L'accidentologie des deux-roues motorisés en Ile de France
Les deux-roues motorisés impliqués dans un accident sur deux en IDF
113 tués en 2012 soit 35% des tués
Un motard dans un accident sur deux en Ile-de-France. Voilà l'accroche qui trône sur l'une des affiches de la sécurité routière. Une accroche qui rappelle que les motards, au même titre que les piétons et les cyclistes sont des usagers vulnérables représentant 35% des tués en 2012 en région francilienne.
Si la moto se montre 27 fois plus mortelle que la voiture d'après une campagne de sensibilisation de la Sécurité Routière, cela s'avère d'autant plus vrai en Ile-de-France, région qui totalise à elle seule plus de 15% du parc de deux-roues motorisés en France. On dénombre ainsi en 2012 près de 19.291 accidents corporels de la circulation en région francilienne qui sont à l'origine de la mort de 326 personnes et de 22.891 victimes au total.
Malgré un net recul de l'accidentologie des deux-roues motorisés en Ile-de-France comme sur l'ensemble de l'hexagone en 2012, la région francilienne a tout de même comptabilisé 113 tués, soit 35% des décès sur les routes, 1.687 blessés hospitalisés (39% des blessés hospitalisés) et 8.771 accidents soit 46% des accidents.
Comparativement, en 2011 ce sont 122 utilisateurs de deux-roues soit 33.6% des tués qui ont trouvé la mort sur les routes franciliennes alors qu'en France métropolitaine les motards représentaient 24% des tués.
Les tranches d'âge les plus touchées
En deux-roues motorisés, la tranche des 15-24 ans représente 28% des tués et 34% des blessés hospitalisés. Une tendance qui peut s'expliquer par le manque d'expérience de ces jeunes conducteurs souvent adeptes des petites cylindrées puisque deux victimes sur trois circulent sur un deux-roues de petite cylindrée.
Autre catégorie surreprésentée dans l'accidentologie en Ile-de-France, les 25-44 ans. Ces jeunes actifs représentent en effet 54% des tués et 49% des blessés hospitalisés. Contrairement aux 15-24 ans, deux victimes sur trois situées dans la catégorie des 25-44 ans circulaient sur une cylindrée supérieure à 125cm3.
Les petites et grosses cylindrées
Fortement urbanisée, la région Ile-de-France dispose d'un vaste parc de deux-roues motorisés (15.8% du parc français) et notamment de scooters. Sans surprise, on constate que la grande majorité des victimes franciliennes étaient des conducteurs de petites cylindrées (<50cm3). On ne s'étonnera pas non plus de voir que le nombre de tués va en augmentant avec les cylindrées supérieures à 125cm3, notamment en raison d'une vitesse plus élevée.
Parmi les cylindrées supérieures à 50cm3, la motocyclette engendre 84% des tués et 74% des blessés. Elle est donc bien plus impliquée dans les accidents graves que le scooter.
Des accidents en semaine et aux heures de pointe
Si l'on veut éviter l'accident en Ile-de-France, mieux vaut éviter les heures de pointe. Plus facile à dire qu'à faire sans doute dans une région où le trafic est sans cesse dense. Si l'on se penche sur l'étude réalisée par la DRIEA, on remarquera que ces heures de pointe concernent les tranches horaires 7h-10h pour le matin avec 17% des accidents et 16h-20h pour le soir (31% des accidents). Les franciliens semblent plus alertes au saut du lit qu'après une dure journée de travail
Sur quel type de trajet ?
Les principaux motifs de déplacement impliquant des deux-roues motorisés dans un accident corporel en Ile-de-France sont les trajets "promenade-loisirs" (38%), suivis de près par les trajets "domicile-travail" (28%) ainsi que les "utilisations professionnelles" (18%).
Ainsi en Ile-de-France, les accidents se déroulant en trajet mission concernent 52% des deux-roues motorisés de petite cylindrée tandis que les trajets domicile-travail sont à l'origine de 44% des accidents des grosses cylindrées.
Les deux-roues responsables de 39% des accidents l'impliquant
En Ile-de-France, le deux-roues motorisés n'est présumé responsable que dans 39% des accidents l'impliquant. Parmi les véhicules jugés responsables, on constate que la proportion des petite cylindrée est omniprésente ainsi que les jeunes usagers (44%).
Les conflits entre deux-roues et véhicules légers représentent les 2/3 des accidents corporels des utilisateurs de deux-roues motorisés en Ile-de-France. De plus, les conflits impliquant un deux-roues et les piétons sont loin d'être négligeables dans la mesure où ils représentent 10% des accidents corporels en deux-roues motorisés.
Dans la moitié des accidents en Ile-de-France, la moitié des accidents se produit sans que le deux-roues n'effectue un changement de direction alors que 10% d'entre eux ont lieu dans une situation de dépassement.
Les causes d'accidents
En Ile-de-France, le taux de dépistages positifs à l'alcool est équivalent pour les conducteurs de deux-roues motorisés et de véhicules légers. Il est de l'ordre de 6% pour l'ensemble des accidents corporels.
Cependant, les utilisateurs de deux-roues sont plus impliqués que les conducteurs de véhicules légers dans les accidents mortels que ce soit en situation d'infraction (0.5g/L de sang) ou de délit (0.8g/L de sang).
Parmi les conducteurs de deux-roues, les situations de délit et d'infraction sur les accidents corporels concernent à 47% les petites cylindrées. Sur les accidents mortels, ces situations concernent à 54% les grosses cylindrées et à 30% les petites cylindrées.
En première ligne des causes d'accidents de deux-roues en Ile-de-France se trouve un défaut de maîtrise de la vitesse pour 39% des cas. Vient ensuite le refus de priorité (13%), le dépassement (20%) et enfin la circulation sur une voie réservée aux transports en commun (8%).
39% des infractions relevées dans les accidents de deux-roues concernent par ailleurs les petites cylindrées.
Les accidents corporels à Paris, les accidents mortels dans la grande couronne
Si l'on s'amuse à dresser une topographie des accidents de deux-roues en Ile-de-France on remarquera très rapidement que la majeure partie des accidents corporels ont lieu à Paris (48% des cas) ainsi qu'au sein de la Petite Couronne (34%). Pourtant, les accidents mortels sont plus fréquents dans la Grande Couronne (52%) et dans la Petite Couronne (32%). Un fait qui trouve vite son explication si tant est que l'on a déjà essayé de rouler vite dans la capitale. En raison de son trafic dense, les vitesses sont souvent minimes tandis que la Grande Couronne, moins urbanisée, permet aux différents usagers de la route de presser plus confortablement sur l'accélérateur.
Avec un peu plus de précisions, on peut dire que l'essentiel des accidents ont lieu sur les voies communales tandis que la gravité est plus importante sur les voies nationales avec 41% contre 19% pour les voies communales.
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