Essai moto Triumph Speed Triple 1200 RR
Fight club classe mannequin... sur route et sur piste
3 cylindres en ligne, 1.160 cm3, 180 ch, 125 Nm, 199 kg, 20.490 euros
Original Hooligan… tel est le surnom donné par Triumph à sa première Speed Triple de 1994. De quoi poser le caractère affirmé de la machine. Le café racer, issu de la 900 Daytona, se distingue par ses codes typiques. Compteurs à fonds blancs, phare rond proéminant, boîte à 5 rapports seulement, guidons bracelets, look dépouillé et un gros moteur... Il n’y a pas plus viril. Propulsée par un 885 cm3 développant 94 chevaux, déjà, la Speed T301 marque les esprits. Cette première mouture restera d’ailleurs esthétiquement unique comparé à sa filiation.
C’est en 1997 que la firme d’Hinkley pose les bases du design de la légende avec la T 509 : châssis aluminium tubulaire bi tube - monobras oscillant et surtout deux optiques rondes. Le millésime 1999 adopte un nouveau moteur 955 i, plus léger et performant. Le bloc développe désormais 110 chevaux et plus de 11 Nm de couple, délivré dès 5800 tr/mn.
Nouvelle évolution alors que la 955 devient 1050 en 2005 : boucle arrière tronquée, look compacte, échappement double sous la selle, fourche inversée et freins radiaux, le roadster méchant se fait encore plus agressif. La mécanique suit le mouvement avec un bloc de 130 chevaux à 9 100 T/mn et 10,5 mkg dès 5100 tr/mn. Ligne épurée, regard froncé et anguleux, évolutions moteur et toute nouvelle partie cycle. La Speed Triple 1050 revient en force et en style en 2011 et 2015 et 2018, avec des essais que vous avez pu découvrir à chaque fois sur le Repaire.
Cette base est à nouveau transformée radicalement en 2021 et encore plus dans sa version RR, avec une refonte complète au niveau châssis, moteur, partie cycle et électronique. Cette dernière n’est en effet pas de trop pour endiguer désormais les 180 ch qu’abritent le trois cylindres britannique. Et l’esthétique n’est pas en reste, le roadster d’albion signe à nouveau une référence en terme de style et finition. Mais la perfection n’est pas de ce monde et la légende se devait une émanation ultime. C’est la raison d’être de la version RR.
Nous emmenons la version café racer RR sur la route aux environs de Ronda (Espagne), mais aussi sur un circuit en phase avec son élégance : Ascari, tracé superbe, vallonné et technique. De quoi évaluer les qualités de cette pugiliste de l’asphalte.
Découverte
Limiter la RR à une émanation de RS, la définir comme roadster caréné, tout cela serait une insulte à sa réalité, au bon sens, à l’art mobile et un probable incident diplomatique. Certes, c’est bien la case que l’on pourrait facilement lui attribuer, suffisant déjà à élever son potentiel. Mais la nouveauté est bien plus que cela. Paroxistique à sa filiation, hypnotique, la Speed Triple RR se paye en plus le luxe d’être déjà un incontournable motocycliste tant ses lignes et ses prestations lui confèrent une intemporalité quasi acquise.
En tête à tête avec l’athlète, les superlatifs se bousculent pour la définir. Superbe est peut être le plus approprié. Je laisse le sublime à certaines réalisation de très haute volée. Car la Triumph sait conserver aussi cette image moins lisse, ce caractère de force brute qui transparaît subtilement. On est dans l’efficacité stylée, le gentleman fight.
Esthétiquement, « ce n’est qu’une tête de fourche ajoutée au roadster ». Mais quelle tête ! Deux coques au dessin rétro, pure et puissant, encadrent une optique à leds ronde incrustée dans un support ajouré. Des ailerons carbones agrémentent l’ensemble, ajoutant à l’effet aviation. Plus haut, la bulle tronquée en ogive étroite finalise ce cokpit fuselé. Il abrite une araignée profilée en aluminium soutenant l’ensemble, renforcée de pontets en carbone… Une matière déclinée sur les caches de radiateurs et les garde-boues.
