Histoire marque : Furygan
47 ans d'histoire, plus de 3 millions de blousons vendus dans 43 pays
La marque à la panthère est de nouveau en pleine expansion
1969 : Jacques Segura fonde une entreprise de fabrication de gants dans la région de Nîmes. Minute, là. On a bien dit Segura ? Segura, la marque qui fait partie du groupe Shark / Bering / Bagster ? Il ne s'est pas emmêlé les pinceaux, le scribouillard ?
On rembobine le film. Deux ans auparavant, la marque Segura est en effet fondée par 3 frères de la famille éponyme. Dont Jacques. Mais la famille, vous savez ce que c'est, des fois, on choisit pas (un jour, d'ailleurs, je vous parlerai de ma tante l'horrible Jacqueline). Bref. Il y a embrouille. Jacques, qui ne manquera jamais de caractère tout au long de sa carrière, se barre en claquant la porte. Retour à la case départ. 1969, donc : en cette belle année érotique, Jacques Segura fonde une entreprise de confection de gants dans la région de Nîmes.
Avant cela, Jacques Segura a touché à tout. Au cuir, d'abord, puisque dans le Paris de l'après-guerre, dès l'âge de 14 ans, il aide ses parents qui tiennent une boutique de chaussures. La suite est rocambolesque : jeune adolescent, il se passionne pour l'aviation, obtient son brevet de pilote durant son service militaire, puis part en mission à Madagascar pour des évacuations sanitaires et du repérage de bateaux en perdition. Ce touche à tout talentueux passe de l'air à l'eau à son retour en France : alors âgé de 23 ans, il devient scaphandrier puis instructeur pour le prestigieux corps des Pompiers de Paris. En 5 ans de son existence d'adulte, Jacques a déjà fait plus de choses que bien d'autres durant une vie entière. Manquerait plus qu'il écrive des poèmes et ça aurait été Saint-Exupéry !
Des gants, donc...
Nous sommes alors en 1969 et Jacques a 33 ans. Ce que nos jeunes lecteurs doivent avoir en conscience, c'est l'extrême pauvreté des équipements moto à l'époque, alors que les performances des machines, menées par la Honda CB 750, entrent dans une croissance exponentielle. En peu de temps, la moto devient de plus en plus un univers de loisirs, la pratique du tout-terrain se démocratise, quelques années plus tard, Dakar fait rêver.
Jacques est brillant, polyvalent, volontaire. Il décide de se lancer à son compte et cible la ville de Nîmes, sa ville natale, où l'industrie de la chaussure et du cuir, un domaine qu'il connaît bien, est en pleine perdition. Avantage : on y trouve des locaux et de la main d'œuvre qualifiée. Jacques part de zéro avec quelques représentants qui lui font confiance : un point commun entre eux, ce sont tous d'anciens officiers de réserve d'un groupement de parachutistes, le 11ème Choc, dont l'emblème du régiment est une tête de panthère noire. Cela deviendra le logo de Fury, puis Furygant, puis Furygan.
Au début, l'entreprise va se spécialiser dans les gants de moto et de ski. C'est aussi le ski qui va pousser Furygan à développer son premier blouson, le bien nommé Chamois.
Très vite, dès 1971, Furygan se diversifie : la marque commence à équiper quelques pilotes en compétition et propose ses produits à l'armée : casques en cuir des commandos parachutistes et gants techniques (combat, grand froid...) pour l'infanterie, la securite civile et l'armée de l'air. C'est toujours le cas aujourd'hui.
Dès lors, l'entreprise se lance dans la fabrication de vêtements pour ces activités, en installant un site de Recherche & Développement au sein de ses locaux de Nîmes.
Le virage du textile ?
Durant cette phase de croissance, Jacques, que le milieu de la moto commence à appeler Monsieur Jacques (tout comme ses employés, son nom de famille étant devenu celui de son plus farouche concurrent), devient importateur des motos Munch Mammuth, strictement par passion. L'histoire ne durera pas bien longtemps.
Après avoir écoulé plus de 200 000 paires de gants et avoir fourni l'ESF, Furygan décide de se détourner du ski au milieu des années 80. De véritables questions stratégiques devront alors se poser dans l'entreprise, auxquelles les réponses ne seront souvent pas simples, Monsieur Jacques se révélant être plus un homme de convictions que de dialogue.
Ainsi, Monsieur Jacques est tout entier dédié à sa quête de qualité et à l'univers du cuir. Il ne voit pas forcément que le marché change, sous l'impulsion de nouveaux entrants et se révèle peu favorable au passage au textile et se concentre trop sur le marché français. Sous l'influence de son fils David, cependant, une sous-marque est créée en 1999 : FuryTex, qui propose quelques équipements dans cette matière. Erreur stratégique, non pas sur les matériaux, mais sur la marque : ce que veulent les gens, c'est du Furygan.
La machine se relance au début du 3ème millénaire : diversification des matériaux et importance de la R&D, reconquête des marchés à l'export, nouveau travail sur le sponsoring des pilotes, sur l'image, sur les relations avec les médias.
