Il n'y a pas de demande pour l'électrique selon BMW
Son directeur du développement brosse un tableau pessimiste
Vrai ou faux ?
Le directeur du développement de BMW a affirmé qu'il n'y avait pas de demande client pour les véhicules électriques. Pour Klaus Frölich, la demande provient essentiellement des organes de régulation qui veulent voir se multiplier sur le marché des véhicules à batteries, par opposition aux modèles hybrides.
Il explique que les consommateurs sont frileux face à une infrastructure encore trop légère et un marché de l'occasion qui se cherche. Il indique aussi que le marché européen est différent de celui outre-Atlantique, où les ménages ont souvent la place d'avoir plusieurs véhicules et peuvent donc avoir une voiture purement électrique pour leurs petits déplacement en plus d'un véhicule thermique pour les grandes distances.
Il rappelle que c'est l'autonomie qui coûte cher avec l'électrique, par opposition au thermique où c'est la performance que le constructeur facture au client. Il est tout à fait possible de vendre un véhicule électrique aux performances comparables à une voiture thermique, mais elle sera bien trop chère pour le consommateur moyen. Un point qui se confirme quand on regarde le marché du deux-roues électrique puisque la Zero SR/F s'échange contre un peu plus de 20.000 euros. Oui, la Lightning Strike est à 13.000 $, mais il faudra que les ventes suivent.
Une partie d'échecs mondiale
Il y a indéniablement une part de vrai dans ce que déclare Klaus Frölich : il s'est vendu 302.000 véhicules sur batterie en 2018 en Europe, à comparer au 230.000 voitures neuves écoulées en France pour le seul mois de juin 2019. Mais il faut aussi considérer que ses propos reflètent la partie d'échecs qui se joue au niveau mondial entre les constructeurs mais aussi avec les gouvernements et les organes de régulation.
Entre la logique industrielle des constructeurs et les visées politiques des gouvernements, il est bien difficile de trouver une cohérence. Quand on ajoute le consommateur au tableau, l'équation devient-elle insoluble ? Parce que rares sont ces derniers à abandonner volontairement leurs habitudes : le chargement se fait à coup de subventions, comme le rappelle Klaus Frölich.
Bien sûr que les constructeurs préfèrent vendre des simili-4x4 que du véhicule urbain électrique : c'est bien meilleur pour leurs marges et leur image de marque. Dans la même veine, produire des hybrides permet de ménager à la fois la susceptibilité de l'acheteur et celle du comptable qui n'a pas envie de revenir sur l'amortissement des usines de fabrication de moteurs thermiques.
Un marché moto différent
Le marché moto est différent de celui de l'automobile. Ces dernières années, on a vu arriver -et parfois repartir- des modèles correspondant à des 50 et des 125 cm3, catégories faciles à produire à des prix proches de leur équivalent thermique. Il n'est pas difficile de faire passer sa flotte de scooters de livraison à des modèles électriques, sans même parler des systèmes de location.
A l'inverse de l'automobile, il y a peut-être un marché pour le motard urbain qui choisirait de laisser sa moto thermique au garage la semaine pour adopter l'équivalent d'une 125 électrique, abordable à l'achat, peu chère en entretien et suffisamment performante pour ne pas être dangereuse sur route ?
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