L'eCall : le système d'appel d'urgence automatique en Europe

Emergency Call : accélérer l'intervention des secours

1999 ! C'est la date de naissance du concept eCall ! Un concept adopté en 2015 par le parlement européen et rendu obligatoire sur toutes les voitures neuves à partir du 31 mars 2018 !

L'eCall est un système d'appel d'urgence automatique mis en place en Europe et qui repose sur le 112, le numéro unique d'urgence européen, ainsi que sur la géolocalisation par le biais de la navigation satellite Galileo.

La technologie va ainsi remplacer à terme les bornes d'appels d'urgence situées le long des routes, dont le nombre est déjà passé de 7.000 à 3.000 au cours des sept dernières années.

Comment ça marche ?

Le système repose sur des capteurs qui permettent de détecter un accident de la route, notamment lorsque l'airbag se déclenche ou que le véhicule se retourne. Pourvu d'un carte SIM, l'eCall lance alors un appel au 112 qui engage une communication vocale avec les occupants du véhicule. S'il ne s'est pas déclenché, ou si l'accident concerne un autre véhicule, il reste possible d'activer le système manuellement par une simple pression sur un bouton.

Dans le même temps, l'opérateur du centre d'appel d'urgence reçoit des données - datas - intégrant la localisation de l'accident (points GPS), l'heure de l'accident, le véhicule impliqué avec son numéro d'identification VIN voire son immatriculation mais aussi son carburant, sa direction, l'identification du fournisseur du service et si l'appel a été effectué de manière automatique ou manuelle. Ce dernier peut alors déployer les secours.

La plateforme est efficace puisqu'elle annonce en France un délai de seulement 75 secondes entre la réception d'un appel et l'envoi des secours !

Initié au niveau européen, le système fonctionne dans tous les pays de l'Union Européenne. Certains constructeurs ont également développé leurs propres systèmes fonctionnant à l'international mais reposant parfois sur une plateforme d'appel propre, qui elle-même alerte ensuite le 112.

Les plateformes d'assistance

Si l'eCall repose sur la même technologie avec un numéro de téléphone unique au niveau européen, il n'en est pas de même des plateformes d'assistance dont la responsabilité est laissée à chaque pays. Ce service est assuré en France par le Syndicat national des sociétés d'assistance (SNSA) qui regroupe dix sociétés d’assistance représentant 97% du marché (ACTA, AXA Assistance, Europ Assistance, Fidelia Assistance, Filassistance, Garantie Assistance, Inter Mutuelles Assistance, Mondial Assistance, Mutuaide Assistance, Opteven). Le SNSA estime à 30.000 le nombre d'appels passés en 2018; un nombre qui devrait augmenter dans les années à venir.

Gain de sécurité

La médecine d'urgence a développé le concept de l'heure d'or (golden hour) qui met en évidence l'importance d'opérer les blessés graves dans l'heure qui suit l'accident afin de maximiser les chances de survie de ces derniers. De même, plus une intervention est effectuée rapidement, moins les séquelles sont lourdes. Il ne s'agit pas uniquement de sauver des vies mais de réduire la gravité des accidents et des blessures. C'est pour soutenir cet objectif d'intervention et le traitement des accidentés de la route qu'a été mis en place l'eCall.

Selon les différentes études de la commission européenne sur le sujet, la généralisation de ce système sur les véhicules particuliers permettrait de réduire les temps d'intervention des secours de moitié sur les routes de campagnes et de 40 % en zone urbaine.

Alors que seuls 2% du parc automobile était équipé, l'UE a rendu obligatoire l'installation du dispositif sur les véhicules neufs en 2018. A termes, l'eCall devrait permettre d'épargner 2.000 personnes chaque année en Europe.

