Nigeria : Code de la Route
Attention, pays compliqué ! A réserver aux véritables aventuriers
Police corrompue, motos ignorées, routes défoncées, milices et terrorisme : un cocktail explosif !
Le Nigeria est sans conteste l'un des géants de l'Afrique ! Avec 250 ethnies et plus de 180 millions d'habitants, il est le 7ème pays le plus peuplé au monde et, de loin, le plus peuplé du continent. Ainsi, malgré sa superficie de plus de 923.000 km2, le Nigeria reste un pays densément peuplé. Disposant de riches ressources pétrolières, de gaz et de minerais, d'une industrie cinématographique florissante et d'une main d'oeuvre qualifiée grâce à la puissance des universités locales et l'apport de la diaspora, le Nigeria est aussi un pays où les inégalités sont criantes et où une grande partie de la population vit encore dans de réelles conditions de pauvreté. Le Nigeria est d'ailleurs le seul pays au monde à disposer d'importantes ressources pétrolières et qui se trouve malgré tout en situation de déficit budgétaire ; un paradoxe d'autant plus étonnant que le pétrole est du Bonny Light, un brut facile à raffiner.
Le Nigeria offre une variété de paysages et de climat, entre le Sud et son climat équatorial au bord du Golfe de Guinée et un nord plus aride, bordant le Sahel, le centre du pays étant composé de savane et de plateaux. Le point culminant est le Mont Chappal Waddi à 2419 mètres d'altitude.
D'un point de vue touristique, le Nigeria offre quelques centres d'intérêt : le parc National de Yankari, à l'Est, avec sa faune et ses sources chaudes issues du lac de Wikki, ou les Monts de Mandara, qui permettent de jolies randonnées entre collines peuplées de singes et pitons volcaniques. Sur le delta du Niger, la végétation est luxuriante et l'on trouve encore de nombreux villages de pécheurs traditionnels. Sur le plan des villes, les plus intéressantes sont sans conteste Kano, pour son marché et sa vieille ville musulmanne, ainsi que Lagos, pour son architecture, son ambiance, sa frénésie, sa culture, son archipel d'îles, ainsi que ses plages... Lagos et son trafic cauchemardesque, ses ponts et bretelles d'autoroutes entrelacés, ses merveilles architecturales cotoyant des immeubles en ruine. Lagos, l'incarnation du chaos et de la débrouille.
Le Nigeria, cependant, reste quasiment incontournable pour tous les voyageurs qui veulent se faire un tour de l'Afrique, voyage initiatique s'il en est, mais néanmoins de plus en plus difficile à réaliser au vu de l'évolution de la géopolitique. Le Nigeria est l'un des rares pays anglophones où l'on roule pourtant à droite ; le permis de conduire international est demandé.
50 km/h en ville, 100 sur route
Avec environ 200.000 kilomètres de routes dont 65.000 km sont bitumées, le réseau nigérian est relativement étendu, mais en général de mauvaise qualité, avec des trous, bosses, morceaux de bitumes manquants etc. L'entretien des routes n'est de toute évidence pas la spécialité du pays. Vu l'état des routes, une petite cylindrée utilitaire ou un trail seront les machines les mieux adaptées.
Les limitations de vitesse sont de 50 km/h en agglomération et de 100 km/h sur les routes nationales. Mais ce n'est pas vraiment en ces termes qu'il faudra raisonner. Car le Nigeria est un pays extrêmement dangereux pour les usagers de la route, avec l'un des taux d'accidents les plus élevés de la planète. Tous les indicateurs sont au rouge : police corrompue, indiscipline absolue, vitesse excessive, conduite anarchique, passages en force aux appels de phare et au klaxon, loi du plus fort.
Rouler au Nigeria est tellement chaotique qu'il vous faudra être en permanence sur vos gardes et vous méfier de tout. Sur les routes, des contrôles et barrages policiers et militaires sont assez fréquents. Bien entendu, rouler de nuit est absolument déconseillé !
Pas pour les débutants !
On l'aura compris : le Nigeria n'est pas pour les débutants ! Vous entendrez probablement des anecdotes très décalées par rapport à nos normes et standards occidentaux et la plupart sont, hélas, vraies ! De fait, seuls les vrais aventuriers sauront aller au-delà de ces réalités pour découvrir un pays certes difficile, mais aussi complexe et attachant, où l'organisation de l'élection de Miss Monde peut cohabiter avec l'instauration de la Charia, où les actes terroristes des territoires au Nord font écho à la créativité économique et culturelle du Sud. Un pays qui bouge au rythme du Shrine, la boîte de la famille Kuti, qui incarne l'Afrobeat, cette musique rythmée et éminemment politique.
Commentaires