80km/h : le Sénat poursuit les auditions
Les associations de défense des usagers entendues par le groupe de travail
Le Sénat s'est engagé à étudier l'utilité de la mesure d'abaissement des limitations de vitesse à 80 km/h en matière de sécurité routière à travers son groupe de travail.
Outre la mise en place d'un espace participatif permettant à chacun d'intervenir sur la question, le groupe procède également à une série d'auditions, qui ont débuté en janvier avec le Délégué Interministériel à la Sécurité Routière Emmanuel Barbe.
Ce sont désormais les associations de défense des usagers de la route qui passent leur oral devant la sénatrice Michèle Vullien et les sénateurs Jean-Luc Fichet et Michel Raison.
Très présente sur le sujet depuis le début, l'association 40 Millions d'Automobilistes est farouchement opposée à cette mesure comme l'a rappelé son président Daniel Quéro :
Une telle mesure n'agit pas sur les principales causes de mortalité sur la route - qui sont l'alcoolémie et les stupéfiants au volant - et il existe de nombreux exemples, en France comme à l'étranger, qui contredisent le modèle mathématique qui voudrait que « 1% de réduction de la vitesse moyenne permette une réduction de 4% de la mortalité routière », seul et unique argument avancé par le Gouvernement pour justifier cette décision d'abaissement de la vitesse.
Pierre Chasseray, délégué général de l'association, met également en avant l'augmentation des amendes que provoquera l'application de cette mesure avec une estimation de 340 millions d'euros de recettes supplémentaires.
L'Automobile-Club de Avocats (ACDA) était également auditionné aux côtés de la Ligue de Défense des Conducteurs (LDC) et a mis en avant la rupture qui se creusent entre les pouvoirs publics et les usagers de la route. Pour l'ACDA cette mesure nécessite une expérimentation réelle soumise à l'examen d'un comité indépendant et, le cas échéant, une décentralisation qui permettrait aux autorités locales de choisir ou non d'abaisser les limitations.
Enfin, l'ACDA et son président Me Rémy Josseaume espèrent également que les mesures de sécurité routière passent désormais par le pouvoir législatif et non pas par l'exécutif :
Ces mesures sont la parfaite illustration de la "réglementarisation" excessive du Code de la route au détriment du pouvoir législatif"
La FFMC a également été reçue.
Pour Marc Bertrand, suite à la réunion : "Les sénateurs sont à l'écoute et énervés de ne pas avoir été consultés. [...] Il est difficile de dire aujourd'hui que les 80 km/h vont passer à la trappe."
Rappelons également que si le Sénat poursuit son étude sur le sujet, le gouvernement semble déjà avoir bouclé le dossier de son côté puisque la Délégation à la Sécurité Routière a déjà lancé une vaste et couteuse campagne de communication expliquant les bienfaits de l'abaissement de la vitesse.
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