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Essai Honda CB300R

Un petit roadster au look néo sport café pour les permis A2... et les autres

Monocylindre, 286 cm3, 31.4 ch à 8500 tr/mn, 27,5 Nm à 7500 tr/mn, 143 kilos avec les pleins, 5399 €

Honda a complètement renouvelé sa gamme de CB : après la CB1000R et la CB125R dont les essais ont déjà été publiés sur Le Repaire, c'est au tour de la toute nouvelle CB300R de passer au crible de notre service essais. Et ça, c'est une bonne nouvelle, car un complément de gamme, qui plus est accessible aux permis A2, c'est toujours bon à prendre. En parlant de prendre, prenons un peu de recul et on se dit que dans cette nouvelle saga de CB, au look "néo sports café" tel que le revendique Honda, il y a un siège vide autour de la table familiale. Une CB650R avec un quatre cylindres mid-size et bridable A2 y aurait toute sa place. Enfin on dit ça, on dit rien.

Essai de la Honda CB300R

Toujours est-il que si elle s'insère bien dans la famille, la CB300R reste une machine compacte, presque menue et qu'elle fait donc plus "grosse CB125R" que "petite CB1000R". Peu importe : l'accessibilité, c'est la clé pour séduire les permis A2 et on va voir tout de suite, dans le paragraphe ci-dessous, que la CB300R abat ses cartes avec une certaine maestria.

Découverte

Phare de la Honda CB300R

Disponible en quatre coloris, cette CB300R se veut donc accessible. Et elle n'a pas besoin de faire beaucoup d'efforts pour prouver la sincérité de sa démarche. Elle n'est pas seulement fine, elle est aussi légère avec 143 kilos tous pleins faits, tandis que sa selle perchée à 799 mm la rend quand même accessible au plus grand nombre. Voilà donc une moto qui n'est pas intimidante et avec laquelle on ne sera pas trop embêté lors des manœuvres de parking. Mine de rien, voilà un critère qui peut bloquer nombre de débutants.

Honda CB300R

Pour le reste, la finition est correcte dans le genre, avec quelques petites touches valorisantes, telles le feu avant à LEDs, les écopes façon aluminium brossé sur les côtés, ou encore la présence d'une solide fourche inversée et d'un étrier de frein radial. L'échappement est un peu massif, cependant, mais c'est peut être une astuce de designer pour accentuer le côté "grosse moto".

En selle

Instrumentation de la Honda CB300R

Comme ses cousines, la CB300R dispose d'un tableau de bord digital fort complet, à cette réserve que l'on n'y trouve pas d'indicateur de rapport engagé. Pour le reste, les commandes tombent naturellement sous la main, à cette réserve que Honda s'obstine à nous proposer des commodos où les commandes de klaxon et de clignotants sont inversées par rapport à une sorte de norme internationale à laquelle même BMW a fini par se plier. Il parait qu'on s'y habitue, même si c'est typiquement le genre de commandes que l'on devrait pouvoir actionner sans même avoir à réfléchir une nano-seconde au truc.

Commodos de la Honda CB300R

Moteur et transmission

Si Yamaha et Kawasaki motorisent leur petit roadster par un bicylindre, Honda a choisi, tout comme BMW et Husqvarna / KTM, un bon vieux monocylindre. Vieux n'est pas le terme exact car ce bloc est moderne et démontre à la fois une belle souplesse et une belle élasticité : le couple est de 27,5 Nm à 7500 tr/mn et la puissance maxi ressort à 31,4 ch à 8500 tr/mn et il est secondé par une boîte 6 qui accepte même que l'on monte les rapports à la volée. Ce n'est pas tout : Honda promet une belle efficience avec une consommation moyenne annoncée à 3,3 l/100. Pas mal, non ?

Moteur de la Honda CB300R

En ville

Un moteur souple et suffisamment vif, une machine compacte, un bon rayon de braquage, des rétroviseurs qui rétrovisent, voilà un package idéal pour faire de cette CB300R le parfait petit commuter. Cerise sur le gâteau : un peu d'espace sous la selle pour loger un bloc-disque.

Essai de la Honda CB300R en ville

Sur autoroute et grandes routes

On se dit que ce genre de petite moto n'a rien à faire sur les grands axes. Et bien c'est faux, même si les racines du bonheur véritable iront se dénicher ailleurs. Néanmoins, le monocylindre de 286 cm3 allonge bien la foulée et sur une partie allemande de notre itinéraire d'essai, nous avons pu envoyer le compteur au-delà des 150 km/h sans soucis particulier, sans vibrations intempestives, ni sans avoir le sentiment qu'on allait prendre incessamment la bielle dans la tronche. Si l'on veut rester plus raisonnable avec la mécanique, sur les longs parcours, notamment, on notera alors qu'au régime de couple maxi, soit 7500 tr/mn, on se retrouve à 120 km/h sur le dernier rapport. Évidemment, aucun problème de stabilité ne s'est manifesté sur les voies rapides empruntées lors de notre essai.

Essai de la Honda CB300R sur route

Sur départementales

On ne dira jamais assez les bienfaits de la légèreté ! La CB300R est une évidence sur le réseau secondaire, par son moteur volontaire (en gros, il tracte de manière efficace de 5000 à 8000 tr/mn) et son châssis qui ne demande absolument aucun mode d'emploi particulier et qui se livre instantanément. Certes, en attaquant un peu, on découvre que les suspensions sont un poil souples, mais que ce soit en balade ou en mode un peu plus énervé, la CB300R réussit ce grand écart conceptuel de se rendre accessible au plus grand nombre tout en filant la banane au motard plus expérimenté.

