Cityscoot en redressement judiciaire
Deux possibles repreneurs pour l'opérateur de scooters en libre-service à Paris
Le tribunal de Commerce de Paris décidera du sort de l'entreprise le 6 février
Il y a de ça près de 10 ans, le projet de proposer des scooters en libre-service à Paris, sur le même modèle que les Vélib et feu les Autolib, voyait le jour avec la création de Cityscoot qui mettait à disposition des usagers une flotte de scooters électriques Govecs.
En quelques années, la société va connaitre une forte expansion avec une flotte de scooter grimpant jusqu'à 3.800 véhicules et un déploiement dans d'autres villes comme Nice et Bordeaux, mais aussi à l'étranger à Milan, Turin, Rome et Barcelone. Dans le même temps, le marché et les concurrents se sont aussi installés un peu partout.
Lorsque la crise sanitaire a frappé en 2020, les différentes restrictions de mobilité, les confinements successifs et la généralisation du télétravail ont fortement impacté les activités de Cityscoot qui a été contraint de quitter plusieurs villes et de réduire la taille de sa flotte.
L'an dernier, Paris serrait même la vis par rapport aux scooters en libre-service en ne retenant que trois opérateurs. Cityscoot pouvait ainsi poursuivre ses opérations aux côtés de Yego et de Cooltra, mais dans la limite de 2.500 scooters exploités. La société entendait alors renouveler sa flotte et cherchait pour cela de nouveaux investisseurs, mais Cityscoot a été déclaré en cessation de paiement en novembre et placé en redressement judiciaire. Et ceci vient s'ajouter historiquement au fait que Cityscoot s'était déjà placée en 2022 sous la protection du tribunal de commerce afin de restructurer ses dettes.
L'avenir de la société se joue actuellement auprès du tribunal de Commerce de Paris qui devra prendre une décision sur l'avenir de Cityscoot le 6 février prochain. Deux dossiers ont été déposés pour la reprise de la société. Le premier est l'oeuvre de Bertrand Fleurose, fondateur qui avait quitté l'entreprise et le second est celui du concurrent Cooltra.
Les deux plans de reprise sont très nettement différents, en particulier au niveau du maintien de l'activité. Sur les 157 personnes sous contrat, le premier repreneur prévoit d'en conserver 140 et de renouveler la flotte pour relancer l'activité. Cooltra de son côté souhaite surtout récupérer la clientèle, le nom commercial et le contrat d'occupation du domaine public signé avec Paris qui court jusqu'en octobre 2028. Seuls 20 employés seront conservés. Cityscoot revendique en effet 250.000 utilisateurs actifs et plus de 18 millions de trajets depuis que l'entreprise a été créée en 2014 par Bertrand Fleurose. Et ces utilisateurs représentent une vraie valeur.
Si l'offre de reprise adressée par Bertrand Fleurose semble la plus juste, son financement n'a pas encore été bouclé et ce dernier est toujours à la recherche d'investisseurs qui pourront l'accompagner. Quoi qu'il en soit, c'est bien le tribunal de Commerce de Paris qui aura le fin mot de l'histoire dans très exactement deux semaines.
Commentaires
Avec la politique à géométrie variable de la mairie de Paris, difficile pour un investisseur de prendre position.Il y a un coup à jouer pour les JO mais ensuite ...
24-01-2024 13:52Le scoot est en perte de vitesse à Paris, vu comment ils se comportent, ce n'est pas un drame.
Je ne sais pas comment sont conçus les contrats mais si Cooltra absorbe Cityscoot, et qu'ils ne gardent pas deux entités juridiques séparées (ce qui serait difficile en ne conservant que 20 salariés), comment va se passer le contrat avec la mairie de Paris, qui limite à 2 500 le nombre de scooters exploités par société ?
24-01-2024 15:51Est-ce que cela fera de la place pour un troisième opérateur ? Ou bien est-ce que les deux opérateurs restants (Cooltra et Yego) seront autorisés à augmenter leur flotte ?
Avec tous les Parisiens qui débarquent le week end en Normandie, cela se pourrait bien.
24-01-2024 18:04Je me réfère à un reportage qui disait que le nombre de vendeurs-réparateurs de scooters avait diminué ainsi que l'activité.
Mais si la télé ment maintenant, je n'y peux pas grand chose.
