Le Nigeria interdit la vente de motos

Une mesure nationale pour lutter contre les groupes terroristes

L'interdiction jugée contre-productive par la population

Sixième pays le plus peuplé au monde et premier pays africain en nombre d'habitants avec 206 millions personnes, le Nigeria abrite également de très nombreux deux-roues motorisés, un moyen économique et pratique pour se déplacer dans le pays. Mais voilà, la vente de motos et de scooters pourrait très prochainement y être interdite.

Ce n'est pas la première fois que les deux-roues sont ciblés dans le pays puisqu'il y a deux ans, la Capitale Abuja (depuis 1976, après avoir été à Lagos) avait déjà interdit la circulation des motos-taxis et des trois-roues motorisés dans ses rues pour lutter contre les embouteillages et réduire le nombre d'accidents de la route.

Sauf que cette fois la raison est tout autre et concerne l'ensemble du pays. En effet, le gouvernement nigérian a annoncé cette mesure afin de contrer les actions des groupes terroristes qui sévissent dans le pays et utilisent eux aussi principalement les motos.

L'annonce de la mesure n'a pas été bien accueillie alors que de nombreuses critiques s'élèvent pour expliquer qu'elle impactera surtout la population.

En effet, la moto est le mode de transport privilégié par les plus pauvres. Et les priver de leur seul moyen de transport pour rejoindre leur travail pourrait les pousser à rejoindre les groupes criminels. Par ailleurs, les motos sont également très utiles dans les zones rurales, notamment pour amener des personnes dans les hôpitaux qui sont distants de dizaines de kilomètres. Certains redoutent également que les vols de deux-roues se multiplient de la part de ces groupes. Enfin, compte tenu de la taille des frontières terrestres, les terroristes ne devraient a priori pas avoir trop de mal à importer illégalement des engins depuis les pays voisins.

Par ailleurs, il n'est pas prévu d'interdire l'utilisation des motos, mais seulement leur acquisition, du moins au niveau national. Des mesures ont ainsi pu être prises de manière locale comme à Gusau, dans le nord du pays, où le gouverneur a mis en place un couvre-feu à l'encontre des motards entre 20h et 6h depuis la mi-août et ordonné à la police de tirer sur tout conducteur ne respectant cette interdiction.

Plus d'infos sur les interdictions de deux-roues

• Source : independent.ng
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