Morceaux choisis

Moto journal 1316 - 26 février 1998

Comparatif roadsters : Fazer, Hornet, Bandit

par Bertrand Sebileau

Best-seller : la bandit S reste une très bonne moto, polyvalente,, qui attaque sa quatrième année auréolée du titre de moto la plus vendue. La version N sans carénage conserve son atout de prix plancher.

Route balade ou rigolade, grands guidons et moteurs sympas sont là pour çà.

Toujours aussi jolie la Bandit possède la meilleure finition. Tout comme la Fazer et contrairement à la Hornet, elle dispose d'une béquille centrale bien pratique. Elle est aussi disponible en noir et s'affiche au prix le plus bas.
Très chic dans sa laque grise, le moteur de la Bandit est hérité de la routière GSX-F 600 disparue des catalogues. Il rend quand même plus de 20 chevaux à ses rivales d'aujourd'hui avec une courbe de couple bien creuse à mi-régime. C'est qu'il commence à dater ce 4 pattes à refroidissement air/huile; mais il a déjà largement prouvé sa fiabilité.

Compteurs : Chic. Comme sur la Hornet, le tableau de bord de la Suzuki va droit à l'essentiel mais se pare de cerclages chromés sur le compteur et le compte-tours pour faire chic. Vous remarquerez que sur nos trois motos, l'embrayage est à câble.

Freinage : Correct. La Bandit utilise les mêmes étriers que la Hornet mais ils sont noirs. Elle freine très correctement avec un feeling parfait. Les étriers ne sont donc pas la cause des problèmes de freins de la Honda. A noter que la puissance est inférieure au frein de la Fazer.

A mi-chemin entre la Bandit et une mostro Ducati, la Honda confirme ce que son look suggère : une exclusivité certaine. En comparaison, Bandit S et Fazer jouent la polyvalence à fond. Agréables, les positions de conduite sont nettement plus classiques, même si sur la Yamaha les reposes-pieds assez reculés et la selle inclinée vers l'avant vous collent contre le réservoir. Douce Bandit. La deuxième chose marquante dès que l'on roule avec nos roadsters, c'est l'homogénéité parfaite de ces trois motos. En s'asseyant sur la Suzuki, on constate immédiatement que la selle est la plus molle. En roulant, on s'aperçoit que ses suspensions sont les plus souples, que son moteur est le plus souple mais aussi le plus mou, que son comportement général donne dans l'onctueux, le filtré.
Plus molle sans pour autant que le confort soit meilleur, la Suzuki est plus pataude. Son freinage est excellent, même s'il est moins agressif que celui de la Yamaha.

Question protection, les têtes de fourche de la Yam et de la Suz rivalisent en offrant tous deux une efficacité excellente, sans remous ni bruit excessifs dans le casque et permettent sue autoroute sèche et déserte de soutenir une vitesse de croisière vous permettant d'aller directement en prison sans dommage pour le cou.

En ce qui concerne le duo, sur la Bandit, les deux poignées latérales sont moins agréables que l'unique poignée de la Yam et l'amortisseur arrière est vraiment trop souple, même réglé au plus dur. Du coup, si ce n'est pas trop mal pour le passager, c'est davantage pour le pilote que cela pose problème, le moto étant déstabilisée par son assiette trop basse de l'arrière.

Pour que ce comparo soit tout à fait complet; c'est sans passager que nous somme allés tester nos trois montures sur le circuit du Luc. Après l'épreuve de la route, on sait que la Suzuki n'est pas dans le coup en performances pures : plus lourde, plus souple de suspensions, plus lourde de direction et moins brillante que ses rivales, pas d'erreur, la Bandit ne peut pas suivre le rythme sur circuit. Mais elle s'y avère plus plaisante à piloter que prévu et démontre une précision de direction et une stabilité inattendues. Hormis sa vingtaine de chevaux de handicap et sa lenteur supérieure au changement d'angle, la Bandit confirme par le plaisir de son pilotage son excellent équilibre et sa grande homogénéité.

Notes et classements

De conception plus ancienne et moins bien servie par son moteur, la Bandit reste une excellente moto. Mais la Fazer lui fait beaucoup d'ombre.