Chronique : La course, s'tà chier
Petite kronik acidulée sur la compétition moto... trop réel ?
Nan mais sérieusement. Faut les voir, tous ces types qui s'étripent tellement pour savoir qui c'est qu'a le plus gros kikitoudur que leur égo s'trimballe plus qu'en 19 tonnes. Qui exhibent le logo d'une banque mouillée jusqu'au cou dans le blanchiment du fric des cartels de la drogue et celui d'un labo pharmaceutique qui vend de la crème solaire qui file le cancer avec la bénédiction de Bruxelles. Avant, c'était les clopes, ou je ne sais quelle marque de chaussettes qui font pas puer des pieds. Faut vraiment pas avoir un gramme de fierté pour se trimbaler avec ça sur le cuir.
Faut les voir, tous ces bas de plafond qui tournent en rond vite-vite sur une route qui va nulle part, à claquer du chécos à cinq chiffres rien qu'en pneus de luxe sous l'oeil larmoyant des fans.
Alors oui, ils conduisent bien. Enfin vite, surtout. Mais bof, en fait. Ça me fait penser à ces gens qui sont capable de faire un noeud à une queue de cerise avec la langue. En société, ça fait rigoler 20 secondes, pis je salue la perf' en me disant que c'est Madame qui doit être contente si tu te cantonnes pas qu'aux queues de cerise. Mais sinon, dans la vraie vie, tu fais des choses utiles à part nouer des queues de cerise avec la langue ? Ou tourner à Carole en moins d'une zéro cinq ?
Comme je me dis que t'es ptète pas complètement pourri au jité de 13 heures, je t'épargne mes commentaires sur la très forte probabilité que ces braves gens soient gazés jusqu'au trognon de produits qui rendent Superman. Ils iraient tous en chœur, comme leurs cousins les as de la pédale, jurer les yeux dans les yeux qu'en fait non, même pô vrai, promijuré, ou alors pas plus que le copain d'à côté. J'dis rien non plus du Dakar.
500 connards
La course, c'est un peu une métaphore de la société. Pour qu'un Rossi quelconque soit devant, faut qu'il y ait 500 connards derrière pour remplir la grille, tous volontaires pour se faire marcher sur la gueule. Pour qu'un Pinault, ou qu'un Arnault, ou qu'un Bolloré... enfin, t'as pigé. Je ne sais pas, de Rossi ou d'Arnault, lequel je méprise le plus. Le pseudo prodige, ou le pseudo capitaine d'industrie (comme ils disent fort mal à propos : ce sont les rats et pas les capitaines qui quittent le navire en premier dès que ça sent le cramé).
Y'en a pour venir me les briser avec leur fable du « mec bien, dans l'fond », du type qui oeuvrumanitère, qu'a toujours la piécette pour les bébés-phoques orphelins d'Afrique centrale qu'on leur a tout pris même leur login sur Touiteure -le drame !
Rastignac
Rossi et ses potes vivent pour écraser les autres. Ce sont les champions de l'arrivisme mécanisé. Ils s'en font une fierté. Une raison de vivre, sous les flashs des fans et des sponsors. De minables Rastignac. Les piètres acteurs d'un spectacle convenu où tout ramène au fric, sordidement. Dallas, mais sur deux roues. Un aquarium rempli de requins rendus fous par les paillettes et le bruit. Un troupeau de mômes tout farauds parce qu'ils sont payés à jouer à çui-qui-pisse-le-plus-loin.
Charognards et Spartacus
Mais qui s'en étonne quand jités et magazines unanimes font concurrence de louanges à l'égard de ces charognards sans scrupules, qu'ils soient en piste ou cotés en Bourse. On a les Spartacus qu'on mérite -mais je gage qu'aucun d'entre eux ne sortira jamais armé du Colisée hertzien.
Pis faut voir le FanàRossi vomir sur le FanàMarquez qui peut pas encadrer le FanàHayden. Les adorateurs d'idoles -surtout vivantes- sont des gens dangereux, en plus d'être bêtes.
Courir quand on s'est pété la clavicule l'avant-veille n'est pas héroïque. C'est débile. Un électron fait le tour de Carole en moins d'une milliseconde, alors d'où tu la ramènes ?
Et v'là l'merdier quand l'un d'eux casse sa pipe. Le cortège des innombrables insignifiants qui s'en vont verser leur ch'tite larme (ou pire, e-larme). Et vas-y que ça bave que la vie elle est trop inzuste à la fin et que c'était un type formidable et que ça condoléances aux familles et que ça funérailles nationales...
Foutaises
C'était jamais qu'un énième arriviste mécanisé à tourner en rond très très vite. Il a été remplacé dans la semaine par un autre petit arriviste tout fier de rouler très très vite sur une route qui va nulle part, zeu chaud meuste gaut onne.
Comme l'aut', là. Ayrton Machintruc. V'là le drame planétaire quand il a crevé en piste. Et que ch'te colle son numéro de bécane sur le carénage, avec des bisounours, des petits coeurs et des poneys roses autour pour faire joli - v'là l'hommage de peigne-cul. Et que je t'achète le t-shirt collector™ «Ayrton Machintruc, 2 ans déjà » et que je te minuteudsilence au garde-à-vous, la main sur le coeur comme pour les connards en kaki. Mais qu'est-ce qu'on s'en cogne !
Enfin, je suppose qu'il faut voir le bon côté des choses : dans 20 ans, on ne verra pas Machintruc participer à une émission de télé-réalité pour has-been consistant entre autres à nouer le plus vite possible des queues de cerise avec la langue. Lui, comme nous, avons échappé à ça.
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