Dakar : Despres croit en la Yamaha
Le pilote français en quête d'un sixième titre sur le rallye raid
"Je ne me bats pas avec les autres : ils progressent, ils vont vite, mais ils ne me font pas peur"
Quintuple vainqueur du rallye Dakar et double tenant du titre, Cyril Despres aborde la prochaine édition d'une façon inédite. En effet, après 10 ans de compétition où il a brillé avec KTM, le pilote Français s'est engagé en début de saison avec Yamaha.
A deux mois du grand départ, Despres livre ses impressions et demeure confiant quant à ses chances sur le rallye même s'il reste lucide sur la difficulté de la tâches à accomplir...
Interview de Cyril Despres
Cyril Despres, cette saison est décisive dans votre carrière, puisque vous avez mis fin à votre glorieuse aventure avec KTM pour rejoindre Yamaha. Aviez-vous besoin de ce tournant pour relancer votre motivation ?
Si j’avais voulu la simplicité, je serais resté chez KTM. Mais changer de marque, c’est une remise en question nécessaire, car rester trop longtemps dans un train-train, ça ne fait plus avancer. Alors j’avais tout simplement envie d’aller voir ailleurs. Et lorsque je suis allé chez Yamaha, en région parisienne, j’ai eu un déclic. Il y a partout des photos de la vieille époque du Dakar, on ressent l’esprit de Jean-Claude Olivier ou de Stéphane Peterhansel, ça sent et ça vibre rallye raid. J’ai réalisé que dans cette équipe, je serai entouré de gens qui ont la même passion que moi pour le Dakar. Maintenant, il n’y a qu’une seule question qui m’intéresse, c’est de savoir si je suis capable de changer de moto et de continuer à gagner cette course.
Sur cette saison, vous avez concocté un programme de compétition plutôt léger. Est-ce suffisant pour viser la victoire avec une nouvelle moto ?
En tant que compétiteur, j’aime soigner tous les détails et je préférerais toujours avoir davantage de certitudes avant le Dakar, je ne suis jamais rassasié. Mais en même temps, je sais que cette méthode me correspond et qu’elle fonctionne. Nous avons fait beaucoup de tests et si j’ai peu de journées de compétition avec la Yamaha, ça ne me pose pas de problème. J’aurai mon compte en janvier.
Une sixième victoire, pour égaler le record de Stéphane Peterhansel, voilà un défi exaltant…
Il faut rester serein, car c’est difficile de dire que je pars pour la gagne dans ces conditions, tout est nouveau. Je ne veux ni être déçu, ni décevoir les autres. Mais je pense que ça peut marcher et si cela se fait dès la première année, ce serait fun !
D’après vos sensations au guidon de la Yamaha, a-t-elle les moyens de rivaliser avec les KTM ?
La difficulté, c’est que cette année, tous nos adversaires ont développé une nouvelle moto, alors je n’ai pas suffisamment d’informations. Mais c’est une moto très puissante, qui a montré son niveau de performance en début de Dakar dans la dernière édition. Les changements que je ressens, c’est qu’elle est très linéaire dans son accélération. Et elle est par ailleurs plus petite et plus compacte, ce qui la rend très agréable à piloter.
Face à vous, la concurrence a évolué : au-delà du duel que vous disputez traditionnellement avec Marc Coma, les outsiders semblent être devenus de réels prétendants au titre…
Oui, mais si l’on compare avec le vélo par exemple, il y a les coureurs qui se concentrent uniquement sur une échéance, qui peut-être le Tour de France, les championnats du monde, ou encore Paris-Roubaix. C’est mon cas avec le Dakar. Et finalement, nous ne sommes pas nombreux à avoir prouvé qu’on pouvait être régulier, année après année, sur ce rendez-vous. Je considère que la clé de ma réussite, c’est l’expérience. Je ne me bats pas avec les autres : ils progressent, ils vont vite, mais ils ne me font pas peur.
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