Les mesures alternatives au contrôle technique moto

Une prime à la conversion de 6.000 euros sans condition de revenus

Formation des automobilistes et des motards, contrôles sonores, renforcement des actions pédagogiques

Malgré la volonté de l'Europe d'imposer le contrôle technique à tous les deux-roues motorisés, la France fait de la résistance, tant au niveau des usagers que des pouvoirs publics.

Pourtant, malgré une dérogation toujours possible, la situation semblait bien mal engagée l'été dernier alors que paraissait au journal Officiel un décret instaurant le contrôle technique des motos et scooters dès le 1er janvier 2023. Branle-bas de combat dans les hautes sphères puisque le Président annonçait lui-même que ce décret serait suspendu. Ce fut chose faite dès le lendemain, non sans susciter cette fois la colère des anti-motards.

Depuis, le ministre délégué aux transports Jean-Baptiste Djebbari a expliqué que le contrôle technique n'aurait pas lieu, surtout pas en se calquant sur le modèle du contrôle technique auto. À la place, le ministre a promis la mise en place de diverses mesures alternatives destinées à favoriser la sécurité des usagers et à les pousser vers l'électrique.

On en sait maintenant plus sur le contenu de ces mesures puisque le Ministre les a présentées après avoir rencontré cette semaine la Fédération Française de Motocyclisme et la Fédération Française des Motards en Colère.

Education

Au total, ce sont six mesures qui ont été annoncées et qui ne concernent pas uniquement les motards, mais aussi les autres usagers. Ainsi, il est prévu d'adapter la formation au permis B (automobile) en y intégrant la problématique de la sécurité des motos. Dans le même temps, les formations aux permis moto intégreront des points sur l'entretien, le bruit et "l'éco-conduite".

La communication sur la sécurité des deux-roues, notamment les équipements de sécurité, sera renforcée, par exemple avec davantage d'interventions en milieu scolaire.

Dès l'année prochaine, les plans d'action départementaux d'actions de sécurité routière devront également présenter leurs objectifs pour les motos et scooters.

Enfin, la mise en place du dispositif de signalisation des angles morts sur les poids lourds est également intégrée dans le cadre de ce dossier.

Répressif

Ça, c'est pour la partie éducative, mais il y aura aussi un peu de répressif, forcément. Et là, c'est le bruit des motos qui est concerné avec l'installation des radars sonores dès 2022. S'ils seront d'abord à visée pédagogique, la lutte contre les silencieux non conformes va s'intensifier et les amendes se corser jusqu'à 1.500 € pouvant inclure l'immobilisation du deux-roues.

Enfin, le ministre prévoit aussi de pousser les motards à passer à l'électrique avec la création d'une prime à la conversion qui pourra atteindre jusqu'à 6.000 euros sans condition de revenu et qui sera également applicable au rétrofit (transformation d'un véhicule thermique en électrique). Nul doute que face au "bonus" de 900 euros, cette prime risque d'en encourager plus d'un à tenter l'électrique.

Ce plan doit maintenant être présenté à la Commission Européenne qui décidera alors si ces mesures alternatives au contrôle technique sont suffisantes.

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