La sécurité routière accélère en Asie
340.000 morts par an sur les routes officiellement, mais plus du double selon l'OMS
Création d'un observatoire de la sécurité routière en Asie-Pacifique pour récolter des données fiables et enrayer la mortalité routière
La mortalité routière est prise très au sérieux en France avec de nombreuses actions, la plupart du temps répressives mais aussi parfois pédagogiques.
Au niveau international aussi la route est un élément important puisque c'est la 8e cause de mortalité mondiale avec pas moins de 1,35 million de décès chaque année selon les chiffres de l'OMS.
Les études de l'OMS montrent surtout de forts écarts entre les pays avec un taux de mortalité trois fois plus important là où se trouvent les plus bas revenus. Un autre problème mis en évidence par l'organisation mondiale de la santé réside dans les disparités sur les moyens mis en oeuvre pour lutter contre l'accidentalité routière, notamment en matière de relevé des informations.
Des chiffres de mortalité routière sous-évalués
Ainsi, si les chiffres officiels font état de 341.272 décès sur les routes en Asie, l'OMS estime que cette valeur est plus proche des 772.000 morts.
Afin de soutenir ces pays dans la collecte, l'analyse et le partage de données fiables, la troisième conférence ministérielle internationale sur la sécurité routière a donné lieu à la création d'un observatoire de la sécurité routière dans la région Asie-Pacifique, l'APRSO. Cette création fait suite à celles des observatoires d'Amérique latine en 2012 et d'Afrique en 2018.
Concrètement, ce sont plus de 2.000 décès qui surviennent chaque jour sur les routes de la région Asie-Pacifique. Les utilisateurs de deux et trois roues motorisés sont d'ailleurs particulièrement touchés. Là où motards et scootéristes représentent 11% des tués en Europe, ils sont 43 % en Asie du Sud-Est et 36% dans le Pacifique Occidental. Au-delà des pertes humaines, le coût économique est également important. Selon les recherches menées par la Banque Mondiale, réduire de moitié la mortalité routière dans la région dans les 24 ans à venir permettrait de faire grimper le PIB (Produit Intérieur Brut) des pays concernés jusqu'à 22 %.
La création de l'APRSO est une initiative réalisée conjointement par la Banque Mondiale, la Fédération Internationale de l'Automobile, le Forum International des Transports, la commission économique et sociale asiatique des Nations Unies et l'Asian Development Bank. L'OMS et l'UNESCAP apportent un soutien technique tandis que l'APRSO reçoit un apport financier du Royaume-Uni à travers le Global Road Safety Facility.
Jean Todt, Président de la FIA et envoyé spécial pour la sécurité routière du Secrétaire Général des Nations Unies :
La collecte de données fiables sur la sécurité routière peut entraîner des changements de politique durables. Je suis heureux de voir que l'initiative [...] a conduit à la création de l'observatoire de la sécurité routière en Asie-Pacifique. Il représente une nouvelle opportunité pour les gouvernements de la région de travailler leurs partenaires de la santé publique, des transports, des forces de l'ordre, de la société civile et du secteur privé pour promouvoir des actions ciblées afin de réduire le nombre de morts et de blessés sur les routes.
Commentaires
Ouah 770 000 morts par an en Asie!!! Il ya un créneau en terme de sécurité là bas!
19-02-2020 16:11Les histogrammes sont faits sur le nombre de morts recensés ou estimés ?
19-02-2020 16:29Si on fait le calcul, ce sont selon les estimation WHO (donc les 770 000 morts)
19-02-2020 16:47Vite, vite, il faut leur envoyer Perrichon, Golt, Barbe et Philippe qui sont tous, comme chacun sait, des experts en matière de sécurité routière. Le nombre de mort devrait être divisé par 10 en un claquement de doigts
19-02-2020 17:30Sont bêtes en Asie... Ils savent pas qu'il faut des radars pour "sauver" toutes ces vies.
19-02-2020 17:43Faut vite leur faire part de toutes les lumières des génies en Sécurité Routière qu'on a ici en France (et en Belgique il semble).
avoir la proportion de décès en 2roues, sans comparer la proportion de trajets en 2roues... ça parle pas.
19-02-2020 18:00Y a pas un truc qui vous choque dans cet article ?
20-02-2020 07:56Voir les mots "banque" et PIB associés avec "sécurité routière" ?
En fait, si les financiers n'y voyaient pas un moyen de s'en mettre encore plus dans les fouilles, ils n'en auraient rien à fiche des crêves-la-faim qui laissent leur vie sur la route.
C'est pas le but avoué qui me dérange (bien au contraire), mais ce qui se cache derrière. C'est pas l'argent gagné par quelques uns qui ira dans la poche des plus nécéssiteux.
En Asie le code de la route et l'examen du permis de conduire n'existe pas.
20-02-2020 09:18Le klaxon est le seul moyen de se frayer une place dans le trafic, la voiture est un luxe et le 2 roues le moyen le plus populaire et le moins cher.
