Fiche identité : Estonie
De la plume à la voix en passant par les monuments
De l'écriture religieuse à la mélancolie poétique
La littérature estonienne est très importante. De nombreux écrivains ou poètes de cette région du monde ont marqué les esprits de leur plume. Le premier livre ayant vu le jour dans ce pays en 1535 fût religieux et écrit par Wanradt et Köll. La réforme protestante aura été à l'origine d'une telle création, qui porta le nom de "catéchisme". La littérature nationale débuta réellement à partir du 18ème siècle. Les journaux et almanachs diffusèrent des papiers écrits en estonien, en les distribuant dans tout le pays. Les auteurs se sont énormément inspirés des écrits et oeuvres allemandes.
Kristjan Jaak Peterson a modernisé la poésie estonienne, Friedrich Reinhold Kreutzwald s'est entre autre activé à l'écriture de l'épopée nationale. A partir de 1860, la plume estonienne prend de l'ampleur. Le genre littéraire de la poésie devient de plus en plus important. La poétesse la plus connue reste Lydia Koidula, mais Marie Under a également bénéficié de notoriété. Eduard Vilde quant à lui, signe des oeuvres de nature plus réaliste, tout comme Anton Hansen Tammsaare.
Les soviétiques face à la talentueuse littérature
La période de l'entre-deux-guerres, avec une zone estonienne devenue soviétique, voit la perte de plusieurs oeuvres précieuses. La littérature bourgeoise subit à ce moment un triste sort puisqu'elle fût interdite et censurée, voire au pire des cas brulée.
La mort de Staline inspira de futurs grands auteurs tels que Viivi Luik, Jaan Kaplinski ou encore Jaan Kross (auteur du "Fou du Tzar" dans les années 80). Depuis la libération de cet état autrefois surveillé, de nombreux écrivains ont repris en main l'héritage culturel littéraire pour le nourrir toujours plus. Ces auteurs de talent dont Tõnu Õnnepalu, sont entretenus par les subventions de la Fondation pour la culture, afin d'enrichir toujours plus la littérature estonienne.
La tradition du chant et de la fête, de plus d'un siècle
La nation, considérée comme un "peuple-chantant", est très attachée à la tradition de la fête et du chant. Elle organise depuis 1869 des festivals de chants nommés "pan-estonien". Le premier, créé par Johann Voldemar Jannsen, a eu lieu à Tartu (ville du centre-est). Près de 1.000 chanteurs et musiciens de tout le pays (tous des hommes, dont 4 orchestres et 878 chanteurs) ont répondu présent et 15.000 spectateurs ont été accueillis pour assister au spectacle de l'époque.
Toujours d'actualité, l'évènement amène quelques 200.000 personnes, venues écouter les 30.000 musiciens et chanteurs qui se déplacent pour l'occasion. Les estoniens ont organisé leur sixième fête à Tallinn (dans le nord du pays) et la coutume se perpétue encore aujourd'hui dans cette même région. De nos jours, des concours sont prévus pour choisir les chanteurs et musiciens qui auront l'honneur de se représenter devant le public et sur la fameuse scène, construite en 1960.
Le temps de la reconnaissance musicale estonienne
Le pays connut son heure de gloire musicale grâce au concours de l'Eurovision. En 2001, l'Estonie se fait acclamer lorsque la chanteuse Eda-Ines-Etti remporte la compétition. Certains affirment même que cette victoire a entrainé l'entrée du pays dans l'Union Européenne (ayant eut lieu trois ans plus tard).
De nombreuses célébrations de musique, de chansons et de danses baltes sont même inscrites au patrimoine immatériel de l'Unesco. Malgré le temps qui passe, ces traditions demeurent toujours importantes aux yeux des habitants.
Le musicien contemporain au style minimaliste et spirituel estonien Arvo Pärt aura inspiré beaucoup de cinéastes, dont Gus Van Sant. Cet artiste ayant marqué la culture musicale du pays, se sera exilé à Berlin dans les années 70 à la suite de la censure.
Le médiévalisme architectural à l'estonienne
Cette région du monde mérite le détour grâce à ses belles constructions architecturales, notamment médiévales. La ville de Tallinn, outre son festival de chant et de musique, est une capitale aux nombreux trésors. Inscrite à l'Unesco, elle bénéficie d'une bonne conservation de ses monuments, ces derniers étant mélangés aux grattes-ciels modernes. Ses remparts datant du 13ème siècle avec leurs 27 tourelles au toit rouge, encerclent la ville médiévale.
Dans cette région, le couvent de la Dormition de Pühtitsa, la cathédrale orthodoxe Alexandre-Nevski ou encore le palais baroque de Kadriorg hébergeant un musée des beaux-arts, situé près des célèbres maisons en bois sont à admirer.
Le château de Kuressaare sur l'île de Saaremaa, les châteaux de Palmse, de Sagadi et de Vihula du parc national de Lahemaa, ainsi que la station balnéaire de Pärnu, au patrimoine historique et culturel riche, sont autant de monuments à visiter pour découvrir le passé culturel de l'architecture estonienne.
Commentaires