Les nouveaux enjeux de la compétition en temps de crise
Des Grands Prix aux Rallyes en passant par le Flat Track et le Supercross
Interview de Stefan Pierer, le patron du groupe KTM
Comme on a pu le voir à travers les déclarations de son patron Stefan Pierer, le groupe KTM a connu un début d'année difficile, mais pas dramatique. Le groupe autrichien maintient ainsi ses plannings de développement pour ses nouveaux modèles, que ce soit avec des moteurs à combustion ou électriques et va s'étendre à de nouveaux segments. Pour ce qui est de la compétition, la situation est encore différente puisqu'elle dépend de facteurs encore différents. Explications...
Envisagez-vous toujours de participer aux courses de l'AFT Flat Track aux Etats-Unis avec une Husqvarna bicylindre ?
Stefan Pierer : C'était notre ambition avant le Coronavirus. Mais les choses changé depuis et nous l'avons reporté d'au moins un an. Nous allons voir comment l'AFT se développe avant de décider de nous engager. Ce n'est pas annulé, juste reporté. Nous participons toujours à l'AFT Flat Track avec nos équipes monocylindre et les deux marques connaissent un grand succès. C'est parfait pour nous car il s'agit d'un produit Ready to Race issu du motocross, il fonctionne bien et remplit notre objectif de permettre aux clients de concurrencer avec succès les équipes d'usine. Mais c'est sûr que le Twin est repoussé d'un an.
KTM est "Ready to Race", mais la plupart des activités de course, en particulier celles impliquant des voyages internationaux, ont été annulées ou repoussées. Quel impact la pandémie a-t-elle eu sur le programme de course de KTM ?
Il y a deux impacts, un positif et un négatif. Le point négatif est que nous ne pouvons pas faire de course et, comme vous le dites, c'est ce que nous aimons faire ! Du côté positif, si vous ne faites pas de course, vous ne dépensez pas d'agent pour du matériel, pour voyager... vous pouvez immédiatement économiser beaucoup d'argent et rester à la maison pour vous protéger. Mais le MotoGP semble recommencer fin juillet, probablement à Jerez avec deux courses, puis en République Tchèque et en Autriche et après en France, bien que nous verrons combien de spectateurs serons autorisés à assister à ces événements. Mais ça se présente bien et je suis certain que nous aurons des courses passionnantes. C'est certain que tout le monde attend avec impatience de reprendre la piste. Je pense que toute la communauté et tous les constructeurs soutiennent les décisions prises par la Dorna. Ils ont gelé la technologie pendant un an et demi. Nous pouvons donc utiliser tout le matériel que nous avons en stock pour la saison prochaine. Cette décision est une aide réelle en plus d'être une décision intelligente. Donc je pense que le MotoGP reviendra plus fort qu'avant.
Et en off-road ?
L'off-road est évidemment notre domaine d'expertise, où nous avons un gros défi supplémentaire car nous courons maintenant avec une troisième marque (NDLR GasGas). C'est certainement une aide, car nous avons tant de pilotes compétitifs que nous pourrions déjà organiser un championnat du monde avec seulement KTM, Husqvarna et GasGas (rires) ! Il semble que le MXGP recommence également en Russie le 2 août et, comme tout le monde, nous ne pouvons tout simplement plus attendre.
Et le Supercross vient également de redémarrer aux Etats-Unis...
Oui, à Salt Lake City après avoir manqué sept courses et Cooper Webb a gagné pour KTM sur sa 450-SX ! Donc, tout le monde ici est vraiment très heureux de voir la compétition non seulement recommencer, mais aussi la KTM reprendre là où elle s'était arrêtée : au sommet du podium !
OK, désolé de le mentionner, mais cette année Honda vous a battu au Dakar pour la première fois depuis bien longtemps. Quelle est la réponse de KTM ?
Je pense qu'il y a un côté positif et négatif à ça. Mais après 18 victoires, nous pensons qu'il est très important pour une autre marque de gagner, car cela augmente l'attrait de l'épreuve. Donc je pense que oui, c'est la course, parfois c'est dur à encaisser et vous travaillez très dur pour essayer de gagner la fois suivante. OK, la deuxième place est la deuxième place, c'est toujours un podium, mais gagner à nouveau serait aussi très bien ! Nous ferons de notre mieux pour que cela se produise en janvier prochain.
Laia Sanz a fait une très bonne course avec la GasGas, donc y aura-t-il une plus grande équipe pour le prochain Dakar ?
Pour une femme, réussir dans une course aussi difficile et battre autant d'hommes est une belle histoire. Ce fut un très bon lancement marketing pour GasGas sous la direction de KTM. A coup sûr, deux pilotes courront pour la marque en 2021.
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