Tout aussi séduisants, les galbes du réservoir de 15,5 litres mêlent courbes subtiles et angles dynamiques. L’assise pilote, longue et large, est suivie d’une poupe ultra courte au carénage fluide. Amovible, la selle passager peut laisser place à un capot assorti. A l’extrémité se trouvent deux éléments remarquable. Tout d’abord ce feu arrière, parmi les plus beaux de la production, assurant une signature lumineuse sans égale. Et enfin le support de plaque, élément en aluminium profilé, facetté, peint sur sa rainure centrale. Du grand art.
Tout comme son châssis. On rentre désormais dans des composantes communes au roadster, tout aussi appréciables. La boucle arrière en tubes d’aluminium est boulonnée au cadre principal, solide structure du même métal moulé. Ses cinq éléments sont soudés et ceux du milieux, ajourés, forment toujours deux tubes profilés. L’ensemble intègre en fonction porteuse le cœur sauvage d’Hynkley. Lui aussi mythique, le trois cylindres en ligne de 1 160 cm3 (90 x 60,8 mm) compte deux ACT animant douze soupapes. Traitement haute résistance, pistons forgés et bielles fracturées, la mécanique est à la hauteur de son caractère, affirmé par un calage des manetons à 120°. Le bloc bad boy peut asséner 180 chevaux à 10 750 tours et 125 Nm de couple à 9 000 révolutions. Le tout avec une vitesse d’exécution sans aucune inertie. Ca boxe à haut niveau et dès 5.000 tours où le bouilleur anglais sort 85% de ses perfs.
Evidemment, il faut un arbitre à cette équipe de choc. C’est une centrale inertielle (IMU Continental) et un ensemble électronique interconnecté qui officie en cerveau haute fréquence. Ainsi, un accélérateur Ride by Wire autorise 5 modes de pilotage (Pluie, Route, Sport, Piste et Rider/perso) qui dirigent et modulent tant la cartographie que les différentes assistances : ABS, contrôle de traction (déconnectable), wheeling, frein moteur, shifter up&down et… et suspensions ! La Speed Triple en version RR embarque aussi ces éléments pilotées. Mais la rebelle garde sa liberté : tout est personnalisable, même dans les profils types. On ne se privera également pas d’empiler les rapports au freinage grâce à l’embrayage anti-dribble et assisté.
La géométrie du châssis augure une agilité de premier plan. Avec un angle de colonne de 23,9° et 1 439 mm d’empattement, la Speed RR possède un jeu de jambes redoutable. Et quelles belles jambes suédoises. La fourche inversée Öhlins aux fourreaux dorés de 43 mm est de type S-EC 2.0, entièrement ajustable par puces via poussoirs et écran. Même niveau pour l’amortisseur et débattement identique de 120 mm. Ce dernier gère les mouvements d’un mono-bras oscillant alu dégageant la jante de 17 pouces. Dommage, le silencieux profilé, désormais en position latérale, vient barrer les cinq branches dédoublées. La ligne d’échappement reste discrète elle se dote également d'un sabot moteur et les sections de collecteurs sont hydroformés.
Des Pirelli Supercorsa SP V3, SC pour la piste, chausse la machine, en 120/70 et 190/55. Leur rotation est sous le joug haute puissance d’étriers monobloc Brembo Stylema à quatre pistons, montage et maître cylindre radial, attaquant des disques de 320 mm. La pince opposée à double pistons serre une frette de 220 mm. Point d’importance, les éléments sont combinées avant vers arrière; sauf en mode Piste.
Prête à l’action, l’anglaise revendique un poids de 199 kg, soit seulement une unité de plus que roadster. De même, l’intégration générale des éléments est excellente. A tel point que seul le câble d’embrayage passant devant les carters droits est à noter… Et impossible de le faire passer ailleurs. Matériaux, traitement de surface des carters moteurs et finition générale sont au top et l’intervalle d’entretien est fixé à 16 000 km.
En selle
Juché sur la sculpture mobile à 830 mm du sol, on constate tout de suite que l’ergonomie de la Speed Triple RR est bien différente de celle de la RS. En effet, ce sont des bracelets et non un cintre qui reçoivent vos gants. Ceux-ci sont placés 135 mm pus bas et 50 mm plus en avant. Mais leur ouverture reste assez large, conférant une position sportive mais pas hyper-sport. De même, les repose-pieds sont reculés de 26 mm et relevés de 15. De quoi amener le surcroît de dynamisme sans tomber dans la caricature. Hyper compacte, étroite, l’élégante tout en muscle vous accueille ainsi avec aisance.
