Génération Honda Monkey
De l'utilitaire de parc de loisirs moqué à la mini-moto historique et tendance
Un demi-siècle d'existence pour la moto taille XXS
Lorsque l'on parle de lignées devenues mythiques dans la moto, on pense rapidement aux grosses cylindrées et sportives qui ont défié les contraintes techniques et technologiques, portant les performances du 2-roues à un autre niveau. Mais entrer dans la mémoire collective n'est pas qu'une affaire de gros bras et à ce titre, les Honda Monkey jouent dans la cour des grands.
C'est en 1961 que le constructeur japonais met au point la Z100, à l'origine pour équiper le parc d'attraction Tama-Tech à Tokyo au Japon. Doté d'un petit moteur de 49 cm3 issu du C100 de la marque, la moto n'a pas de suspension, des jantes de 5 pouces et un guidon repliable. Il acquiert très rapidement le surnom de Monkey (singe) car c'est à ça que l'on ressemble à son guidon.
En 1963, la marque fait homologuer sa micro-moto avec le CZ100 qui est alors exporté vers les Etats-Unis et l'Europe où il débute sa carrière.
Il faudra attendre 1967 et la création du Z50, qui se démarque par sa selle rabattable, pour que les Japonais puissent goûter aux joies du Monkey qui revêt alors son style emblématique. Deux ans plus tard, la moto voit ses roues passer à 8 pouces.
La reconnaissance arrive en 1970 alors que le Monkey se dote d'une fourche démontable qui lui permet maintenant de rentrer dans le coffre d'une voiture.
Mais c'est bien à partir de 1978 que le Z50 atteint ses lettres de noblesses en faisant évoluer son look pour correspondre aux goûts du marché américain qui regorge d'utilisateurs de camping-cars et de monospaces qui recherchent un moyen de locomotion une fois arrivés à destination. Produit avec une boite manuelle 4 rapports, le Monkey facilite encore plus son accès en se dotant également d'une version à 3 rapports automatiques ainsi que d'amortisseurs arrière pour plus de confort. Le succès est au rendez-vous et les ventes se comptent par milliers.
C'est alors que la petite Honda va être déclinée à toutes les sauces dès le milieu des années 80 et plus particulièrement en 1984 avec une édition limitée "Or".
En 1987, le constructeur tente de moderniser son Monkey en lançant une version "R" qui adopte un style de roadster avec un cadre double poutre et un frein avant à commande hydraulique. L'esprit de la moto se perd alors un peu.
Nouvelle tentative en 1991 avec l'arrivée de la version Baja, en plein âge d'or des rallyes raids et du Dakar. Parallèlement, les versions plus classiques du Monkey continuent à se vendre.
Le Japon continue de produire la moto sans discontinuer. Des éditions spéciales voient régulièrement le jour comme en 2004 où une version reprend les coloris de la CB750F avec laquelle Freddie Spencer vient de gagner à Daytona.
Grosse évolution en 2009 avec le lancement de la Monkey Limited qui, pour la première fois, abandonne les carburateurs pour une injection électronique de carburant. A cette période, les fabricants chinois se mettent à produire des copies du Z50 à tout va, proposant même des déclinaisons en 125 cm3.
2017 est une étape importante dans l'histoire du Monkey puisqu'elle marque les 50 ans de commercialisation du modèle sur l'archipel Nippon. Le constructeur lance dont une édition spéciale puis présente un concept totalement modernisé sur le salon de Tokyo.
Le concept prend ensuite vie et est décliné en série sur la base de la MSX qui était justement inspirée du Z50, la boucle est bouclée. Pour la première fois, le Monkey passe aussi offciellement au 125 cm3.
Le Monkey de John Lehnona été récemment vendu plus de 34.000 euros aux enchères !
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