits. Bref, on peut trouver une moto à sa taille pour se trouver dans de meilleures conditions. Car les trails, en général c'est pour les grands gabarits et quand on ajoute une hauteur de selle ne permettant pas de mettre pied à terre et un poids élevé (249 kilos pour la GS), forcément cela rajoute des contraintes supplémentaires par rapport au fait d'aller dans la pierraille.

L'équipement

Le stage se passe dans la nature, avec beaucoup de pierres. Et même si on ne tombe pas, on peut donc prendre des coups. Et donc, il faut venir avec un bon équipement, adapté avec casque et gants bien sûr, mais aussi bottes enduro, sans oublier toutes les protections possibles dans le pantalon (genoux mais aussi hanches). Heureusement, si vous ne l'avez pas, il est possible de le louer sur place.

Stage de la théorie à la pratique
Stage de la théorie à la pratique

Le stage

Le domaine propose deux types de stage, en fonction de leur durée, de un à deux jours, mêlant théorie et pratique. Forcément, le stage de deux jours propose plus de pratique et notamment plus de balades. Et c'est important les balades, car c'est bien de monter en niveau, mais il faut aussi se faire plaisir dans de beaux paysages et la région offre des paysages tout simplement extraordinaires.

Vous avez pris le billet de stage chez votre concessionnaire, choisi la date, préparé vos affaires, direction le sud et Narbonne. Et si la moto est louée, le train est une bonne solution pour arriver reposé. Car vous allez en baver... On vous aura prévenu !

De la piste, du caillou et des paysages
De la piste, du caillou et des paysages

Action

Les motos sont dehors. Il est temps de les régler pour la piste ! En fait de réglages, les motos sont des motos stocks sans aucune modification, hormis les protections carters, un sabot moteur plus résistant, des pneus trails TKC 80 Continental et le pack enduro avec les modes enduro et enduro pro. Il n'y a qu'un réglage à faire avant de débuter : contrôler la pression des pneus. Parce qu'avec le profil des pneus, il faut maximiser l'adhérence sur ce type de terrain et donc dégonfler. En l'occurrence la pression est ici réglée à 1.8 bars aussi bien à l'avant qu'à l'arrière (à comparer au 2.5 et 2.9 utilisés sur route). Et c'est parti !

La sortie du garage est déjà une piste de graviers et on est dans l'action directement pour rejoindre le lieu de souffrance, pardon d'entraînement. Mais à ce niveau, aucune souffrance (ça viendra plus tard) mais un peu de terre et d'herbe pour des exercices théoriques en plein air. Les instructeurs reprennent les bases et notamment la prise de conscience de l'équilibre.

Tout commence par l'équilibre, sentir la moto avec le fameux tour de la moto... La moto à l'arrêt on fait le tour de la moto (qui n'est bien sûr pas sur béquille) en la tenant le moins possible. On arrive ainsi à ce point où on tient la BMW 1250 GS avec deux doigts sur la bulle. Avec un peu de temps, c'est aussi possible avec juste un doigt.

Tenir une BMW 1250 GS avec uniquement deux doigts sur la bulle
Tenir une BMW 1250 GS avec uniquement deux doigts sur la bulle

On continue avec l'importance du regard pour des exercices de lent, de slalom mais aussi de première montée et descente, avec l'importance de l'impulsion de base puis de souplesse de tout le corps pendant les exercices

Résultat, on n'est jamais assis sur la moto.

Sentir le point d'équilibre de la BMW 1250 GS
Sentir le point d'équilibre de la BMW 1250 GS

Au passage, on apprend à relever la moto tout seul. Mon premier réflexe, avec mes deux hernies discales qui me génèrent généralement une sciatique dès que je prend une GS, c'est de dire non. Mais en fait, avec la technique, çà se relève tout seul et sans se faire mal. J'ai testé et j'ai approuvé. Je n'aurai jamais cru que je pourrai le faire et pourtant, je l'ai fait.

Faire des ronds au lent, en regardant bien l'instructeur
Faire des ronds au lent, en regardant bien l'instructeur

Émotion

Les exercices continuent un peu plus loin dans un autre terrain de jeu où les montées et descentes alternent de façon beaucoup plus techniques, allant du plat aux ornières. L'instructeur montre la voie, voire emporte un stagiaire derrière lui pour commenter, expliciter chaque point, chaque passage en temps réel. Pour ceux qui n'aiment pas monter derrière, grosse confiance à avoir.