Sous vos yeux, un té supérieur ajouré alu encadre les chapeaux de fourche coiffés des connexions électroniques. Au-dessus, l’écran TFT de 5 pouces concentre les fonctions paramétrables au commodo gauche. Un poussoir multi-directionnel permet de naviguer dans les nombreux menus et ajuster l’électronique des 5 modes. Le graphisme est élégant mais la navigation manque parfois d’évidence dans les sous-menus. L’affichage de base est très ergonomique et réduit les infos aux tachymètre, compte-tours et rapport engagé. La jauge de carburant complète le tout.
On régulera la puissance des poignées chauffantes optionnelles par un très discret poussoir à la poignée gauche. L’option de connectivité permet, via votre smartphone, la gestion de vos appels, de votre playlist musicale, mais surtout un guidage GPS simplifié bien pratique. On pilotera également une éventuelle GoPro ou consultera la pression des pneus. Enfin, les leviers Brembo MCS sont réglables en écartements et celui de frein également en enfoncement pour l'attaque plus ou moins rapide. Ajoutons que la machine bénéficie d’un régulateur de vitesse, du démarrage et bouchon de réservoir sans clé et surtout de commodos rétro-éclairés.
En ville
Vive, légèrement rauque, la sonorité du bloc cause assurément british. La norme Euro5 le laisse discret sur les coups de gaz mais on sera d’avantage séduit en dynamique.
Intuitive, la Speed RR s’emmène sans autre manière, démontrant déjà la disponibilité de son bloc. Souple, il reprend sans hésitation à 2.000 tours en 5 au légal urbain. Boite douce et shifter précis accompagnent la douceur mécanique. On traverse ainsi le trafic dans le feulement mélodieux du trois cylindres. Bien dessinés, les rétroviseurs renvoient un champ suffisamment large, très net et bien dégagé grâce à leur découpe. Si la belle aime à se faire admirer sur les boulevards, ses épaules sportives apprécie moins les demi-tours étriqués. Et que ces rues sont étroites pour sa fougue et ses capacités…! Il est temps de passer à l’entrainement avec un bon décrassage
Départementales
Le soucis avec une athlète de haut niveau, c’est qu’il faut soit même être à la hauteur. La Speed RR a la faculté persistante de réduire les distances. Et sa douceur ne pousse pas à la méfiance. Mais c’est bien 180 ch que son coeur fait battre et se mouvoir sur l’asphalte. Il faut gérer tout ça pour ne pas aller jardiner. Heureusement, l’électronique vous accompagne tant en accélération qu’au freinage. Cette ensemble bénéficie surtout d’un châssis aux qualités bluffante. L’évidence des évolution est stupéfiante, tout autant que le naturel qui caractérise les évolutions de la belle d’Hinkley. Dans le sinueux, la RR semble deviner le tracé routier. A aucun moment on ne force à son guidon, ni aux repose-pieds. Réactive aux moindres impulsions, la britannique fait défiler sa robe de mannequin, enflammant les courbes routières des siennes.
Passés 6.500 tours, la valve à l’échappement fait ronfler d’avantage l’air. Disponible à tout régime sur les intermédiaires, le bloc accélère la cadence au delà de 5 000 révolution. Sur les franches rotations de poignée droite, la boite à air résonne, emportant l’équipage dans un grondement travaillé.
La vigueur du bloc demande quelques précautions tant les virages arrivent vite. Heureusement, les étriers Stylema connaissent leur boulot et savent ralentir les courses les plus éperdues. En mode Route, la fourche et l’amortisseur un peu souple accuse le choc. C’est mieux contenu en profil Sport et davantage si vous personnalisez le réglage. Notamment en augmentant la compression seulement au freinage sur l’avant. Un distinguo bien pratique et efficace. Confort par défaut, les suspensions haut de gamme réduisent parfaitement la plongé à l’attaque des freins et régulent ensuite parfaitement. Du bout de la botte, on empile 3 rapports au shifter sans y penser et la RR file sur sa trajectoire comme un souffle d’air, parfaitement stable et précise. C’est aussi le cas des remises de gaz parfaitement calibrées, laissant les 125 Nm de couple martyriser les Pirelli sans faillir. La Triumph se cabre sous la charge et l’allonge qui suit fait vite atteindre un rythme soutenu. Dans une parfaite maîtrise.
