Dainese lance son journal avec le Demonorosso
Innovation, Design, Artisanat, Ergonomie, Protection et Performance
A quand remonte la création du premier journal ? Faut-il remonter aux Egyptiens qui notaient les événements de la vie courante sur papyrus ? Ou en Europe en 1605 avec le journal de Johann Carolus. En France, en tout cas, le premier journal imprimé est La Gazette de Théophraste Renaudot en 1631. De l'histoire des événements de l'époque, on est passé au 4e pouvoir, capable à une époque de renverser des politiques. Les entreprises ont alors eu envie qu'on parle d'elles et elles ont commencé à entretenir des relations avec les journalistes et les médias pour faire parler d'elles. Sauf que faire la promotion d'une entreprise n'est pas le rôle d'un média. Du coup, les entreprises ont décidé de créer leur propre journal : la fameux journal d'entreprise, pour raconter des histoires, leurs histoires.
Après un pic dans les années 1980-2000, internet a pris le pas, avec des sites institutionnels puis des sites produits, permettant aux entreprises de publier leurs propres informations sans les médias. Mais un site avec un catalogue de produits, sans vente souvent encore, n'est pas très attractif. On commence donc à revoir fleurir les journaux d'entreprise, mais en ligne. Et c'est ce que fait aujourd'hui Dainese avec son journal Demonorosso, autrement dit le "démon rouge", l'emblème de la marque.
Disponible pour l'instant en anglais et italien mais aussi en japonais, le journal Dainese propose six grandes thématiques avec Innovation, Design, Artisanat, Ergonomie, Protection et performance, autant de points "marketing" que la marque met en avant. Mais si on oublie cette segmentation et autant de mots clefs, le journal a pour objectif de parler des technologies et des hommes à travers le monde et de raconter des histoires, sans vente ni produit.
Si certains pilotes sont des stars mondiales comme Niki Lauda, on suit leur évolution à travers leurs victoires.
On découvre ainsi l'athlète Philippe Perakis qui voulait se protéger en compétition de VTT dans les années 90.
Plus proche de nous, on rencontre un pilote comme jack Miller... après Giocomo Agostini qui explique ses cinq circuits préférés.
Mais c'est aussi l'occasion de rentrer dans l'histoire de la recherche aérodynamique, de partir à moto au Tibet ou de découvrir comment on coud une combinaison de cuir pour la piste.
Entre photos d'archives, interviews vidéo, ce sont des pans d'histoire de Dainese et AGV qui sont couverts, jusqu'à des conseils et astuces sur l'entretien de son équipement ou encore la conduite à moto.
Dainese veut ici créer à la suite de son DART, le musée Dainese, un lieu de référence de contenu sur les hommes qui ont marqué l'histoire de la marque... grâce à l'apport de journalistes. Car si une personne gère en interne la réalisation de ce journal, ce sont bien des journalistes de tous pays qui produisent le contenu, ceci expliquant la qualité du rédactionnel et du contenu, au même titre qu'un vrai journal et non pas comme un simple journal d'entreprise.
Ainsi pour Massimiliano Mirabella, responsable des marques Dainese et AGV, il s'agit bien d'avoir un journal tourné avant tout vers l'humain, puis ensuite vers les histoires et les technologies et en dernier vers les produits.
Si le DART est à propos du passé, Demonorosso est à propos du passé, du présent et de l'avenir.
Forcément, on y parle de Dainese et de AGV, mais plus comme une trame de fond que comme des articles dédiés ou à la gloire de la marque. Les articles sont plutôt courts, parfois agrémentés de vidéo et çà se lit surtout très bien sur une tablette le soir.
Mais la qualité des photos ferait que l'on aimerait presque tenir le journal en main, un journal d'entreprise certes, mais intéressant parce que cherchant à partager une histoire bien avant une marque ou un produit en particulier, comme un puzzle qui se reconstitue sous les lignes.
A Massimiliano Mirabella à qui on demande quel est l'article qui a été le plus dur à écrire, il répond : "le prochain". Parce qu'il y a de plus en plus de pression pour écrire un article de meilleure qualité et qui apporte une nouvelle histoire enrichissante au lecteur. Mais il reconnait que les articles les plus pointus sur les technologies sont les plus durs "parce qu'il faut expliquer la technologie de façon simple et intéressante tout en apportant quelque chose au lecteur".
Le journal devrait être traduit en français à l'avenir, avec à terme la possibilité de voir le journal également imprimé. Une traduction que l'on attend avec impatience.
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