A l'attaque des USA
Aujourd'hui, après le décès de Monsieur Jacques le 3 septembre 2016, Furygan est une entreprise bien implantée qui reste, encore, en croissance. Malgré ses 3 millions de blousons vendus dans 43 pays, la société nîmoise voit plus loin et ambitionne de s'attaquer au marché américain, sous la direction de David, le fils, à la tête de l'entreprise depuis 2000.
Un développement qui nécessitera de produire plus alors que chaque année, Furygan utilise déjà 100 000 m2 de peaux (de provenance d'Italie et d'Amérique du Sud), qui sont traitées dans les deux usines de la marque, à Nîmes et en Tunisie. Cela représente 1800 à 2000 peaux par mois, qui, au bout de l'année, recouvrent hypothétiquement la surface de 14 terrains de football.
Furygan continue de miser sur les pilotes. On se souvient d'Agostini, Hubert Auriol, William Costes, Steve Baker ou Olivier Jacque, tous pilotes Furygan. Aujourd'hui, ce sont Lucas Mahias, Sébastien Gimbert, le pilote du TT de l'ïle de Man Michael Dunlop ou, en GP, Sam Lowes, Jules Danilo et Johann Zarco qui portent les couleurs de la marque française. Qui continue d'innover : un nouveau procédé d'impression a récemment permis de gagner 1000 grammes sur une combinaison de cuir d'un pilote (Furygan en fait environ 150 par an pour ses pilotes sous contrat, toutes sur mesure : elles nécessitent 20 heures de travail et 150 pièces), un gain de poids considérable à ce niveau de la compétition.
Furygan va également explorer de nouveaux territoires et de nouvelles disciplines, en soutenant le coureur sud-africain Tom Courly (le fils du journaliste moto Erik Courly, grand pote de Coluche dans les années 80, l'humoriste ayant aussi posé pour Furygan), qui fait du LongBoard Road Racing : sur leurs planches qui filent à 110 km/h, les pilotes ont besoin d'un cuir qui les protège, mais qui soit aussi très souple et très aérodynamique. Furygan a donc réalisé un prototype pour étudier ces nouveaux usages et ces nouvelles contraintes ; il est encore trop tôt pour savoir si cela débouchera sur une production en série.
Dans la même veine, Furygan vient d'équiper Daniil Ivanov, pilote d'Ice Speedway Gladiators, afin de réinventer les équipements dont peuvent bénéficier ces pilotes qui sont équipés des mêmes cotes de maille depuis des décennies. Furygan travaille ainsi sur un matériau à la fois souple et "intransperçable" par les clous...
Furygan suit ainsi une politique qui consiste à bien faire et à le faire savoir : bien faire, c'est grâce au labo Motion Lab, à Nîmes, qui fait des recherches sur les matériaux, tout comme avoir des appareils de torture qui passent tous les équipements à des épreuves d'abrasion, de perforation, de déchirure et d'ergonomie. Ainsi, Furygan est la seule marque française à équiper ses vêtements de protections D3O, une matière souple qui se durcit au moment de l'impact et qui, ainsi, combine ergonomie et protection. Et pour le faire savoir, Furygan a mis en place une communication visuelle assez percutante, faisant appel au talent du photographe Dingo, qui sait mieux que quiconque exploiter les multiples facettes du charme féminin et les associer au monde de la moto.
Commentaires
salut a tous,
12-02-2017 11:42Furygan une marque à oublier absolument parce que ses cuirs ne sont pas totalement en cuir (intérieur en skaï, hors tissus bien évidement) et les glissières zip qui lâchent immanquablement au bout d'un an et 1/2
j'ai donc 2 blousons motos de cette marque qui sont totalement inutilisables
c'est dommage encore une marque française qui cherche a faire un maximum de profits au détriment de la qualité
Pas de pot tu leur avais fait un retour ?
12-02-2017 15:55perso j'ai un mi-saison/été (modèle Warrior je crois) en tissu qui est super: costaud, bonnes protecs, chaud avec la doublure, assez étanche (coup d'impermeabilisant une fois/an), look sympa et pour un super tarif (<200¤)
Seul reproche que je fais à cette marque, c'est la deco "kéké tuning" de leurs produits, d'ailleurs j'ai "épuré" mon blouson des nombreuses panthères et logos à gogo !
Même chose.
Du coup, j'avais opté pour du Dainese plus sobre.
Mais plus cher.
Mais plus sobre. 12-02-2017 18:26
Bonjour à tous,
29-05-2019 12:23Merci pour cet article.
Pour ma part, hyper satisfait de mon Furygan.
Acheté il y a au moins 10 ans. Usage régulier et tOujours en parfait état !
Idem, j'achète plus que Furygan maintenant après avoir testé dainese qui est bien niveau qualité mais qui reste un peu cher et alpinestars que je déconseille fortement vu la qualité de m**** et les prix abusés, si tu veut trouver un voleur, c'est bien eux et surement pas furygan ...bref, furygan, c'est un ratio qualité prix imbattable. J'en suis plus que satisfait vous l'aurez compris et en plus c'est Français lul :)
24-04-2020 16:35Je n'ai eu qu'un sac étanche de chez eux.
25-04-2020 09:32Mal, conçu. La sangle ventrale qui lâche systématiquement.
Vraiment très déçu.
Blousons et pantalon chez dainese, certes plus chers, mais très qualitatifs. Et un blouson en cuir bien entretenu dure... dure... dure...