Avis de banditmaniaque

Opinions de Daniel Naveau la Suzuki Bandit 1200

Je suis l'heureux propriétaire d'une Bandit 1200S depuis février 1999 et suis enchanté par ma moto. Elle allie puissance, souplesse, maniabilité et confort. Son couple est phénoménal, elle pousse à tous les régimes. Très alerte sur les routes sinueuses, elle fait preuve de stabilité dans les grandes lignes droites où elle peut libérer sa cavalerie. En ville elle se faufile aisément et encaisse les faibles vitesses sans rechigner. Son freinage est excellent, sans plongée intempestive. Toutes les commandes tombent bien sous les mains ou les pieds. la position de conduite, (tronc légèrement fléchi vers l'avant,) est relax, confortable et naturelle y compris pour la passagère. Le niveau sonore est très faible, un peu trop à mon goût.

Les raisons du choix

Lorsque j'ai commandé cette bécane en janvier 1999, je cherchais une moto qui me permette de tirer la bourre avec les copains le samedi, d'aller travailler en semaine et de voyager avec mon épouse. Je ne voulais pas d'une hypersport sur laquelle il faut se coucher avec les jambes repliées et sur laquelle la passagère adopte la position de la grenouille, mais cherchais une machine où l'on s'assied naturellement.

Presque une GT ?

Avec la Bandit, je suis presque comblé. J'aurais voulu une " Grand Tourisme " comme la défunte GSXF 1100, mais au catalogue Suzuki, il n'existe plus de GT, ni chez Yamaha, hormis la Diversion à personnaliser. Il faut se tourner vers BMW, Triumph ou la Honda Paneuropéan, la Kawa GTR, mais c'est beaucoup plus cher. Je ne comprends pas les constructeurs qui réalisent des machines sport ultra performantes mais négligent les GT. Hors il existe là un créneau de clientèle important à satisfaire que l'on peut typer comme suit : un couple à l'aube de la cinquantaine qui viennent de terminer leur prêt hypothécaire, dont les enfants sont autonomes et qui ont envie de se défouler en voyageant avant d'être perclus de rhumatismes ... La Bandit, comme la Yamaha Diversion constituent de bonnes bases pour satisfaire cette clientèle. Il suffirait de peu de chose : un carénage plus enveloppant, des valises, un tableau de bord amélioré, des poses pieds arrière un poil plus bas. Dans le Moto & Loisirs N°1 de janvier 2000, on pouvait découvrir une remarquable réalisation française à la mode CRS sur base de la Diversion. Avec la Bandit 1200, la chose est possible aussi avec un avantage supplémentaire : le punch. Dommage qu'il faut bricoler pour remédier à la carence du constructeur. Sur ma moto personnelle, j'ai entamé la transformation GT en la dotant de bas de carénage dès le début. Plus tard, j'envisagerai les valises.

Sur la route

Actuellement, mon compteur affiche 11.000 bornes et je n'ai aucune plainte à formuler hormis la fiabilité de la jauge à essence qui sera remplacée sous garantie lors du prochain entretien. Au début, j'hésitais à torcher la poignée des gaz, maintenant je suis plus confiant et peux mieux exploiter les possibilités de la bête. Mais gaffe aux routes grasses. Je me souviens encore d'une balade vers le 15 août. Après plusieurs jours de beau temps, il tombait un petit crachin qui transformait la poussière en savon noir. En sortie d'un virage, j'ai ouvert un poil de trop et ma bandit s'est mise à l'équerre. Heureusement mon expérience du tout terrain m'a aidé, contrebraquage, remise en ligne, je m'en suis tiré avec une grosse frayeur. Je me souviens aussi d'un beau voyage Liège-Nancy-Liège en parallèle avec les vielles tiges où la Bandit m'a révélé ses qualités de grande routière. En conclusion, mon épouse et moi même sommes très satisfaits de la Suzuki Bandit, mais regrettons qu'elle ne figure pas d'origine en version GT dans le catalogue de la marque."

Daniel Naveau