Histoire constructeur : Münch

Légendaire Mammut

Si le nom Münch ne vous dit rien, le nom Mammut ne manquera pas d’éveiller quelques souvenirs. C’est en effet grâce à ce modèle emblématique que la firme a laissé un souvenir indélébile dans l’histoire motocycliste.

L’entreprise Münch est née sous l’initiative de Friedel Münch en 1960. Après la chute de la firme Horex, où il travaille en tant qu’ingénieur, Münch rachète l’outil de production et va vite se mettre à fabriquer ses propres motos.

Le premier modèle produit est la fameuse Mammut, en 1966. Cette dernière utilise un moteur NSU de 996cm3 issu du monde automobile. La machine bien que massive est capable de performances ahurissantes, atteignant presque les 200km/h. La Mammut connaîtra un certain succès qui poussera Münch à décliner sa machine en 1 177cm3 puis 1278cm3. Au total ce sont 478 exemplaires de la 1200-TTS qui seront produits.

Dans les années 70, les modèles adoptent de nouveaux noms et deviennent les Münch-4 TTS ou Münch TTS-E. Malgré des débuts prometteurs, la société ne parvient pas à engendrer suffisamment de revenus et se voit contrainte de fermer ses portes en 1980.

Friedel Münch continue toutefois de construire des motos 4 cylindres sous le nom Titan en passant à 1.287 cm3, 1.370 cm3, 1.527 cm3, 1.786 cm3 puis avec une unique Münch 2000 turbochargée de 1.996 cm3 fabriquée pour un conte allemand. Friedel prend sa retraite en 1991 et décède en avril 2014 à l'âge de 87 ans.

La Mammut est de retour

Les droits et le nom Münch sont ensuite rachetés par l’homme d’affaires Thomas Petsch, relançant ainsi la production de motos qui sortent sous la dénomination Mammut TTS et TTS-E.

Mais ce n’est qu’en 2000 que la Mammut fait un retour fracassant dans le monde moto avec la présentation à Intermot de la Mammut 2000. À l'inverse de son ancêtre qui était propulsée par un moteur auto, Petsch ne s'appuie que sur une culasse d'Opel Calibra pour développer son propre 4 cylindres en ligne suralimenté de 1.998 cm3 délivrant 260 ch et 295 Nm de couple. La moto est bridée à 250 km/h à l'image des autos d'outre-Rhin à l'époque et les précommandes sont ouvertes pour 250 modèles, pas un de plus.

En 2001 la production débute dans l'usine Sachs de Nuremberg où Münch loue une partie des installations pour assembler ses motos à la commande. Mais les coûts de production sont exorbitants, tout étant ici fait sur mesure et en petite série. Le prix de vente de 86.000 euros ne suffit même pas pour que la machine soit rentable. Petsch met un terme au projet dans le courant de l'année 2002 après qu'une quinzaine de modèles, prototypes et de série, aient été fabriqués, abandonnant ainsi ses espoirs de développement de sa propre usine et d'une version moins exclusive de plus petite cylindrée.

La Münch Mammut 2000 et la TTS 1200 de 1969

La marque est alors laissée en jachère jusqu'au décès prématuré de l'homme d'affaires à l'été 2017. La famille Petsch vend alors les droits à Markus Pohl en 2019 qui se lance depuis dans la fabrication de nouveaux exemplaires en rassemblant les pièces existantes.

Le Mammouth n'est toujours pas totalement éteint.