La Honda CB300R en courbe

Partie-cycle

Moto d'entrée de gamme ne veut pas dire moto au rabais : on a noté la présence d'une fourche inversée, de 41 mm et qui débat sur 130 mm, secondée par un monoamortisseur arrière, qui est réglable en précharge et qui débat sur 107 mm. Les pneumatiques sont des Dunlop GPR 300, efficaces quand ils sont chauds et qui ne seront pas mis en défaut ; leurs dimensions raisonnables (110/70 x 17 devant, 150/60 x 17 derrière) garantissent une belle agilité.

Fourche de la Honda CB300R

Freins

Un simple disque à l'avant, certes, mais il mesure tout de même 296 mm et il est pincé par un étrier radial à 4 pistons, rien que ça ! On connaît de plus grosses motos moins bien équipées. A l'arrière, c'est un disque de 220 mm, avec étrier simple piston. Le système est efficace, dosable et progressif et l'ABS est plutôt bien calibré.

Frein de la Honda CB300R

Confort et duo

Bon, c'est un roadster et de petit gabarit, qui plus est. Donc on n'en attendra pas de miracles, même si le CB300R ne tient pas non plus de la planche de fakir. Pour le duo, ce ne sera pas non plus le paradis, avec une petite selle et de micro encoches dans le dosseret qui font office de "poignées de maintien".

Selle de la Honda CB300R

Consommation / autonomie

10 litres d'essence, ce n'est pas énorme, mais la conso annoncée de 3,3 l/100 garantit déjà 300 kilomètres d'autonomie. En réalité, Honda n'exagère jamais beaucoup sur les consommations annoncés et nous n'avons pas réussi, lors de cet essai, à dépasser la barre des 4 /100. Voilà un argument qui plaira aux bourses un peu serrées. La présence d'une jauge à essence est un plus.

Réservoir de la Honda CB300R

Conclusion

Elle est mignonne, cohérente, facile à prendre en mains et son niveau de performances est suffisant pour que la moto ne soit pas frustrante, même sur les grands axes. L'ensemble est un produit typiquement Honda : ça présente bien, ce n'est pas d'une personnalité folle mais l'homogénéité est impossible à prendre en défaut et au final, pour un usage quotidien, que l'on soit motard débutant ou confirmé, cette CB300R donne un beau niveau d'efficacité. De quoi même se demander si, en réalité, on a besoin de plus ?

Sortie de courbe avec la Honda CB300R

Points forts

  • Look sympa
  • Facilité de prise en mains
  • Polyvalence
  • Moteur volontaire
  • Légèreté
  • Impec pour les petits gabarits
  • Sobriété

Points faibles

  • Duo spartiate
  • Selle un peu dure à la longue
  • Commodos cligno / klaxon inversé (c'est shadock)
  • Les grands gabarits vont se sentir un peu à l'étroit

La fiche technique de la Honda CB300R

Conditions d’essais

  • Itinéraire: une semaine d'essai au quotidien dans Paris
  • Kilométrage de la moto : 3000 km
  • Problème rencontré : aucun

La concurrence : BMW G 310 R, Husqvarna 401 Vitpilen, Kawasaki Z300, KTM 390 Duke, Yamaha MT-03,

Commentaires

XM

bonjour,

merci pour l'essai. au niveau de l'accessibilité, la selle est un poil haute pour les gens de taille "normale" (i.e. 1m70 ou moins), avec une particularité désagréable au niveau des arêtes latérales qui se ressentent durement à l'intérieur des cuisses, et un positionnement des reposes pieds qui les met naturellement dans les mollets. de ce point de vue la G310R ou la MT 03 sont plus accueillantes (et moins chères). dommage parce qu'elle a par ailleurs un super moteur et une gueule bien à elle plutôt réussie.

18-08-2018 12:15 
Monsieur_C

Vous oubliez aussi qu'il manque la CB500 en "Neo sport cafe" :)
Pour la remarque sur la commande de clignotant, personnellement je préfère dans ce sens : le pouce reste plus bas donc plus rapidement et facilement accessible, et ne risque pas d'appuyer sur le klaxon dans le chemin qui mène au clignotant ! Combien de fois je me suis retrouvé à mettre un petit coup de klaxon à cause des gros gants d'hiver...

24-08-2018 09:37 
eriko

Tout à fait d'accord sur les remarques
Concernant les arrêtes de la selle.
Niveau moteur elle est loin derrière
La Yam mt.03 en agrément moteur et performances.

18-12-2020 19:01 
big twin

Bonjour
J'ai cette cb300r et que du bonheur.
Un chassis,une légèreté d'une 125.
Le moteur par contre est bien plus péchu dès les bas régimes. Les 3 premiers rapports servent au lancement la 5 et la 6 sont les plus utilisées.
J'utilise le moteur de 3 à 7500 tours( couple maxi) .
J'emprunte quasi exclusivement les routes secondaires. Je retrouve le plaisir de ma 1ere vraie moto la rd 350(air). J'ai revendu mon piège à radar.
Evidemment sur autoroute c'est la punition car vitesse de croisière à 7500 tours 120km/h. Je ne pratique que peu le duo31cv seulement.
Le bonheur

21-09-2023 19:49 
 

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Bering