Le top 10 des compé client
2 ou 4 cylindres, quelle est la meilleure recette pour gagner ?
Championne confirmée ou nanar patenté, elles sont hautement collectionnables
Dans les courses de Promosport, d'Endurance et de Superbike, la base mécanique doit rester proche de celles d'une moto de série. Certes, les règlements sont plus ou moins permissifs (et on ne va pas vous faire croire que l'avion de chasse avec lequel Jonathan Rea écrase la concurrence en WSBK est vraiment proche de votre propre Kawasaki ZX-10R !). Néanmoins, les constructeurs ont toujours été tentés de développer des versions spéciales, servant de base d'homologation.
Moteurs plus performants, carburateurs optimisés, boîte de vitesse aux rapports coursifiés (une première longue et les autres plus rapprochés), c'est la base. Voire, quand l'époque était aux budgets illimités, à des machines spécialement conçues pour la compétition et vraiment différentes de leur donneuse d'organes. Bien entendu, nombre d'entre elles ont trouvé le chemin des circuits pour aller se faire râper le carénage dans diverses formules. Mais pour quelques motards avisés, cela a été aussi l'occasion de mettre le doigt sur l'exception et de vivre, au quotidien, des sensations réservées aux pilotes, faites d'un contact avec la route et la mécanique dépourvu de tout filtre.
Voici donc notre top 10 des compé client, autrement appelées race replica, des motos qui, aujourd'hui, ont toute leur place dans une collection digne de ce nom.
10. Honda VTR 1000 SP2
Après des années passées à se faire défoncer par Ducati en World Superbike, les Italiens bénéficiant très avantageusement. de l'équivalence 1000 bicylindre / 750 4 cylindres, les Japonais décident (enfin) de se battre à armes égales et sortent aux aussi des gros V-twin. Si Suzuki rate passablement le coup (comme il l'est expliqué dans le top 10 des motos qui étaient promises à une brillante carrière et qui ont pris un gros bouillon), Honda l'a joué nettement plus finement, déjà avec une excellente base, la VTR 1000 Firestorm, à partir de laquelle ils ont développé des versions d'homologation, les SP1 et SP2. Outre l'habillage plus racé, elles se distinguent par un cadre entièrement nouveau, un bras oscillant renforcé et une meilleure garde au sol. La SP2 est une version encore améliorée de la SP1 (4 chevaux de plus, 138 en tout et 5 kilos de moins, avec 194 à sec pour la version routière). Une belle opération pour Honda puisqu'à son guidon, Colin Edwards a été champion du monde en 2000 et 2002.
9. Ducati 999 R
La victoire en course, ça se joue parfois à pas grand chose : contrairement aux Ducati 999 et 999S, qui avaient en fait un moteur de 998 cm3, la 999R se voit upgradée jusqu'à 999 cm3. On pourrait penser que cela ne change pas grand chose mais en fait si, car ce petit centimètre cube d'écart masque en fait un changement radical des cotes du moteur : elles passent en effet de 100 x 63,5 à 104 x 58,8. Du coup, il prend plus de tours et donc de puissance : on est à 139 ch à 10.000 tr/mn et 11 m/kg de couple à 8.000 tr/mn pour une version R, contre 124 ch et 10,4 m/kg (à 9 et 8.000 tr/mn respectivement) pour les versions standard. Ca, c'est en 2004, car en 2005, la 999R sortira carrément 150 ch et 11,9 k/mg de couple : un avion ! Des livrées aux couleurs des sponsors, Fila et Xerox, furent vendues en série limitée. La aussi, le succès fut au rendez-vous : en 2004 et 2006, Ducati fut champion du monde Superbike avec James Toseland et Troy Bayliss.
8. Aprilia RSV 1000 SP
Lancée en 1998, la RSV Mille fut la première grosse sportive 4-temps de chez Aprilia et la SP en était évidemment la version destinée à rouler plus vite. Comme souvent, les suspensions étaient confiées à Öhlins et le moteur était revu par Cosworth, pour sortir 145 ch au lieu des 110 d'origine. Si aucun titre ne couronna l'expérience, ce ne fut pas non plus la honte, loin de là : en 2000, Troy Corser lui fit connaître les joies de la victoire dès la seconde course (certes, chez lui à Phillip Island), la moto termina troisième du championnat avec quatre victoires;
7. Suzuki GSX-R 750 RR
C'est elle la version ultime des GSX-R "air cooled' : avec 500 exemplaires produits en 1989 et 200 seulement exportés en Europe, elle est hautement désirable car elle possède une boîte de vitesse spécifique avec un premier rapport très long, un réservoir en aluminium, une selle monoplace, un moteur aux cotes revues et une rampe de carbus à guillotine de 40 mm.
6. Kawasaki ZXR 750 RR
Au même moment, Kawasaki utilise les mêmes recettes que Suzuki : réservoir alu, suspensions revues, moteur optimisé, carburateurs plus méchants, selle monoplace et boîte de vitesse à l'étagement racing. Rare, la ZXR 750 RR est vraiment désirable, bien que peu utilisable sur la route...
