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L'État se désengage de plus en plus de l'entretien des routes

La gestion de 400 axes transférée aux collectivités

La liste des axes routiers concernés publiée au Journal Officiel

L'Etat se désengage de l'entretien des routes - Crédit : EnvatoVoilà maintenant de nombreuses années que l'État se désengage progressivement de l'entretien des infrastructures routières. Après avoir concédé la majeure partie du réseau autoroutier pour le plus grand bonheur des sociétés d'autoroutes et de leurs actionnaires, l'État se prépare à également laisser la gestion du peu de réseau qui reste à sa charge aux collectivités.

Sur les 1,1 million de kilomètres du réseau français, près de 380.000 km de route sont déjà gérés par les départements et 700.000 km par les communes. L'État, lui, ne s'occupe plus que d'un peu plus de 12.000 km de voies, mais qui représentent 18,6% du trafic.

Le problème, c'est que l'entretien des routes coûte extrêmement cher et que les ressources des communes ont eu tendance à se réduire au fil des ans. Résultat, en une décennie, la France est passée de la 1re à la 18e place dans le classement mondial des infrastructures routières.

Cette situation a d'ailleurs fait l'objet d'un rapport de la Cour des Comptes le mois dernier qui a pointé du doigt les manquements de l'État en matière d'entretien des infrastructures routières. Mais avec la loi 3DS (différenciation, décentralisation, déconcentration et simplification) adoptée en février, la situation devrait s'amplifier dans le mauvais sens puisque ce sont 10.000 km de route supplémentaires qui pourraient être transférés aux collectivités locales.

Officiellement, cela doit permettre une gestion "plus locale" et donc plus efficace des routes. Concrètement, ça va surtout permettre de réduire un important poste de dépense et de pointer du doigt les mauvais élèves en se déchargeant de toute responsabilité.

Le dossier avance désormais vite puisque le gouvernement vient de faire publier la liste précise des 400 axes routiers concernés par ce transfert de responsabilité. Les collectivités disposent désormais de 6 mois pour se prononcer.

La grande question est bien entendu de savoir si les départements seront en mesure de financer l'entretien de ces routes et surtout comment ils comptent s'y prendre. Le retour d'un système de taxation des poids lourds, qui s'était heurté à une farouche opposition en Bretagne il y a quelques années, pourrait ainsi fleurir un peu partout dans le pays. On parle aussi de mettre plus de radars pour financer cet entretien.

Mais bon, ça pourrait être pire. Imaginez qu'un jour l'Etat essaie de concéder une partie du réseau de routes nationales aux sociétés d'autoroutes...

Plus d'infos sur la gestion des routes en France

Commentaires

kernel62

Laissez-moi deviner, c'est au moins une idée de McKinsey.

08-04-2022 08:24 
Picabia

Quand je vois des hommes politiques faire les fanfarons et parler de la grandeur de la France, cela m'attriste car entre temps ils ont bien pris le soin de cacher la poussière sous le tapis.
Ultime dérobade de l'état incapable de gérer son patrimoine et laisse le loisir aux régions de régler le problème.
Dans ce cas il faudrait appliquer une "vraie" régionalisation et parler de pays mais cela sent un peu "ancien régime".
L'état jacobin impose, délègue, empile les couches de décisions et frise la thrombose permanente.

08-04-2022 08:47 
aximum

La décentralisation m'voyez

08-04-2022 09:16 
Charlie_41

"On parle aussi de mettre plus de radars pour financer cet entretien".

Ben voyons, pour payer aussi les hôpitaux et les écoles, pendant qu'on y est ?

On peut rappeler le nombre d'intermédiaire qui se sucrent entre l'amende et les collectivités, à commencer par les prestataires privés ?

08-04-2022 09:46 
Sky

Dimanche il faut faire le bon choix car seul le résultat du suffrage universel est respecté par les politiques.
Le passé nous à démontré que les politiques ne respectent pas le résultat du référendum d'une nation.

08-04-2022 09:54 
castagl

Citation
Sky
Dimanche il faut faire le bon choix car seul le résultat du suffrage universel est respecté par les politiques.
Le passé nous à démontré que les politiques ne respectent pas le résultat du référendum d'une nation.

Mouais....Référendum ?

Je craindrais trop le résultat d'un référendum sur "l'adaptation des règles de circulation en ville du fait de nouvelles technologies" dont un argumentaire serait "Faut savoir ce que l'on veut, rester dans le monde d'avant ou sauter dans le monde d'après avec de nouvelles règles qui appartient aux jeunes qui en ont marre des vieux qui ont eu tout faux jusqu'a maintenant avec comme ultime solution détruire la circulation individuelle dans les villes!" comme tu l'écris ICI.