A allure plus tranquille, la Speed Triple RR enchante par sa douceur et sa facilité. Sans excès, l’ergonomie générale laisse le plaisir guider vos évolutions. Et le temps d’admirer votre monture.
Pour vous convaincre plus pleinement de son son potentiel, emmenez donc votre athlète sur un tracé dédié au sport.
Piste
Pour nous, c’est donc celui d’Ascari, circuit fabuleux et enchanteur, vallonné et technique. Ses 5 425 m (!) sont agrémentées de 26 courbes plus ou moins serrées, distribuées paritairement à droite et à gauche. Certes, la ligne droite est courte mais commence en fait par une longue courbe servant de voie d’accélération sur l’angle… Ajoutez montées et décente et un banking à 17,6°… et vous comprendrez pourquoi ce manège jouit d’une aura particulière auprès de la profession…
Notre pugiliste de classe, dandy rebelle, n’est pas de celle qui s’affole et perde leur moyen. Tout au contraire son flegme inné lui font toiser l’adversaire avec justesse. Et vous transmettre sa confiance.
Au milieu des collines et lancé devant les stands, j’agrippe le levier actionnant les stylema. En mode Piste et ajusté perso, la fourche tente de suivre la force démoniaque des étriers qui plantent le train avant dans l’asphalte. Comme souvent avec l’amortissement électronique, je note un peu de flou, ou plutôt d’ajustement permanent des puces. Un peu fourbe, notre opposant du jour nous attend alors avec une chicane nommée Rafael. La Speed RR l’efface, la coupant par sa vivacité dans un mouvement de corps avant de bondir en montée et roue avant levée vers The Screw. Un rapide freinage et on plonge à gauche dans ce double gauche avant de ralentir à peine pour passer Senna. Un oeil à droite suffit à placer notre sportive sur la traj’ un peu en aveugle et l’on file vers Oulton. Cette épingle à droite amène à un lieu poétique autour de la belle courbe en plongée de Barthust. Elle enserre de sa volute un magnifique olivier dont la ramure argentée couronne votre passage. Bon, fin de la contemplation. Notre esthète sur roue déjoue le piège et bascule dans cette courbe relevée vers The Kinck puis Mike Greenhalg. Un enchaînement peu évident où la précision est la clef. Autant dire une formalité pour la RR. A son guidon, on semble presque voler sur le tracé, sans lutter à aucun moment avec la machine hors norme qui vous emmène. On croyait affronter un géant mais le voilà à genoux sous la rapidité d’exécution chirurgicale de l’anglaise.
Un gros freinage suit à Gacho où l’on apprécie à nouveau la transparence du shifter et de la boite pour garder les freins tard. Le contrôle électronique des suspensions travaille à plein et on relance aussi fort vers les droites rapides de Brundle et Sebring. Sous le contrôle d’une injection millimétrée, on garde les gaz avant de cravacher le haras fabuleux. Pas de violence d’après match, d’équidés alcoolisés en meute. Non, sur le bitume déferlent des purs sangs de hautes lignées, parfaitement éduqués. Là, il faut sérieusement ralentir avant le bien nommé Piff-Paff et la courbe de Spa. En descente, on aborde une nouvelle pseudo chicane, Petit Eau Rouge qui mène sans difficulté vers la courbe mythique de Daytona. Celle-ci, en descente et relevée, va méchamment mettre en contrainte notre Speed Triple RR avec son effet gravitationnel sensible. On prend du poids dans ce passage et les puces d’amortissement doivent sévèrement se chauffer les circuits imprimés. Les Supercorsa SC encaissent et la machine file sous la charge en montant vers l’épingle de Hill. Un bon coup de stylema avant un nouveau toboggan, bine nommé, de Laguna. La dernière botte d’Ascari permet de tester la haute vitesse en courbe, le grip des gommes, la rigidité sans faille du châssis et apprécier la déflection, pas si mauvaise, de la bulle. Une dernière passe qui met KO le tracé espagnol. Faut pas juger sur la mine et les habits de couturier… quand la RR tombe le smoking face à l’adversaire, c’est pour mieux lui faire passer l’envie du pudding.
Partie-cycle
Rigoureuse, précise, d’une rare évidence, la Triumph Speed Triple RR s'emmène à l'instinct. Ses suspensions technologiques et son châssis vif et précis effacent toute difficulté. Facile à paramétrer, l’ensemble est très performant mais laisse toujours cette vie électronique sur les suspensions. Des éléments classiques auraient sans doute fait aussi bien.
