Convocations à la chaine pour les fausses désignations de conducteurs

Les usurpations de permis de conduire ont toujours autant la cote

L'Aude durcit le ton et enchaine les condamnations

Se faire flasher pour un excès de vitesse, même pour un dépassement de moins de 5 km/h de la limitation, ça peut arriver. Et surtout ce n'est jamais plaisant de recevoir quelques semaines plus tard ce pénible courrier rappelant le nombre de points que l'on vient de perdre et le montant de l'amende forfaitaire dont on doit s'acquitter.

Depuis l'arrivée des radars automatiques, ceux qui ont tendance à multiplier les excès n'hésitent ainsi pas à désigner un proche conciliant prêt à perdre ses points pour lui ou elle et lui éviter la perte de son permis. La méthode est connue, mais illégale.

D'ailleurs elle n'était pas si simple à mettre en application dans les années 2000 lorsque les radars flashaient encore de face, car le conducteur faussement désigné pouvait se retrouver convoqué par les forces de l'ordre et confronté au cliché montrant un autre conducteur au volant (expérience véridique). Depuis, les choses ont changé puisqu'il fallait bien que les motards aussi passent à la caisse, alors maintenant on flashe par-derrière.

Si la désignation d'un proche se pratique toujours, depuis quelques années ce sont les désignations d'anonymes qui ont le vent en poupe. Des personnes peu recommandables proposent en effet sur les réseaux sociaux de fournir l'identité d'un conducteur tiers à qui faire porter le chapeau moyennant quelques euros.

L'idée qui peut paraitre bonne à première vue est en fait très mauvaise. Car bien souvent les personnes qui vendent ces données n'ont que quelques profils sous la main. Résultats, certains conducteurs se retrouvent accusés de centaines d'excès de vitesse. L'an dernier, un même conducteur a même reçu 14.000 dénonciations... Forcément, quand un profil comme ça émerge, tous les excès qui y sont par la suite rapportés sont scrutés à la loupe par l'ANTAI et les conducteurs convoqués.

Malgré le serrage de vis des autorités l'année dernière, la pratique se poursuit. Et la justice est de moins en moins tendre avec eux, notamment dans l'Aude où les forces de l'ordre ont décidé de marquer le coup en se montrant intransigeant. À chaque alerte de l'ANTAI pour désignation suspecte, les conducteurs sont convoqués pour une audience devant le tribunal de police.

Comme le relate l'Indépendant, la semaine dernière se sont pas moins de 10 personnes qui ont comparu pour ce motif en une seule matinée, avec à la clé une amende moyenne de 400 euros bien supérieure aux 90 euros d'origine. Sur ces audiences, deux cas étaient en lien avec des conducteurs ayant été désignés respectivement 845 et 1.300 fois.

Si l'amende de 400 euros peut paraitre salée, surtout après avoir déjà déboursé de l'argent pour s'y soustraire, il faut savoir que désigner un faux responsable peut entrainer des sanctions bien plus lourdes. Le fautif peut en effet être poursuivi pour "fourniture de renseignements inexacts ou erronés sur le conducteur d’un véhicule en infraction", une infraction sanctionnée par une contravention de 5e classe pouvant monter jusqu'à 1.500 euros.

Plus d'infos sur les fausses désignations

• Source : www.lindependant.fr
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