Dans ce cas et dans le présent, il serait souhaitable que les politiques ne respectent pas le résultat positif d'un vote, s'il est en faveur de nouvelles règles plébiscitées par les jeunes.

Au fait, quel âge as-tu ?

08-04-2022 11:49 
Picabia

Moi je veux bien une voie dédiée à chaque mode de circulation mais alors il faut pousser les murs, en fait chaque individu voudrait que le politique adopte "la solution" conforme à ce qu'il désire.
Je veux une autoroute gratuite, une piste cyclable pour aller au boulot, l'essence moins chère, des bornes à chaque coin de rue, mais mais mais, il faut bien payer tout ça. Que l'état gère correctement ses fonctions régaliennes, que les présidents de régions n'ambitionnent pas le palais de Ceausescu et pire la France a le don de fourrer son nez partout et surtout à l'étranger. Qu'elle forme des fonctionnaires à la hauteur de leur tache, pas comme le regretté Monsieur Barbe qui estimait qu'avec une moto moderne, les nids de poule, ça ne posait pas plus de problèmes que ça.
Le malheur veut que l'on oscille en permanence entre incompétence et anarchie.

08-04-2022 12:16 
did49

Comme disait Gabin, les années de taule s'additionnent et les bénéfices se divisent.
L'Etat ramasse une grosse partie des amendes mais les régions et les départements doivent se débrouiller pour les dépenses.

08-04-2022 12:18 
kick47

On a constaté la même chose ne Belgique pendant 20 ans. Sous-investissement et du coup, la gangrène s’est propagée. Constat affligeant d’un réseau routier déplorable surtout en Wallonie. Ça va mieux depuis quelques années car les subsides ont été revus à la hausse. Il était temps mais il y a encore du TAF.

08-04-2022 13:32 
kernel62

Ca existe les trials homologuées ? C'est pour un prochain achat.

08-04-2022 15:03 
Kikilltout

En même temps, à chaque élection, tous les candidats promettent moins d'impôts (et si un jour, il y en a un qui dit le contraire, il est éliminé sur le champs). Comme, dans le même temps, on n'a pas tendance à gagner en efficacité en ce qui concerne les dépenses de l'argent public, forcément, "y a plus de sous !"
Peut être qu'en refilant la patate chaude à d'autres, le problème va se résoudre comme par magie...

08-04-2022 15:36 
Peterpan

Moins d impôts directs ..mais se rattrapent avec augmentation taxes indirectes qui semblent passer plus en douceur auprès des contribuables! !
Baisse impôts directs , suppression taxe habitation ..faut bien qu ils aillent chercher l argent ailleurs d une manière ou d une autre !

Ensuite cette mesure peut être discriminatoire si l état venait à se désengager totalement ..car il existe des régions moins riches que d autres et qui ne pourront faire face ..à moins comme le souligne la conclusion de l article de se diriger vers routes à péage ! ..ce qui comme le souligne Piccabia nous ferait revenir au Moyen Age !

08-04-2022 17:01 
Picabia

En Allemagne ils ont les Lander, ça ne marche pas plus mal qu'en France.
On a voulu créer 14 régions tentaculaires, ce qui est une ineptie sauf pour la Normandie. Pas d'économies à la clef et un pouvoir encore plus dilué.
Les routes coutent cher mais encore plus quand on laisse les dégradations se faire et ne rien tenter. Pour preuve je roule sur des routes Auvergnates plus saines que celles de haute Normandie.
Je paie moins de foncier et moins de taxe d'habitation en Auvergne et je roule à 90 !!
Le problème d'une région à l'Espagnole serait une perte de pouvoir de nos dirigeants qui ont besoin de la province pour se faire élire et qui ensuite font tout pour que le centre de décision reste à Paris

08-04-2022 19:43 
Coolapix

C’est vrai qu’en Auvergne, on n’est pas mal lotis au niveau des routes. Sauf que de mon côté, c’est 80.

08-04-2022 19:53 
GoYan

08-04-2022 22:35 
GoYan

l'État trop jacobin, trop central.
On s'arbore de jaunes. On bloque tout et on demande à être décisionnaire, localement.
l'État passe alors à la 3ème démultipliée... Soit différenciation, décentralisation, déconcentration.
l'État jacobin n'est plus mais déçu nous restons...
Que vont devenir nos routes ? Fleuries de boîtes à photos que localement nos élus pourront planter. Pourquoi ? Pour budgéter l'entretien des routes ? Pour renvoyer le trafic PL sur les autoroutes où le péage coûtera moins cher que les PV ? Pour rendre nos artères urbaines plus humaines, sans voitures polluantes, sans motos bruyantes ? tous à vélo ? Nos impôts baisseront alors ? Notre pouvoir d'achat sera retrouvé ? Que nenni !!!
Sommes nous responsables individuellement ? Qui est prêt à défiler contre un contrôle technique moto absurde ? Nous tous ! Qui est prêt à défiler contre une vitesse maximale autorisée à 80km/h sur nos belles (mais dégradées) RD ou RN ? Nous tous ! Qui est prêt à défiler pour exiger des routes correctement entretenues ???