Freinage
Parfaitement calibré pour la RR, le système assure des décélérations toujours sous contrôle. Les étriers avant délivrent une grande puissance, parfaitement modulable. La pince opposée assure une décélération efficace en courbe et sa commande offre une bonne sensibilité.
Confort/Duo
L’amortisseur monté sur biellettes participe au confort appréciable de la Speed RR, complété d’une selle avenante. Vous pourrez toujours emmener un passager… si vous concédez à enlever le capot de poupe. En ce cas, raccompagner le/la au plus vite avant la dispute.
Consommation
La consommation annoncée est à 6.3, ce qui peut grimper avec la puissance possible du Café Racer, ce qui donne une autonomie d'environ 250 km avec les 15.5 litres du réservoir.
Essai de la Speed Triple RR en vidéo
Conclusion
Au fil des millésimes, la rebelle anglaise, blouson noir de la famille d’Hinkley a su monter les échelons du fight club. Devenue gentleman des rings routiers, la Speed Triple RS pouvait déjà facilement assommer la concurrence. Dans sa version RR, la nouveauté serait presque légende dans la légende. Son élégance de sportive racée, à tout niveau, évoque la puissance et l’aisance d’un boxeur référence : Mohamed Ali. Vitesse, précision, agilité, puissance et une recherche esthétique sans pareil. La Triumph en possède les même atouts et exerce cette fascination à laquelle peu de ses opposantes peuvent prétendre.
Pour vous offrir les services de la star british, sortez un cachet de 20.490 €, soit 2.500 € de plus que le roadster. Pas délirant au vu des prestations générales. Et la RR est bien la seule de son type. Vraie sportive sans excès, elle ne compte aucune opposante et peut, pour autant, se targuer d’être efficace sur route comme sur piste. Sans compter son esthétique ravageuse.
A la recherche d’un certain absolu sans contrainte, sans choix autre que celui du plaisir-performance, la Triumph Speed Triple RR vous offre maîtrise et puissance. L’élégance en prime pour un Road & Race sans état d’âme. Prêt pour le défi ?
Points forts
- Esthétique
- Caractère moteur
- Agilité et précision de partie-cycle
- Performances
- Instruments
- Equipements
- Sonorité
- Confort de selle
- Finitions
- Assistance (IMU, ABS, anti-patinage, anti-dribble)
Points faibles
- Suspensions électroniques sur piste
- Ergonomie sous-menus écran
La fiche technique de la Speed Triple 1200 RR
Conditions d’essais
- Itinéraire : routes sinueuses à revêtement variable et piste
- Kilométrage de la moto : 350 km
- Circuit : Ascari météo : ensoleillée, 19 à 3°C
Coloris
- Blanc/Gris
- Rouge/Gris (+249 €)
Disponibilité
- Février 2022
Equipements essayeur
- Casque Scorpion R1
- Blouson Dafy All one Apex
- Chaussures Vanucci Tiffoso
- Jean Vanucci Armalite
- Gant Vanucci Speed Profi IV
- Bottes Vanucci RV5 PRO
- Combinaison Ixon
Commentaires
Si seulement cette moto avait pu être belle et abordable, elle aurait été parfaite.
29-11-2021 19:25Raté !
Avec une bulle rehaussée ça frise le perfect en toute situation.
Là je ne l'ai pas ... Mode Sport + ajustements ? 29-11-2021 21:49alors là...j'adore !
30-11-2021 06:22et puis quand tu vois le prix des "bm" et autres KTM...je trouve raisonnable coté tarif !
Franchement sublime et quant on connait le niveau de finition désormais remarquable de Triumph, c'est un vrai bijou
30-11-2021 06:41Eh bien, quel essai dithyrambique !
30-11-2021 09:34Avec un bicylindre à la place du triple, j'avoue que cette RR m'aurait bien fait de l'oeil. J'irais bien l'essayer quand elle sera dispo.
On commence à revoir arriver des sportives moins extrêmes, que ce soit en mid-site (R7, RS660) ou en gros cube, je ne peux que m'en réjouir.
Au niveau des concurrentes, effectivement, pour le moment je n'en vois pas d'autres, à part éventuellement la Panigale V2, clairement plus orientée sport.