Passage à la quasi-verticale, ici on ne doit pas mettre pied à terre
Passage à la quasi-verticale, ici on ne doit pas mettre pied à terre

Vérifications des acquis

Il paraît que c'est le premier pas qui compte. Ici, les tours de roue s'enchaînent, de façon progressive... tout en laissant chaque stagiaire décider de passer au niveau suivant ou non. Les instructeurs font preuve d'un calme olympien devant ceux qui ont plus de mal et le rappellent "ce n'est pas l'école de la performance". L'objectif est que chaque stagiaire se fasse plaisir avant tout. Le plaisir vient du fait d'arriver à passer chaque niveau, mais aussi de ne pas se forcer de trop ni se faire peur. Pari réussi.

Après deux jours, la BMW 1250 GS devient légère, légère
Après deux jours, la BMW 1250 GS devient légère, légère

Les psys

Les instructeurs se divisent en école en deux groupes. Il y a les instructeurs militaires et c'est roule ou crève. Il y a les instructeurs psys qui accompagnent les stagiaires. À l'enduro park, il n'y a que des instructeurs psys. En bref, ils cherchent à comprendre et décortiquer chaque blocage de stagiaire pour le faire progresser. Et ils adaptent les groupes au fur et à mesure afin d'augmenter les niveaux de difficulté (ou pas). Et c'est possible parce qu'il y a un instructeur pour 7 stagiaires. Cela donne donc des groupes qui restent à taille humaine par rapport à des stages plus quantitatifs.

Tom Barrer : un psy autant qu'un instructeur : il pratique aussi la plongée, le parachutisme, le paddle, la slackline, le drift...
Tom Barrer : un psy autant qu'un instructeur : il pratique aussi la plongée, le parachutisme, le paddle, la slackline, le drift...

Les exercices, c'est bien mais il faut aussi rouler ! Et cela tombe bien, car le domaine est immense et en pleine nature pour offrir des passages magnifiques. Mais on sort aussi du domaine pour aller jusqu'au sable pour ceux qui ont envie d'y goûter. Et la pratique se prolonge donc sur de vrais chemins, souvent plus faciles que les exercices, pour une mise en pratique grandeur nature. Rien que la balade vaut alors à elle toute seule le déplacement et le plaisir de rouler hors bitume... mais aussi sur de courtes distances sur le bitume pour redécouvrir sa machine et ses possibilités. Ce stage m'a personnellement réconcilié avec la GS 1250 que j'abhorrai pour son poids et sa hauteur. Alors qu'en fait, elle peut devenir un presque jouet quand on grimpe soi-même d'un niveau.

Tout en glisse au bout de deux jours
Tout en glisse au bout de deux jours

Le stage en vidéo

Conclusion

Chaque stage et école est différent. Il y a des écoles de compétition. Il y a des écoles de plaisir. L'enduropark est l'école du plaisir. Deux jours sont ensuite toujours mieux qu'un seul jour; parce la progression est plus progressive, parce que la part de balade augmente mais aussi parce que tout le monde dîne ensemble. Et c'est l'occasion de résumer la journée avec les instructeurs mais aussi d'écouter jusqu'à l'émerveillement les voyages et anecdotes qu'ils partagent alors autour de la table. Il reste le prix, raisonnable par rapport à la prestation, avec les 250 euros la journée et 490 euros les deux jours mais qui commence à faire un budget si on ajoute le déplacement pour y aller, la location (conseillée pour ne pas abîmer la sienne) et l'hébergement. Mais l'expérience en vaut la peine. Au final, on y vient pour le stage, puis pour les instructeurs et enfin pour les paysages. Ceux qui ne font que du bitume découvriront une machine bien équilibrée et faite aussi pour le chemin, ceux qui roulaient déjà un peu dans le gravier découvriront toutes les possibilités de leur machine. On en repart avec un seul sentiment: c'était trop court. Bon, on y retourne quand ?

çà monte, çà descend, toujours dans les cailloux
çà monte, çà descend, toujours dans les cailloux

Plus d'infos sur les stages enduro

Commentaires

Le Modérateur

Eh bien, c'était super cool ! Je conseille

03-08-2019 12:19 
Lightning

Apparemment le stage de 2 jours coûte 490 ¤, sans la location de la bécane (de 179 à 269 ¤) ni l'hébergement (de 50 à 100 ¤).

03-08-2019 13:27 
val69

Ça a l air bien sympa... Bravo à vous d avoir osé !

03-08-2019 22:03 
aximum

Sympas ces gros trail, mais concrètement ça apporte quoi de plus que disons une yam 700 ténéré en tout terrain ? plus de capacité d'emport ? Plus de puissance ? Moteur plus endurant ?

05-08-2019 10:58 
 

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