08-04-2022 22:36 
Lea lanata

Effectivement, ça défile pas contre les routes mal entretenues

09-04-2022 09:57 
anguille37

Il n'y a pas d'obligation de résultats pour les édiles et autres élus appelés aux responsabilités.
Quand les concitoyens sont satisfaits c'est l'assurance de retrouver sa place et de continuer à gérer les affaires publiques.
Je pense que chacun/chacune devrait se voir obligé de montrer de la transparence sur la gestion des deniers publics. Mettre en évidence ses choix et faire en sorte que la communauté profite des projets bien ficelés.
Le gaspillage et la mauvaise gestion obèrent des fonds qui seraient plus utiles à la rénovation et entretien de nos voies partagées car tous nous sommes obligés de les utiliser.
Quand nos élus seront moins sûrs de conserver leur place jusqu'à la prochaine échéance alors peut être feront ils des efforts plus grands pour écouter, entreprendre des réflexions communes et décider pour satisfaire le plus grand nombre.
Les promesses n'engagent que ceux qui y croient.....

09-04-2022 11:38 
Picabia

J'ai fait quelques réunions publiques, 8 en tout pour tout jusqu'à présent, pour recueillir les désidératas des habitants.
L'état des routes vient très loin derrière.
Une salle des fêtes
Des ralentisseurs
Les cloches de l'église et leurs "nuisances"
Les incivilités
Les permanences de la poste communale
Le repas des vieux
L'éclairage public le soir
L'entretien des trottoirs (normalement le boulot des riverains)
L'enlèvement des déchets verts
Plus récent, les masques gratuits.
Les routes communales se dégradent car l'argent ne rentre plus, le phénomène s'accentue à cause des engins agricoles et autres poids lourds de plus en plus gros et lourds.

Toutes les communes préparent en ce moment le budget prévisionnel mais là tout le monde s'en fiche éperdument

09-04-2022 12:41 
Tagazou

C'est intéressant, l'Etat charge encore les collectivités locales avec de nouvelles responsabilités, tout en supprimant leurs possibilités de financement (la suppression de la taxe d'habitation notamment a fait beaucoup de mal...).
Quand on sait que certains départements sont déjà en grande souffrance pour ne pas terminer en défaut de paiement, je ne vois pas dans quel monde ce transfert de compétence peut être une bonne idée pour les conducteurs.
Mais l'article est assez juste, c'est un bon moyen pour l'Etat d'affirmer qu'il décentralise, et ensuite de dire "vous voyez, les collectivités n'arrivent pas à entretenir leur patrimoine correctement".
Au bout d'un moment les suppressions d'impôts ça finit par se voir.

09-04-2022 14:02 
Tortue Ninja

La gestion est simple. Qu'il s'agisse d'un ménage, d'une entreprise ou d'une collectivité, elle repose principalement sur deux règles d'or :

- La première règle est d'équilibrer les emplois avec les ressources.
- Le second principe est de colmater les « fuites ». A savoir les pertes d'argent.

Quant au contrôle des dépenses des collectivités, c'est une vaste plaisanterie...

Contrôle « à priori » du budget :
Au niveau national, c'est normalement le parlement qui vote le budget proposé par le gouvernement (principe : « Le parlement vote l'impôt et la dépense publique »). Sauf que... le budget est si touffu que l'immense majorité du budget est simplement reconduit, et seule les nouvelles dispositions font réellement l'objet d'un débat. J'avais appris en sciences politique qu'à l'époque (il y plus de 4 décennies), seuls de 5% à 10% du budget faisait l'objet d'un réel débat.
Je doute que les modifications législatives de 2008 et 2012 aient grandement amélioré les choses...

Contrôle « à posteriori » du budget :
Tout le monde ricane à la lecture des rapports de la Cour des Comptes. On les trouve pertinents, on s'esbaudie, et... on s'empresse de les enterrer.
Rendre obligatoire l'application de ces recommandations serait déjà un pas intéressant dans la bonne direction.

Mais il est si simple (et si politiquement intéressant) de laisser filer le déficit en "arrosant" les catégories que l'on souhaite s'attacher...

10-04-2022 20:02 
 

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