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Pièges dans les chemins : 20.000 euros d'amende requis

Le Symadrem jugé 4 ans après le décès de Martin Pugliesi

Verdict du Tribunal Correctionnel de Tarascon le 2 juin prochain

Pièges dans les chemins : 20.000 euros d'amende requis contre le Symadrem - crédit photo : Claudius VasilescuLe Symadrem est-il responsable de la mort de Martin Pugliesi ? C’est la question à laquelle devra répondre le Tribunal Correctionnel de Tarascon qui a entendu les parties pendant près de cinq heures.

Le Président du Tribunal est revenu de manière détaillée sur les circonstances de l’accident et sur les éléments versés au dossier. Il a rappelé que l’ancien président du Symadrem, Michel Vauzelle, avait écrit dès 2003 aux maires des communes adhérentes pour leur signaler la nécessité de réglementer l’accès aux digues.

Il a souligné que la circulaire du 6 septembre 2005 (la fameuse « circulaire Olin ») indiquait que :

Lorsque des obstacles physiques sont utilisés, pour des raisons de sécurité, il est recommandé de ne jamais tendre de câbles, de fils de fer et moins encore de barbelés, qui constituent des obstacles insidieux, invisibles pour un motard et excessivement dangereux.

Il a ensuite demandé ce qui avait été fait entre 2003 et l’accident de Martin. Le représentant du Symadrem a admis que rien n’avait été fait jusqu’à ce funeste 19 juillet 2010. Les communes ont pris des arrêtés d’interdiction après l’accident.

Se basant sur un décret de 1932 et un arrêté préfectoral de 2003, le Symadrem défend l’idée que Martin et ses amis présents ce jour-là savaient que rouler sur les digues était interdit. Maître Viola prétend que Martin roulait trop vite pour s’arrêter à temps et qu’il est le responsable exclusif de sa propre « fatalité ».

La famille de Martin quant à elle soutient que les digues ont toujours été utilisées par de nombreux et divers usagers, qu’ils soient piétons, cyclistes, cavaliers, motards, quadeurs... Que le chemin d’accès à la digue emprunté par Martin était dépourvu d’un panneau d’interdiction B0 (ce que le Symadrem ne conteste pas, expliquant que le panneau a été volé 15 jours avant l’accident) et que le danger représenté par le câble n’était pas signalé. Maître Mimran insistera sur le caractère « intrinsèquement dangereux » d’un tel dispositif.

Le procureur lui, considère qu’il est difficile de croire que Martin et ses amis pouvaient ignorer enfreindre la réglementation. Il craint la survenue d'un "Martin 2", car les pratiquants continuent à rouler sur les digues malgré les panneaux indiquant l'interdiction et signalant le danger.

Le procureur estime néanmoins que l’existence de ce câble, tendu de manière « insidieuse » comme décrit dans la circulaire de 2005, est la cause exclusive de l’accident et donc du décès. Le procureur requiert contre le Symadrem une amende de 20.000 € et la publication du jugement soit dans la presse locale, soit dans les locaux du Symadrem.

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Benelli