Interview avec Jean-Luc Mars, directeur général, Triumph France
"Nous sommes un constructeur spécialiste du trail, du roadster et du classique"
Les fans historiques de la Bonneville se retrouvent dans l'esprit du nouveau 1200
Le Salon de la Moto Porte de Versailles nous a donné l'opportunité de passer 20 minutes en tête à tête avec Jean-Luc Mars, directeur général de Triumph France. L'occasion de faire le point sur l'actualité de la marque anglaise et sur ses projets.
Comment va Triumph ?
"Nous allons être à légèrement plus de 5000 motos cette année, c'est à la fois relativement stable et une toute petite baisse, dans un marché français qui manque de dynamisme. Ce n'est pas une année historique pour nous (la marque anglaise a écoulé jusque plus de 7000 motos par an, à l'époque où les Street Triple se vendaient comme des petits pains, ndlr). En même temps, 2015 était une année de transition pour nous. Nous avions constaté une baisse du marché des sportives et un repli du marché du roadster performant, mais un engouement sur le segment des motos classiques. Or, notre gamme classique était en fin de vie et nous venons juste de la renouveler. Ce qui est intéressant, avec cette nouvelle génération de Bonneville 1200, c'est que les fans historiques des Bonneville des années 60 et 70 sont séduits par ce modèle".
On a effectivement eu l'impression que votre plan produit a connu un petit moment de creux ces dernières années...
"Pas tant que cela, en fait. Il y a deux ans, nous avons opéré un revirement stratégique majeur. A l'époque, nous voulions devenir un constructeur généraliste présent sur tous les marchés mondiaux. Nous avions donc développé une offre sur une machine légère. Au dernier moment, cette 250 cm3 qui était prête, il a été décidé de ne pas la commercialiser. Nous avons alors pris la décision de nous concentrer sur les marchés développés, de la grosse cylindrée et de monter en gamme".
C'est un peu à contre-courant, quand on observe la stratégie de BMW, de KTM ou même de Harley-Davidson...
"Oui, mais économiquement, pour nous, ça fait sens. Nous avons décidé de rester un constructeur spécialiste présent sur trois segment de marché : les roadsters, les trails et les classiques. Nous sommes un constructeur premium".
Avec vos trails, vous avez réussi à vous imposer ?
"La Tiger 800 a parfaitement réussi sa mission, elle est leader. Sur le 1200, nous sommes encore challenger, mais c'est aussi notre mission d'aller taquiner des machines plus établies sur le marché".
Quand vous parlez d'une gamme "classique", cela inclut le custom ?
"Oui, mais nous allons tendre de plus en plus vers une vision du custom à l'européenne. Nos customs auront de plus en plus l'ADN Triumph ; d'ailleurs, il y a eu de beaux customs Triumph dans les années 60 et 70".
La Rocket III disparaît du catalogue ?
"Non, elle n'est pas sur le stand, mais on en vend encore 60 à 70 par an, la Rocket III, c'est une moto atypique, à part sur le marché. C'est une moto importante pour nous".
Comment définir Triumph aujourd'hui ?
"Il y a différents plaisirs à posséder une moto aujourd'hui. Il y a le plaisir de la regarder, de la customiser, de rouler. Quel que soit le segment, nos motos sont aussi conçues pour le plaisir de rouler".
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