5. Yamaha R7 OW 02
Construite à 500 exemplaires en 1999, la R7 permet à Yamaha de se lancer en World Superbike (la R1 venait de sortir, mais sa trop forte cylindrée la privait de ce genre d'engagement en compétition). Elle utilise encore la technologie à 20 soupapes chère à Yamaha et si sa puissance d'origine (106 ch) peut paraître modeste, deux kits racing la font passer à respectivement 135 puis 162 chevaux. La R7 ne recevait que de beaux matériaux : suspensions Öhlins, bielles et soupapes en titane...
4. Honda RC 45
Elle ne parviendra pas à remplacer la RC30 dans le coeur des fans : trop parfaite, trop Honda, mais sacrément efficace malgré tout, la RC 45 a eu du mal à contrer les Ducati 916 en WSBK, sauf en 1997 ou John Kocinski rapporte le titre à Honda. Par contre, elle a eu beaucoup plus de succès sur l'Ile de Man au TT, en Endurance et même au GP de Macau, qu'elle a remporté en 1998 ; ainsi qu'en AMA Superbike US et même à Daytona. D'origine, le V4 sortait 120 ch et la moto pesait tout de même 189 kilos à sec.
3. Yamaha OW 01
Au tournant des années 90, Suzuki et Kawasaki développent leurs versions d'homologation en collant des RR sur leurs sportives de série et Honda, lui, développe la RC30 avec le succès que l'on sait. Yamaha ne peut alors compter que sur la FZ 750, à la définition très routière : un peu tendre pour espérer remporter des courses. La OW01 sera donc une moto entièrement conçue pour l'homologation : son allure est vraiment racée, avec ce large carénage dans lequel sont fichées les deux optiques, le moteur à 20 soupapes, les bielles en titanes, il y avait du beau matériel. En dépit de victoires marquantes, elle mérite sa place dans une collection.
2. Ducati 998 R
La série des Ducati 916, 996 et 998 fait déjà partie des machines les plus désirables, alors on ne peut qu'imaginer la joie que doit être la possession d'une de ces engins en version R. Faut toujours suivre un peu les choses chez Ducati : la 916R avait un moteur de 996 cm3, la 996R un moteur de 998 cm3 et la 998R un moteur de 999 cm3 ! Et encore, je vous passe la version intermédiaire 955 SP, qui a laissé peu de traces dans l'Histoire. Carbone partout, suspensions réglables dans tous les sens et moteur qui frôle les 140 chevaux, oui, c'est du lourd.
1. Honda RC 30
Comment ne pas attribuer la première place à celle qui incarne peut-être, le mieux, à elle seule, cet univers des compé client. On a tout dit, déjà, sur Le Repaire sur la vie et l'oeuvre de la RC30, cette icône de la course et cet engin au palmarès impressionnant (deux titres en WSBK, 5 victoires au Mans, 2 à Macao et un record du tour au TT qui a tenu pendant 10 ans !). Si l'on vous en propose une pas chère, sautez dessus !
Commentaires
Pour correction, la RSV Mille sort 128cv, pas 110...
23-05-2018 10:55Pas un mot sur les Yam TZ 700, les Honda RS 125 et 250... et autres...
23-05-2018 11:17grrrr !!!!!
23-05-2018 11:52"ha si j'étais riche,.."
Salut
L'iguane,
Une TZ 700 homologuée route
D'accord Roberts courait en dirt avec un 700 tz, mais ça ne compte pas..
24-05-2018 13:39
Une compé-client doit être homologuée route ? C'est nouveau ?
24-05-2018 13:46Effectivement, stricto sensu, une compé-client n'est pas forcément homologuée route. Mais il semble que ce soit le parti pris de l'article de prendre les motos sous cet angle.
24-05-2018 14:00Mais vraisemblablement c'était le sujet.
Comme par exemple la PEUGEOT 205 T16 Groupe B, qui pour courir devait avoir été homologuée à 200 ex pour la route...
Mais j'ai peut être mal compris... 24-05-2018 18:54
Big, c'est un peu différent, une T16 comme d'ailleurs les 037 ou delta ou 5Turbo ou quattro devaient être construites à un certains nombre d'exemplaires pour être homologuées dans les groupes de rallye. Pour autant une T16 homologuée n'avait pas grand chose à voir avec une T16 groupe B... Cette manière de faire existait aussi avec les anciens groupes (1, 2...). En fonction des groupes, il faut construire et mettre en vente un certains nombre d'exemplaires (groupe B min 200 et pour le A mini 2500)
25-05-2018 00:15Les compé client étaient initialement des machines dérivées qui devaient permettre à l'acheteur de faire de la compétition avec un peu comme les machines de Tech3. Au fil du temps il y a eu des dérives et comme pour le super bike il faut un certains nombre d'exemplaires pour que les machines soient acceptées, les constructeurs ont développé le filon.
Après les règles d'homologation sont différentes en fonction des compétition (vitesse, rally, endurance)