La chasse aux sans gants

Nécessité de s'équiper avec du matériel homologué pour les deux-roues motorisés

Pas de mise en danger de la vie d'autrui... mais des points en moins quand même !

Avant il y avait les sans dent. Les pauvres, dédaignés par les grands de ce monde. Toujours soucieux du bien-être de ses sujets, le Royaume de France vient de pondre une nouvelle ordonnance : à partir du 20 novembre 2017, le port des gants est obligatoire sur tout deux-roues motorisés. La FFMC, ici en retard d'une guerre, s'insurge sur le côté obligatoire de la chose.

On le savait depuis septembre. Mais ce qui devrait n'être qu'une simple mesure de bon sens se retrouve donc dans le marbre de la loi, avec comme double conséquence, d'un côté, une mission supplémentaire pour les forces de l'ordre, qui devront vite "communiquer" aux autorités concernées, autorités comptant pour les épauler sur les reportages complaisants de TF1 et les déclarations auto-satisfaites des associations habituelles qui, forcément, sont subventionnées à cette fin ; de l'autre, l'usager ne risque plus seulement de se faire mal, mais également de passer à la caisse, voire par un stage de récupération de points. Puisque le non port des gants est désormais sanctionné non seulement par une amende (il faut bien inciter) mais par un point de moins sur le permis. Et ceci concerne aussi bien le conducteur que le passager naturellement, souvent délaissé en termes d'équipements.

Et bon courage aux forces de l'ordre qui devront séparer le bon grain de l'ivraie en allant traquer la petite étiquette d'homologation, déchirée ou délavée sous la manchette du gant, certifiant leur conformité aux EPI (équipements de protection individuels). Car oui, il faut non seulement porter des gants, mais des gants homologués avec la petite étiquette qui va bien. Du coup, même le motard soucieux de son équipement avec des gants renforcés et protections kevlar, toujours en bon état, mais datant d'avant la petite étiquette peut passer à la caisse.

Heureux hasard du calendrier : cette application au début de l'hiver sera nécessairement suivie d'effet, ne serait-ce que pour éviter l'amputation des doigts gelés par le froid. Mais qu'en restera t'il au printemps ? Tout ceci est pourtant une question de bon sens ; un bon sens pourtant peu répandu si l'on en juge par le bon tiers, mesure aléatoire faite totalement à la louche, de "bikers sans gants" régulièrement aperçus sur le périphérique parisien. Car non, il n'y a pas que les scootéristes à ne pas porter de gants, mais aussi de "vrais" motards.

Bref, sans dent ou sans gant, même combat, le motard d'en bas n'a pas fini de payer... car nul doute qu'il ne s'agisse que du début des obligations multiples et variées qui nous pendent au nez à la lanterne.

Plus d'infos sur les dessins de presse

• Toutes les actualités Crobards