Bah Fift, la version bicylindres, tu l’avais avant de passer chez les rouges
Bah justement, la V2 est fun. Efficace aussi (mais moins qu’un truc linéaire donc davantage dosable quand on cherche à taper les chronos sur circuit), oui, mais avant tout fun. Le moteur part d’un coup vers 8000tpm, et t’en remet une à 10000. Et ça, c’est du bonheur, ça vit! Et pour ça, malgré mon attachement à la marque de Hinkley, si je pouvais financièrement, au vu ce cet article, il est probable qu’après essai, ce soit l’italienne qui recevrait l’acompte.Jolie intro résumant la dynastie Speed Triple, où on est effectivement passé d’un café racer magique à un roadster beaucoup plus dans le rang.
J’avais été profondément déçu du premier 1050 (essayé en Sprint et en Speed Triple), car le caractère originel du 3 cylindres était grandement édulcoré.
Là, quand je vous lis, c’est le même problème: si je dois résumer l’essai, ce qui ressort du comportement moteur, c’est un tracteur docile. Ouille. Des phrases qui auraient pu être lues pour la Z1000SX. Reouille.
C’est triste: aujourd’hui, si on veut un 3 cylindres vivant et joueur, c’est celui de Yamaha qui sort du lot. Quel dommage pour Triumph quand on a un tel historique sur cette architecture de rester sur un reglage linéaire… cherche-t-on un truc joueur ou un truc efficace quand on est potentiel client de cette machine?
Mais effectivement, en supersport de gros calibre, elles sont complètement comparables. Et seule (mais existantes, youpi! ) 30-11-2021 10:21
Quand on ne recherche pas le chrono à tout prix, ni les coups de pied au cul, le genre moteur linéaire me va bien, je dirais même que c'est le moteur qui me va le mieux. Plus reposant et tout aussi jouissif quand on prend le temps de l'apprécier à sa juste valeur.
30-11-2021 11:52Le reste est une question de tempérament.
Moi aussi je préfère le V2 Ducati et plus généralement les bi aux trois cylindres .j'en ai eu confirmation cette année avec l'essai de la mt-09 SP et bien avant avec la Triumph 675 .Cette 1200 et est magnifique mais j'ai l'impression qu'elle est beaucoup plus linéaire et plate en sensation
30-11-2021 12:01Que le V2 Ducati.
Cette machine est magnifique mais elle arrive trop tard, il y a cinq qu'elle aurait du être présentée avant les restrictions actuelles.
30-11-2021 12:45Utiliser cette moto aujourd'hui sur la route me rendrait complètement frustré de pas pouvoir en profiter pleinement, dommage.
Sinon question tarif vous avez aussi l'aprilia tuono V4 qui est une très bonne machine.
Aucune opposante / concurrente ? Et la MV Agusta Superveloce (dont la Triumph s'inspire un peu semble t-il au niveau du phare / tête de fourche), au prix similaire ? Moins puissante certes, mais 3 cylindres aussi, et qui marche !
30-11-2021 12:56Non, justement, c’est pour ça que je parle de caractère moteur comme un des éléments principaux de choix d’une telle moto.
Pour répondre en même temps à Picabia: un moteur linéaire, on les trouve dans les hypersports! Qui sont parfois moins cher! (Aprilia RSV4-R par exemple: plus puissante, plus affûtée, plus facile sur piste, moins cher) Mais ce n’est, pour moi, pas la définition d’une supersport, qui est une machine avant tout routière, c’est à dire avec laquelle on prend beaucoup de plaisir sur route.
Heuuu… sinon comparer ce qui est comparable?
Tout (et même rien, en fait) ne se résume pas à un tarif ni même à un ratio puissance/prix. 30-11-2021 13:29
Par contre, comme le mentionne Bee Loo, la MV Superveloce mérite effectivement d'être mentionnée dans les concurrentes possibles.
30-11-2021 13:50Euh la superveloce MV a une joilie silhouette identique mais n'a rien à voir au niveau moteur (13.500 tours et 800) et fiabilité, c'est incomparable avec une Speed Triple qui assure avec du lourd à tous niveaux.
30-11-2021 14:41Sinon l'aprilia RSV4 en offre autant pour moins cher en étant plus démonstrative et envoutante mais consomme plus.
L'avantage du Speed Triple est de bénéficier d'une mise à jour complète du bloc, ce qui manque sur l'Aprilia qui est plus ancien d'ou la différence de prix.
