La norme antipollution Euro 5+ arrive

Tests de durabilités revus, diagnostics renforcés et normes de bruit modifiées

Une évolution règlementaire déployée progressivement à partir de 2024

Alors que le Parlement européen vient encore de confirmer la fin de la vente des voitures et camionnettes thermiques neuves à partir de 2035, le secteur du deux-roues motorisé se prépare lui aussi à quelques changements règlementaires alors que les normes antipollutions doivent encore se durcir.

Longtemps à la traine par rapport aux voitures, motos et scooters ont vite rattrapé leur retard en matière de régulation des émissions polluantes avec l'introduction d'Euro 4 en 2016 puis d'Euro 5 en 2021, bien que le déploiement de cette dernière ait été accompagné de dérogation en raison du contexte économique lié à la crise sanitaire.

Comme à chaque changement de normes, un certain nombre de modèles a disparu, les constructeurs faisant le choix de ne pas renouveler certains moteurs, le plus souvent pour des raisons de rentabilité.

Ce n'est pas Euro 6 qui attend les constructeurs de motos cette fois-ci, mais une version "2.0" de la norme actuelle. Prévue de longue date, Euro 5+ doit ainsi venir compléter les règles introduites il y a deux ans. Outre les tests d'émissions, dont les niveaux restent les mêmes, la norme "+" va surtout ajouter de nouveaux critères sur les dispositifs de diagnostics embarqués, les tests de durabilité et les tests sonores. Très redoutés, les niveaux de ces derniers sont encore en cours de définition.

L'idée est ici de permettre d'assurer que les niveaux d'émissions polluantes ne dépassent pas la limite autorisée aussi bien lorsque la moto est neuve que dans le temps. Pour cela, le test de durabilité des catalyseurs ne devra plus reposer sur un calcul de la détérioration, mais uniquement sur des prises de données réelles. L'opération n'est pas plus compliquée, mais surtout plus longue et donc plus couteuse. Elle risque également de poser des soucis à certains systèmes d'entrée de gamme qui passent aujourd'hui la norme de justesse et que de savants calculs mathématiques pouvaient sauver.

L'outil de diagnostic embarqué OBD II ne se contentera plus de vérifier la bonne connexion des capteurs et la cohérence des données récoltées, mais va également devoir surveiller le catalyseur et réaliser un nombre minimal d'analyses durant la conduite. Une fréquence de vérification est ici introduite, le système devant désormais réaliser une analyse au moins tous les 10% du temps que le 2-roues est utilisé. La surveillance du catalyseur passe quant à elle par une deuxième sonde lambda qui est elle aussi surveillée.

Enfin, l'OBD va également devoir prévenir le conducteur lorsqu'une réduction significative du couple est détectée, par exemple en cas de surchauffe. L'avertissement se fera par un témoin d'affichage sur l'instrumentation de bord.

S'il reste encore des points à éclaircir, en particulier autour des limites d'émissions sonores, il est déjà prévu qu'Euro 5+ entre en vigueur dès 2024 pour les véhicules nouvellement homologués avant de se généraliser à tous les deux-roues neufs l'année suivante. Des dérogations seront également au programme pour permettre aux marques de vendre les stocks.

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• Source : www.motociclismo.it
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