1,71 milliard engrangé par les radars automatiques et contrôles de police

3,7 milliards d'euros de budget pour la sécurité routière

11,5 % des recettes des radars automatiques pour le désendettement de l'État

Depuis l'apparition des radars automatiques sur les bords des routes françaises en 2003, de nombreux conducteurs y voient un moyen pour l'État de remplir ses caisses à travers une forme de racket. Ces accusations, le gouvernement les a toujours balayées en assurant que le rôle des radars était avant tout sécuritaire.

Pour justifier ces affirmations, les pouvoirs publics ont fait le choix de la transparence en présentant depuis 2017, non seulement le fruit des recettes liées aux infractions routières, mais aussi le détail de l'attribution des recettes issues des contrôles automatisés et des frais engagés en faveur de la sécurité routière.

Des recettes en hausse en 2021

À l'occasion du Projet de loi de finances pour 2023, le gouvernement a ainsi remis un document de 75 pages aux assemblées parlementaires détaillant la destination des recettes générées par le contrôle automatisé pour l'année 2021.

Au cours de l'année 2021, c'est ainsi 1,71 milliard qui a été généré par les amendes des contrôles de police (850 millions, 49,7%) et par les radars automatiques (859 millions, 50,3%). Pour ces derniers, le montant des amendes forfaitaire s'élève à 655 millions et celui des amendes majorées à 204 millions d'euros. Après trois années marquées par des baisses successives, les recettes des radars automatiques repartent donc à la hausse en 2021.

Attribution des recettes des radars automatiques

Ces 859 millions d'euros ont comme toujours ont été utilisés à travers plusieurs postes de dépense, dans l'ensemble dans les mêmes proportions que les années précédentes. L'Agence de Financement des Infrastructures de Transport de France (AFIT France) s'est vue allouer 273 millions d'euros pour l'entretien des infrastructures qui lui a coûté 990 millions.

Les collectivités territoriales ont quant à elles reçu 145 millions dans le cadre de leurs projets de sécurité routière, mais aussi 413 millions en provenance des amendes des contrôles de police. 26 millions d'euros ont également été alloués à l'amélioration de la prise en charge des accidentés de la route. Enfin, le gros du budget, 316 millions d'euros, a été alloué à la Délégation à la Sécurité Routière afin d'entretenir le parc de radars et de déployer de nouveaux appareils.

99 millions pour l'Etat

Les 99 millions d'euros manquant concernent quant à eux la part prélevée pour le désendettement de l'Etat. La part se réduit légèrement par rapport aux années précédentes avec 11,5% des recettes des radars automatiques prélevées.

Surtout, le gouvernement se justifie en rappelant que la politique de sécurité routière lui a coûté pas moins de 3,7 milliards d'euros dans son ensemble pour la seule année 2021. Un chiffre qui englobe l'ensemble des actions menées et subventions allouées, pas uniquement celles résultant des radars automatiques. Toujours selon les pouvoirs publics, le coût des 53.540 accidents corporels survenus en 2021 s'élève à plus de 46,3 milliards d'euros.

Un parc bien équipé

Principal cheval de bataille de la politique de sécurité routière en France, les radars automatiques continuent de se développer sur le territoire avec un parc qui compte aujourd'hui 4.447 dispositifs actifs.

Dans le détail, il s'agit de 2.523 radars fixes (dont 1.098 tourelles), 611 radars de franchissement, 472 voitures-radars, 501 radars mobiles (jumelles...) et 340 radars déplaçables (chantier...).

Plus d'infos sur les radars en France

• Site : www.securite-routiere.gouv.fr
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