La Veloce est 33 ch moins puissante, sans même parler du couple pour un poids et tarif identique.
30-11-2021 15:22Certes, elle est sublime... elle. C'est à celle-ci que je pensais pour ce mot. Mais...
Mais en terme d'ergonomie, bon courage. Fiabilité...?
Bref, c'est une hypersport descendu d'un concept bike. C'est magnifique en tout point, pas une faute de dessin.
Mais pas sur que ça roule au quotidien et encore moins sur longue distance.
La Speed RR est top à rouler, confortable pour le segment et sans soucis à venir.
Si j'avais le choix ?
La MV. Paske c'est trop boooooooo !
Mais si j'avais juste le compte et pas envie d'emmerdes... La RR.
Pour ma part, cette petite anglaise n'a pas ce qu'il faut pour venir remplacer ma sublime super duchesse grand cru 2020.
30-11-2021 17:01Même s'il s'agit de deux architectures moteurs radicalement différentes, je pense qu'elles sont néanmoins comparables, tant sur les performances que sur la catégorie.
Par acquis de conscience, j'ai tout de même pris le temps d'essayer la version R de cette petite 1200. J'ai du admettre en toute bonne foi avoir loué son agilité incroyable (même si je trouve qu'un tuono s'en sort mieux), son châssis à la limite de la perfection, la beauté de la finition (surtout si je compare à nos amis japonais et italien, parce que oui chez Ducati les finitions sont par moments dégueulasse, mais c'est pas grave il y a le catalogue powerpart !) mais cette petite princesse manque à mon sens cruellement de caractère, de sauvagerie que dis-je... D'une étincelle de connerie que seul KTM est capable de distiller.
PS : Non je ne suis pas vrp KTM.
Euro 5 castre tous les hypersports et l'on ne retrouvera plus jamais les sensations d'hier au niveau des montées en régime violentes sur les modèles en grande série.
30-11-2021 18:43Les constructeurs mettent le couple plus bas en général et la puissance arrive en 2 temps, à moyen et haut régime.
En plus il faut ménager la consommation donc il faut oublier le temps de l'enrichissement à outrance pour limiter les gaz imbrulés.
Par contre le travail sur les boites à air n'arrête pas avec de grosses évolutions de l'électronique qui devient le cerveau du moteur pour les mélanges, les avances, les ouvertures et les calages en accélération et en décélération, c'est incroyable le travail fait ces dix dernières années, sans compter l'évolution sur les suspensions électronique asservies.
Ici je vois que beaucoup rejette l'électronique mais c'est une erreur pour la gestion du moteur et des suspensions, bien sur elle a un coût mais il va réduire avec le temps en se généralisant.
J'ai toujours apprécié la Speed Triple, même si je n'en ai jamais eu, pour cause d'incompatibilité avec le transport fréquent et régulier d'une passagère.
30-11-2021 20:01Sur ce point cette nouvelle Speed Triple ne fera pas mieux que les modèles précédents.
Mais j'adore son look à la fois moderne et tantinet rétro, le tête de fourche est superbe...
Tu rajoutes une partie cycle à la hauteur, avec des suspensions de qualité, le tout contenant un moteur expressif, et tu obtiens la moto pas loin de l'idéale... pour un célibataire...
Le sujet n'est pas les hypersports (qui se doivent d'être linéaires!) mais des supersports.
Et là, je t'invite à essayer les quelques unes déjà citées.
Je te promets que sur la 660RS (donc, la catégorie en dessous de ce qui est discuté ici) je me suis pris le rupteur dans la poire par surprise, pourtant, il est à 12000tpm! Le moteur part d'un coup, c'est hyper amusant, presque l'esprit d'un 2 temps (mais freiné par les 2 temps morts du moteur 4 temps bien entendu)
La Panigale V2 est clairement le contre-exemple de ce que tu viens de décrire.
Venant de machines à carbus, j'ai pensé ça des machines injectées, puis j'en ai essayé.
J'ai pensé ça des normes Euro5, et j'ai fait des essais. La plupart décevants, c'est vrai. Mais il y a eu les 2 machines que je cite, qui ont été de bien belles surprises.
Probablement que KTM fait des machines marrantes également, mais pas assez de bracelets et de plastique dans leur gamme pour moi 01-12-2021 00:31
C'est juste ce que tu viens de dire, aujourd'hui on s'amuse plus à rouler à la limite moteur avec une 660RS vive qu'à s'emmerder sur la route avec une cylindrée supérieure en sous-régime inexploitable. C'est le monde d'aprés!
