Essai et test : l'Autolib

Essai du concept de voiture partagée en location

C'est l'ère du partage. Après le vélo, la voiture électrique est arrivée en ville, avec la promesse d'écologie, de moindre embouteillage, de practicité et de coût modique.

Sur le papier, c'est idéal. Vous voulez aller d'un point A à un point B, mais vous n'avez pas envie d'exploser votre porte-monnaie avec un taxi. L'autolib vous ouvre sa porte pour des courses de quelques euros. On a voulu essayer pour se faire notre propre opinion.

Pour rouler, en Autolib, il faut un abonnement. C'est normal : il faut montrer patte blanche, envoyer carte d'identité, permis de conduire et carte bleue. L'abonnement est alors nominatif, notamment pour couvrir vos déplacements au niveau assurance. Pour le prix, c'est à la tête du client, ou plutôt très variable en fonction de la promo et de la saison. Vous pouvez juste payer à la course certes, mais si vous avez l'intention de le prendre régulièrement, l'abonnement annuel est plus intéressant. Là, le prix est officiellement à 120 euros. Mais soyez rassurés, personne ne paie se prix là, à moins d'être un pigeon. En fait, les promos descendent régulièrement à 70 euros voire en-dessous, même si c'est plus rare. De mon côté, j'ai payé 55 euros (quelqu'un a réussi à avoir moins cher encore ?). Là, encore une fois, sur le papier, cela devient intéressant car la course peut ne couter que quelques euros, soit à peine plus cher qu'un billet de RER, notamment entre banlieue et Paris.

Çà, c'est sur le papier. Mais les promesses n'engagent que ceux qui y croient dit-on. En fait, on déchante vite ensuite lors de l'utilisation...

Il n'y pas toujours une voiture de dispo en état de charge au départ, voire aucune voiture tout court. Il est donc fortement conseillé de vérifier à l'avance pour s'éviter souvent une longue marche à pied inutile. Ensuite, il faut qu'il y ait une place à l'arrivée. Et là, j'ai plusieurs fois eu la surprise malgré des essais de réservation à l'avance d'avoir l'emplacement d'arrivée plein et l'emplacement le plus proche situé alors à plus d'un kilomètre, voire 2.6 km quand on sort de Paris où les stations sont plus rares... à faire à pied donc. Il n'y a alors aucun temps de gagné, voire du temps perdu et de l'argent.

L'état des voitures. Au tout début, cela allait. Mais au fur et à mesure des mois, les voitures ont souffert des mauvais traitements de leur propriétaires temporaires, au niveau extérieur, mais aussi intérieur. Quand à l'intérieur, le "très sale" demandé lorsqu'on l'on prend la voiture devrait être remplacé par "porcherie". Clairement, certains utilisateurs ont déjeuné gras en prenant la voiture et l'on laissé en l'état quand ce ne sont pas les mégots de cigarettes. Il y a juste un problème d'incivisme dont tout le monde pâtit et c'est vraiment dommage.

Ensuite, il faut que la voiture marche ! Mais entre les contacteurs bloqués, le Neiman bloqué, la charge en fait insuffisante, vous pouvez vous retrouver avec une voiture qui ne démarre pas. Il faut alors appeler pour essayer de débloquer la voiture, quand le service est de bonne volonté. Car quand il est de mauvaise volonté, vous payez alors que la voiture ne tourne pas. Et si vus n'avez pas correctement badgé dans le bon ordre à la fin de la course, la voiture continue à être facturée alors que vous ne l'utilisez pas. Vous vous apercevez plus tard que vous devez payer une centaine d'euros pour une course inexacte ou pire qui n'a jamais pu être faite, sans oublier dans certains cas la demi-heure perdue en appels divers et variés pour essayer de résoudre la situation, sans résultat. C'est arrivé le jour même de la rédaction de cet article : la voiture n'a pas démarré : une demi-heure de tractations pour s'en sortir s'en y arriver. Résultat, j'ai pris un taxi. Mais j'ai quand même été facturé pour une demi-heure d'utilisation alors que la voiture n'a juste pas bougé d'un centimètre. Rageant !

Bref, si vous n'êtes pas pressés, si vous avez de l'argent à perdre au hasard de la bonne volonté de la fée électricité ou si vous n'avez vraiment pas d'autre choix, prenez l'Autolib. Sinon, continuez à prendre votre moto, les transports en communs, la marche à pied, les taxis ou Uber. Vous saurez ainsi à l'avance à quoi vous vous exposez. Là, c'est un peu la roulette russe.

Par contre, quand çà marche, vous pouvez oublier le parking, puisqu'avec un peu de chance, vous aurez une place de réservée à destination et donc aucun temps de perdu ni à chercher une place ni à payer un parking.

Le principe est bon cependant. Cela peut désengager les centres urbains et rendre service à de nombreuses personnes en rendant le déplacement économique. Il faut donc espérer que la qualité globale s'améliore pour devenir un vrai service et non pas une source d'énervement, de perte de temps et d'argent.

On n'a peut-être vraiment pas eu de chance parmi nos 5 tentatives ? Alors, n'hésitez pas à commenter ou faire part de votre propre expérience pour compléter.

Edit [14/10/2015] : finalement, le montant dû de la dernière tentative de conduite qui n'avait pas permis de démarrer la voiture a été annulé.

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