Ce que dit la loi

Développé à partir de 2003, le système aura du attendre 15 ans avant d'être généralisé. Le 28 avril 2015, le Parlement Européen adopte un projet de loi visant à rendre obligatoire l'eCall sur les véhicules neufs. Depuis le 1er avril 2018, toutes les voitures nouvellement homologués doivent ainsi être équipés de ce système pour pouvoir être commercialisés. Le système ne concerne pas - encore - les motos; le cahier des charges pour la moto n'ayant pas encore été formalisé au niveau européen.

Côté deux/trois-roues motorisés

Alors que l'automobile est désormais passé au stade obligatoire, les systèmes d'appel d'urgence automatique sont encore extrêmement rares dans l'univers du deux-roues motorisé.

En effet, le seul constructeur à avoir mis au point cette technologie pour ses motos est BMW avec son système d’Appel d’urgence intelligent. A l'inverse du système européen, celui-ci ne repose pas sur le 112, mais sur un centre d'appel propre à la marque. S'il est aussi possible de déclencher l'appel manuellement, la détection automatique d'un accident passe par différents capteurs installés sur la moto. Un microphone et un haut-parleur présents sur le commodo permettent alors de communiquer sans avoir besoin d'un kit spécifique intégré au casque. Proposé en option, l'eCall BMW est disponible sur toute la gamme GS, sur la R1200RT et sur l'ensemble des K1600.

Des fabricants tiers commencent également à proposer des systèmes eCall indépendants à installer sur les motos. C'est notamment le cas du DGuard allemand qui, en plus de l'alerte des secours ici effectué directement auprès du 112 et auprès des proches, remplis également le rôle de traceur antivol et permet d'être alerté en cas de tentative de vol.

On peut également retrouver l'eCall sur les équipements, comme le feu de freinage Cosmo Connected qui se positionne à l'arrière du casque. En plus d'avertir les autres usagers lors d'un freinage, le dispositif est doté d'un capteur de chute et permet d'alerter les secours en cas d'accident, mais aussi les proches par SMS en cas de chute.

Enfin, il existe aussi l'application gratuite Liberty Rider. Disponible sur smartphone, l'appli utilise les capteurs du téléphone pour détecter une chute. Si l'utilisateur ne répond pas dans les 2 minutes à l'écran d'alerte qui s'affiche, les secours sont alertés automatiquement. Il est également possible de les joindre manuellement. Afin de rassurer ses proches, il est possible de leur permettre de suivre sa position en temps réel.

Vie privée et données personnelles

Le système permettant de localiser le véhicule en temps réel, plusieurs inquiétudes ont été soulevées sur la possibilité de tracer le véhicule en permanence. Le règlement voté par le Parlement Européen prévoit ainsi que les informations personnelles ne soient pas conservées en mémoire, que les constructeurs ne laissent pas la possibilité de tracer le système en permanence ou encore que la mémoire interne du système ne conserve que les trois dernières positions du véhicule.

Economie

Il est estimé que la généralisation de l'eCall permettrait d'économiser 26 milliards d'euros par an à la communauté, notamment en diminuant d'environ 4% le nombre de tués. Mais la généralisation de l'eCall devrait générer un surcoût lors de l'installation sur un véhicule de l'ordre de 300 euros. A comparer aux 599 euros du Dguard pour la moto.

Dans le monde

L'eCall est uniquement européen mais il existe des systèmes similaires dans le monde avec notamment le OnStar de General Motors aux Etats-Unis ou ERA-GLONASS (pour « Emergency Reaction for road Accidents using GLONASS ») en Russie.

Avenir

Avec le renouvellement du parc automobile, on estime que toutes les voitures en seront équipées d'ici 2025. Une date qui pourrait correspondre avec son obligation portée à la moto.

Source

Règlement (UE) 2015/758 du Parlement européen et du Conseil du 29 avril 2015 concernant les exigences en matière de réception par type pour le déploiement du système eCall embarqué fondé sur le service 112 et modifiant la directive 2007/46/CE

Plus d'infos sur les systèmes d'urgence

• Site : www.gsa.europa.eu
• Le règlement européen sur l'eCall
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