Maintenant faire un lien entre le PIB et la mortalité est un peu scabreux, il suffirait d'augmenter les salaires pour que le PIB augmente avec la consommation de ces populations. Regardez le pays d'origine de vos achats et faites le lien entre le prix que vous êtes disposé à dépenser
Déjà qu'on n'en sort pas avec la surpopulation mondiale...si on se met à vouloir sauver des dizaines de millier de vies annuellement...
20-02-2020 14:14Déjà qu'on n'en sort pas avec la surpopulation mondiale...si on se met à vouloir sauver des dizaines de millier de vies annuellement...
20-02-2020 17:17Disons qu'il y a un juste milieu entre l'anarchie qui règne là-bas, et la chasse à la chimère française du zéro mort sur la route (en réalité, chasse au pognon)
21-02-2020 10:31Froggy, l'Asian Bank of Development n'est pas une banque au sens classique du terme, c'est un organisme public (auquel cotisent les Etats Asiatiques) qui finance les grands projets de développement des pays membres : barrages, infrastructures routières ou ferroviaires, systèmes de santé, etc.
Son rôle est de favoriser le développement économique des pays - et en ce sens, son conseil sur la sécurité routière me parait parfaitement pertinent.
Pour la plupart des pays d'Asie (j'exclue le Japon et la Corée du Sud), améliorer le PIB (c'est à dire l'activité économique) est le meilleur levier pour améliorer les conditions de vie des populations.
Il faut ici faire le distingo avec nos sociétés occidentales. 06-03-2020 11:40
Merci pour ces précisions Fift. Ca change effectivement ma vision des choses.
06-03-2020 13:44Chavais pas !
N’y a pas de quoi
06-03-2020 14:40(Pour ma part, je l’ignorais aussi, j’ignorais même totalement l’existence de ce type d’organisme jusqu’à il n’y a pas si longtemps)
Salut
Pourquoi ? Si le PIB de la France augmente ce n'est pas bon pour sa population ?
C'est une vraie question
V 07-03-2020 21:37
Ouais, je vois pas bien la différence avec les pays occidentaux et même les autres? C'est pas une logique économique universelle?
07-03-2020 23:30
BIG, TOM>
08-03-2020 17:33ATTENTION, ce qui qui suit est une opinion totalement personnelle.
Dans les pays "en développement" (pour utiliser un terme désuet), la croissance est essentiellement due à l'augmentation du niveau d'équipement et d'accession au confort "moderne" de la classe moyenne, exactement comme en europe occidentale lors des 30 glorieuses. Faciliter l'augmentation du PIB se fait donc par des actions "simples" (enfin, façon de parler) et avec un effet souvent immédiat sur l'amélioration du niveau de vie d'une grande partie de la population. Avec des taux de croissance à 10% ou plus, ça va vite.
Dans nos pays occidentaux, nous avons atteint un niveau d'équipement tel que l'augmentation du PIB est très compliquée - on a déjà du mal à la maintenir au niveau de l'augmentation de la population. Aller chercher de la croissance est donc beaucoup plus complexe, et faciliter cette augmentation peut facilement se faire en n'ayant des bénéfices que pour une partie limitée de la population en "espérant" que ça se retraduise par ricochet sur l'ensemble (cf la fameuse "théorie du ruissellement").
Ah mais on ne conteste pas les difficultés qui peuvent varier suivant les pays, on pense juste que l'augmentation est forcément positive pour la population, quelle quelle soit.
09-03-2020 01:53La théorie du ruissellement est une théorie totalement invalidée par les études économiques sur les données réelles. Aucune étude chiffrée n'a pu en déceler les effets. A la limite pourrait on parler de "théorie du suintement", en termes d'ordre de grandeur ce serait plus exact.
Elle reste "à la mode" parce qu'elle est séduisante pour les classes les plus possédantes et les hommes politiques qui en sont issus.
Quand au problème d'application du PIB selon qu'on soit une économie "émergente" ou pas, cela tient aussi (voire surtout, opinion personnelle) à ce qui est intégré ou pas dans les données de calcul de ce Produit Intérieur. 09-03-2020 09:33
Le PIB est la somme de ce ce valent les productions de biens et de services à l'intérieur d'un pays ...
09-03-2020 12:22Supposer que ce PIB appartient et bénéficie à toute la population par le biais
d'une redistribution équitabled'un ruissellement imaginaire, relève d'une fable macronienne sans lien avec le réel.Sauf à se servir du chiffre pour mesurer à quel point un pays est notoirement riche, et alors s'étonner aussitôt du nombre de pauvres qui y survivent difficilement ... on se doute que ce fameux PIB destiné à se rassurer-mesurer-comparer entre riches, est un enfumage pour les habitants les plus pauvres qui concrètement mesurent leurs revenus, qu'ils soient en activité ou non.
Comme pour les actionnaires (voire les profits records du CAC40), les produits du PIB rapportent seulement à ceux qui en tirent profit.
44% des livrets A ont moins de 150¤ dessus ... (82% des Français en ont un)
On note que si le PIB est faible, il peut y avoir des très riches, et que si le PIB est très fort, il peut y avoir des très pauvres aussi ...