Histoire pilote : Jean Murit
4 fois Champion de France
5ème du Championnat du Monde de Side-car en 1951
Né au début des années 20, Jean Murit met très vite un pied dans le monde moto. D’abord marchand de motos en région parisienne, l’envie d’aller se frotter à la compétition le prend en 1948. Pour faire ses débuts en tant que pilote, il décide d’améliorer une BMW R 73 avant de prendre le départ du Bol d’Or.
Une première course catastrophique
Pour sa toute première course, Jean Murit ne connait pas de brillants résultats. La faute sans doute à un manque d’expérience mais également de revenus puisque par manque de moyens, Murit équipe sa machine de simples pneus de tourisme. Ces derniers finissent par éclater en course tandis que les bougies en surchauffe font fondre les pistons.
La BMW de Murit est ensuite victime d’un accrochage qui le conduit à abandonner l’épreuve. Pire encore, sa femme se fait renverser par un concurrent alors qu'elle cherche à aller récupérer la machine sur la piste.
L'apprentissage en tant que pilote
Cette même année, son ami Jacques Drion l’engage dans une course à Saint Sébastien où Murit termine second tout en signant le record du tour.
Encouragé par Georges Monneret lui-même, Jean Murit décide de poursuivre son apprentissage en tant que pilote professionnel. Il conserve sa BMW et s’engage dans diverses courses en France et à l’étranger mais ne connait pas encore de réels coups d’éclat.
A la fin de l’année 1949, il acquiert une Gilera 500 cm3 avec laquelle il rencontre de nombreux ennuis mécaniques. Il acquiert par la suite une 350 cm3 AJS mais cette dernière s’avère toute aussi capricieuse.
C’est finalement sur une Norton que Jean Murit se sent le plus à l’aise pour courir en compétition. L’un de ses amis lui prête en effet sa Norton après la casse successive de sa Gilera et de son AJS pour courir le Grand Prix du Luxembourg. Au guidon de la machine anglaise, Jean Murit fait merveille et remporte la victoire.
Un premier sacre de Champion de France
Emballé par les performances de la machine, Murit vend sa Gilera pour s’offrir une belle anglaise en 1951, année au cours de laquelle il prend la décision de ne plus s’intéresser qu’au Continental Circus et où il décroche son premier titre de Champion de France. C'est également en 1951 qu'il signe la cinquième place du championnat du monde de side-car en compagnie d'André Emo.
Suite à cette belle performance, Murit laisse tomber sa carrière solo pour se consacrer au side-car où il connait ses meilleurs résultats.
Les coups d'éclat et l'heure de la retraite
En 1952, il rachète la machine de son rival Haldemann et décroche quelques belles places tout en connaissant les galères financières d’un pilote privé.
La saison suivante, il participe à davantage de courses à l’étranger mais les résultats ne sont pas ceux escomptés. Finalement, il décide de revenir à une BMW. En 1955, il décroche un nouveau sacre de Champion de France et récidive les deux années qui suivent.
En 1958, il décide de mettre un terme à sa carrière de pilote après un accident et la mort de son ami Jacques Drion.
Le concessionnaire de renom
Sa retraite est déjà planifiée puisqu’il reprend son magasin créé en 1946 et ouvre plusieurs autres concessions de grandes marques. Son enseigne la plus célèbre reste celle située rue Lacordaire dans le 15e arrondissement de Paris. Toutefois, l’Espace Murit déménage en 1986 pour s’établir à Châtillon. Entretemps, Jean Murit se forge une solide réputation dans le milieu et profite largement de l’engouement des machines japonaises sur le marché européen dans les années 60 avec notamment l’incroyable succès commercial de la CB 750 quatre cylindres.
Dans les années 90, Jean Murit passe le relais et prend une retraite amplement méritée dans le Sud de la France avant de s’éteindre le 19 septembre 2013 à l’âge de 91 ans.
Commentaires
Que de souvenirs ! J'ai longtemps été client de la concession MURIT dans le 15ème, entre 1981 et 1986. J'y amenais ma Suzuki 550 GS... Ca fout un coup de vieux !!!
26-10-2013 17:09