Picabia, je rebondissais sur ta généralité "vu comment ils se comportent" -> en vrai, tu n'en sais rien. Quant à n'importe quel média, il est extrêmement simple de polariser dans un sens ou son opposé en quelques minutes un message qui, dans la vraie vie, n'est que minoritaire.
25-01-2024 09:07Exemple des scooters: il suffit de te poster à un feu tricolore et de chopper tout le monde.
Message 1: tu vires tous les 2RM respectueux du code de la route, et ne garde que ceux qui vont griller ton feu et/ou se confondre avec un vélo
Message 2: tu vires toutes les bagnoles respectueuses et les 2RM ayant un mauvais comportement, et hop, "aujourd'hui à Paris, le danger ne vient plus des scooters mais bien des automobilistes. Cette situation déjà connue par tous s'est aggravée depuis la mise en place des restrictions de circulation de la Mairie de Paris"
Tu saupoudres d'un micro-trottoir (tu trouveras toujours quelques bons clients bien croustillants) et hop, dans clic-clac dans la boite.
Dans les faits, quand je circule à vélo dans Paris, les scooters (ni les trottinettes même quand le libre-service était encore autorisé) ne sont pas ceux qui me posent problème, à part quelques uns qui se calent dans les sas vélo (mais qui se font désormais très souvent houspiller par des cyclistes vindicatifs)
Pour les médias, il est toujours possible d'opposer une vision contraire, surement que les types qui étaient interviewés étaient aussi dans la combine. Je suis méfiant envers les médias mais de là à tout remettre en cause.
25-01-2024 13:25Chacun sa grille de lecture, je vais à Paris en voiture et ce n'est pas faire injure de dire que certains se conduisent comme des sagouins.
Mais heureusement pour moi, je n'y vais pas souvent, je vous laisse vous débrouiller entre vous.Mais je n'apprécie toujours pas quand un scooter me rase le pif en changeant inopinément de voie.
Inextenza je souhaiterai partager ton avis mais ce n’est pas la réalité car je suis utilisateur de 4 roues et de 2 roues à Paris et je vois des choses différentes.
26-01-2024 22:02Les utilisateurs de scooters ne sont pas en majorité des conducteurs volontairement dangereux, mais la plupart sont involontairement dangereux par manque de connaissance de la conduite d'un 2 roues, d'inexpérience qui les conduit à commettre des dangers permanents sans en prendre conscience, parce que sans formation à la conduite d'un 2 roues en ville, pas de notion de la vitesse ni de la distance des freinages de leur véhicule et de ceux qui les entourent.
J'ai des amies et amis qui utilisent des scooters sans avoir conduit de 2 roues auparavant qui se mangent des gamelles assez souvent parce que sans formation à la conduite en milieu urbain.
Aujourd'hui avec le trafic en ville c’est indispensable, à la campagne tu peux t’en dispenser.
Effectivement, Il suffit de laisser deux entités juridiques différentes, chapeautés par une holding non ?
ET une entité technique indépendante. Comme cela tu as deux coquilles vide sur lesquels reposent les contrats que tu peux faire couler ou vendre ou modifier sans impacter le reste. Elles restent déficitaires permanente (sinon c'est pas marrant) et l'ensemble de la valorisation se fait sur l'entité tiers et la Holding.
Je crois que en théorie ce n'est plus autorisé mais le rachat va surement se faire sur le dos de City scoot qui va financer son propre rachat donc endettés permanent ...
ET les banques s'assoient sur les intérêts d'emprunt du précédent endettement et fiancent le nouvel emprunt.
Good job. 27-01-2024 11:24
A-lain> Le problème c'est que chaque entité est censée ne pas dépasser les 2500 véhicules. Il faut donc que le nom Cityscoot reste, que la structure reste propriétaire juridique des véhicules. Ceci dit, avec effectivement une entité technique qui gère l'entretien et diverses prestations (avec du coup la majorité des salariés), ça peut sans doute se faire.
27-01-2024 14:07Pour le coup des coquilles vides déficitaires, ça ne sert pas à grand chose, puisque les comptes seront être ré-équilibrées par un versement issu de la holding (on ne peut pas garder une société déficitaire indéfiniment) : les bénéfices qui ne seront pas faits par les entités seront faites par la holding (avec les impôts qui vont avec). Ce type de montage n'a de sens que si une des entités est localisée dans une zone où le taux d'imposition est plus faible que dans les autres.
--- Le tribunal de commerce de Paris a validé l'offre de reprise de Cityscooter proposée par Cooltra aujourd'hui ---
22-02-2024 19:54