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Morceaux choisis

Moto News n°3 - avril 98

Honda CB 600 Hornet, Yamaha FZS 600 Fazer, Suzuki GSF 600S Bandit

Ces joujoux extra... qui font crac...boum...hue !

Depuis son apparition en 1995, la Bandit trustait les ventes des roadsters 600. Aujourd'hui, la Suzuki bastonne avec la Hornet et la Fazer. Moins fougueuse, moins puissante, la Bandit fait presque figure de moto sage, de grande routière ! Chaud le comparo roadsters 600, très chaud !

Des joujoux au quotidien

Malgré leurs moteurs survitaminés, ces trois motos savent rester agréables, souples et très maniables au quotidien. Des vélos !
Grâce à ses 74 chevaux pour 196kg, la Suzuki Bandit 600 a semé la zizanie au sein des moyennes cylindrées. Véritable 'boule de nerfs" à sa sortie il y a trois ans, la Bandit apportait un rapport plaisir/performances/prix alléchant et sans concurrence qui consacra son succès. A côté, la Yamaha 600 Diversion est anémique et tristouille. Encanaillée, la Suzuki avec ou sans "moustiquaire" (tête de fourche en langage publicitaire) se vend comme des petits pains et caracole en tête des ventes malgré de mémorables ruptures de stocks.

Position de conduite : c'est la plus relaxante des trois. Les bras assez hauts sur le cintre plat, les jambes bien déployées et les fesses bien assises : d'ici peu la Bandit sera la routière de la catégorie.

Freins : le freinage est très proche de celui de la Hornet. Double disque de 290mm, pinces Nissin deux pistons : c'est un cousin très proche du Honda. Efficace, mais perfectible au niveau du feeling.

Pneus : bien chaussée avec son Bridgestone Battlax BT50 avant (pneu sport) et son BT54 arrière (pneu sport-GT), la Bandit se pilote sereinement du bout des bras et colle à la route.

Moteur : avec ses 74ch, ce moteur a longtemps été le plus généreux de la catégorie. Aujourd'hui, la Bandit rend plus d'une vingtaine de chevaux à ses nouvelles concurrentes. Cravachée pour suivre le rythme, la Bandit consomme 7,1l, plus que la Hornet et la Fazer.

échappement : le très beau 4 en 1 chromé de la Bandit est un modèle d'esthétique. Il a depuis été repris sur la 750 GSX-F modèle 98 et sur l'Inazuma. Il vieillit bien et se nettoie facilement.

Partie cycle : la cadre est un classique double berceau tubulaire en acier. Grâce à une géométrie sage, la tenue de route de la Bandit est un bon compromis entre maniabilité et stabilité à haute vitesse. Mais l'acier pèse lourd : la Bandit accuse 20 kilos de plus que la Hornet.

Gaz à tous les étages

Plus linéaire que ces moteurs, c'est difficile à trouver. Mais rassurez-vous, le côté "électrique" de la mécanique est compensé par la violence des montées en régime. Du coup, l'efficacité y gagne. Rapports poussés au rupteur ou sous-régimes, la Hornet, la Fazer et la Bandit acceptent tous les styles de conduite. Bien secondés par des boîtes de vitesses douces et précises, ces moteurs savent ronronner à 2000 tours/mn sur le dernier rapport ou miauler à 12000 tours/m, sur les intermédiaires.
Dans de bonnes conditions, avec un bon espace de freinage, le chrono confirme la hiérarchie établie côte à côte. La Fazer décroche la pôle, malgré le temps perdu à maîtriser l'inévitable roue arrière des premiers mètres. La Hornet lui colle au radial, de peu : 14 centièmes de seconde. Et la Bandit n'accuse que 29 centièmes de retard sur la Fazer et 16 sur la Hornet. Les 600 roadsters, çà décoiffe.

Rendons à César ce qui lui appartient, c'est à Suzuki que nous devons la mode du roadster de moyenne cylindrée. En greffant un moteur de sportive dans la Bandit, Suzuki a déclenché un formidable succès. Longtemps reine incontestée, la Bandit narguait les Diversions, ER-5 et autre CB500 avec une puissance incomparable. Aujourd'hui ses 74 chevaux doivent être cravachés pour contrer la Hornet et la Fazer. En revanche, la Susuki conserve un argument de poids pour rester dans le coup : un prix toujours inférieur à 40000F.

La Bandit, c'est à un freinage moyen, un moteur simple, un tableau de bord chromé.

Plus : prix stratégique, valeur sûre, gueule, assurance abordable.
Moins : finition, amortisseur arrière, consommation élevée.

Bandit : sous la selle de la Suzuki, il faut acheter un des U les moins gros (en diamètre d'anse) du marché pour trouver la place de le loger. A l'arrêt, c'est en prenant un fourreau et un bâton de jante que l'antivol remplit le mieux son office.

Bien vu : béquille centrale, facile à "accessoiriser"
A revoir : logement de selle étriqué, peintures fragiles

Reproduit avec l'aimable autorisation de Moto News.