Dakar 2013 : interview de Cyril Despres
"Barreda, Fish, Goncalves, Rodriguez ... ils ne me font pas trembler."
Quadruple vainqueur du Dakar
À deux mois du départ du Dakar, Cyril Despres poursuit sa préparation avec méthode. Pour le quadruple vainqueur de l’épreuve, la clé du succès tient avant tout à une condition physique irréprochable. Dans ce domaine, le pilote andorran ne laisse aucune place au hasard, multiplie les stages et sollicite des entraîneurs spécialisés.
Une fois en piste, Despres s’appuie sur une expérience solide et une technique de pilotage rodée pour contrôler une concurrence en plein mouvement. Sur le récent rallye du Maroc, le leader du team KTM a battu son rival et coéquipier Marc Coma, sorti du jeu sur blessure, mais aussi toutes les valeurs montantes de la discipline. La machine Despres est en marche…
Cyril Despres, sur le rallye du Maroc une nouvelle phase de votre préparation a été franchie avec succès. Où en êtes-vous ?
Cette année j’ai opté pour un programme de courses plus allégé. J’étais sur le Desafio Litoral, qui m’a permis de lancer ma préparation, puis au rallye du Maroc, où j’estime que j’étais environ à 80 % de mon niveau. Il ne manquait personne sur ce rallye, alors cela met vraiment en confiance de s’imposer. Surtout, je considère que là-bas c’est presque du sprint, alors que je me sens plus efficace sur la longue durée. Malgré cela j’ai réussi à gagner, en passant aussi par une journée où j’ai lâché du temps, sans perdre ma concentration.
Votre rival Marc Coma y a chuté. Ce genre d’incident vous arrive encore plus rarement, pensez-vous que cela révèle une supériorité dans ce domaine ?
Cela ne se joue jamais à grand-chose, il faut rester très humble par rapport à la chute. Je peux tomber et cela m’arrive à l’entraînement d’ailleurs. Mais je sais aussi que le travail que je fais sert à quelque chose. Je connais peu de pilotes qui s’enferment comme moi en ce moment, pendant une semaine complète, dans un centre de rééducation sportive. Je fais très attention à mon corps, car c’est mon fonds de commerce. C’est vrai qu’il ne m’est rien arrivé depuis longtemps et je touche du bois.
De jeunes pilotes se montrent de plus en plus menaçants, avez-vous vu l’écart se réduire entre eux et le duo que vous formez avec Coma ?
D’abord, je suis ravi pour la discipline qu’il y ait autant de pilotes « officiels », que ce soit chez Huqsvarna, Honda, Sherco, Yamaha ou même KTM. Depuis que je pratique ce sport, nous n’avons jamais été aussi nombreux. Certains pilotes ont les dents longues, comme Barreda, Fish, Gonçalves, Rodrigues, etc. Mais on pourra dire que l’écart sera réduit quand ils arriveront à gagner devant nous, avant ça ne sert à rien. Pour l’instant ils sont présents, mais ils ne me font pas trembler.
Avez-vous le sentiment de maîtriser la formule gagnante sur le Dakar ?
Je crois que j’ai trouvé les bons outils pour gagner : la préparation, la structure de l’équipe, la moto, l’expérience. Ensuite, il reste tout de même un paquet de kilomètres de spéciale ! Ce que je vois aussi, c’est que je m’améliore d’année en année. Je travaille encore plus sur le plan physique et j’arrive à être en meilleure forme. Tout cela en faisant très peu de moto. Nous ferons quelques séances de test avec l’équipe jusqu’au 9 novembre, mais ensuite jusqu’au départ du Dakar je pourrai compter sur une main les heures passées sur la moto. Depuis la dernière édition, j’ai fait plus de kilomètres à vélo que sur ma moto. »
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