01-12-2021 09:34Chez, Motorcycle.com, les journaleux ont classé la SpeedRS devant la panigale V4 et le Superduke, sur circuit! Ils ont aimé pouvoir exploiter pleinement 180ch que de galérer avec 200 et +. Pas étonnant que cette RR soit encensée aussi.
01-12-2021 09:41Bah oui ça dépend ou tu créches, parce que le circuit routier ne permet pas d'exploiter une telle puissance à fond de 5 en France. Maintenant rouler à fond de 2, oui en montagne mais j'habite pas à la montagne, zut!
01-12-2021 09:55Même pas. C’est plutôt le monde d’hier, où on s’amusait comme des fous avec une 1000 FZR qui sortait 135ch pour 204kg. Pour avoir été passager de cette meule, l’effet turbo à partir de 9500tpm tirait sur les bras d’un coup, une belle machine à sensations.
Je suis resté dans cette logique: en 2021 on peut tout autant s’amuser avec émotions sur un vélo (surnom que j’ai donné à la RS, du fait de son poids, son empattement très court, et son centre de gravité à raz les pâquerettes) de 100ch, et peut-être davantage même qu’avec un truc de 200ch impossible à piloter sur un bitume routier, et dangereuse sans une demi douzaines de brides électroniques.
La RS prend normalement (pas encore eu l’occasion de tester, mais lors de l’essai, la 95ch a pris 200 très rapidement, sans s’essouffler, je n’ai coupé que par prudence ne connaissant pas la machine au moment d’aborder un rond-point) 240km/h, donc, certes, pas les symboliques 300… mais je n’ai jamais éprouvé l’envie de faire la course avec le TGV entre Paris et Tours (oui, ça s’est fait).
Typiquement, le concess Ducati chez qui j’ai essayé la Panigale V2 m’a laissé comprendre qu’il pouvait aussi me filer une V4. Non, même sans considération répressive ou de densité de trafic, elle ne me fait pas envie. Sauf sur circuit par curiosité. Désolé 01-12-2021 10:04
Du coup, c’est sans surprise, dommage, non?
180ch ça doit donner, cela dit, j’en reviens à mon point de vue initial: il ne me semble pas qu’on cherche des perfs sur ces supersports, mais des sensations. Sinon, on passe dans la catégorie hypersports (et à ce titre, je ne trouve pas pertinent de comparer cette 1200 à la V4. Sur le papier, la V4 est beaucoup plus exigeante, tant en position de conduite, en raideur/réactions sur chaussée dégradée, qu’en motorisation. Cela ne me semble pas une machine possiblement du quotidien, contrairement à la V2 et à cette Triumph) 01-12-2021 10:11
Ca, ça s'est toujours dit.
Du temps ou les grosses 1000/1100 étaient grosses et puissantes, après l'apparition de la première R1, et encore après.
Une 600 légère et rageuse pouvait être (était? est?) plus marrante, plus accessible, ou plus gratifiante.
Sky a raison, normes Euro obligent, la rage des moteurs sportifs les plus méchants ce sera bel et bien le monde d'avant.
Bon, n'empêche que cette 1200RR, elle est vraiment belle. 01-12-2021 20:33
Je ne suis plus un rocky moto depuis belle lurette, donc avant les grosses de plus de 1100 cm3 et 100ch, j'ai connu d'autres motos moins puissantes, moins rapides, mais plus légéres avec un moteur 2 temps, pas de freins, du guidonnage, des gouffres à essence et un bruit aujourd'hui impensable comme la KAWASAKI H1 500 Mach III.
02-12-2021 02:36Un truc qui n'arrachait pas les bras mais décollait en communiquant des sensations incroyables une fois lancé ça ferraillait et ça vibrait de partout, ça respirait la folie avec seulement 60ch et 170kg pour sauter d'un virage à l'autre sans s'endormir.
Aujourd'hui avec les hypersports de 180 à 210ch et 190kg le probléme c'est que t'as pas assez de place sur la route pour placer toute la puissance même avec toute l'électronique embarquée, des super freins et la suspension qui va avec, donc ma préférence de descendre légérement en cylindrée pour jouer avec une plage plus large du moteur.