Coupes moto légende : voyage à travers l'histoire de la moto

Un rassemblement de motos anciennes à la croisée des générations

Les 1er et 2 juin 2013 sur le circuit de Dijon-Prenois

Sous un soleil timide, les aficionados de Harley-Davidson côtoient les Kawasakistes convaincus tandis que les pro-Yamaha prêchent pour leur paroisse. Un spectacle qui amuse les vieux de la vieille, ces motards avertis qui bichonnent leur bolide comme on prend soin d'un bébé. Et d'ailleurs, certains bébés font déjà entendre leur grosse voix. A l'unisson les mécaniques italiennes, allemandes, anglaises ou françaises vrombissent pour le bonheur des passants. Un régal pour les yeux et les oreilles.Une panthère rose tranquillement assise dans le panier d'un side-car, une Terrot à demie ensevelie sous les étreintes de dame nature, du cuir, beaucoup de cuir, quelques moustaches et de drôles de personnages que l'on dirait tout droit sortis d'un livre d'histoire. Voilà le curieux spectacle qui s'offre aux yeux étonnés des badauds sur le circuit de Dijon Prenois.

Et puis l'heure est venue pour les pilotes de prendre le départ. Les machines tremblent d'impatience, les spectateurs aussi. Ca y est, le feu est passé au vert et les concurrents s'élancent avec une vivacité insoupçonnée. Une Norton prend la tête de la course. Soixante-ans qu'elle n'a jamais perdu une course, ce n'est pas aujourd'hui qu'elle prendra sa retraite. Un coup de poignée et c'est reparti comme en 40.Un peu plus loin, on se croirait revenu en pleine guerre mondiale. Les campements de fortune bordent un chemin terreux où les rutilantes Suzuki Hayabusa saluent amicalement les vieilles Motobécane garées sur le bas-côté dans un élégant jet de boue. Soudain surgit une Peugeot de 1924. Une vieille dame que l'on laisse passer respectueusement dans un silence laissant tout le temps de savourer chacune de ses sages paroles.

De l'autre côté du grillage, les spectateurs sont alertes ; ce serait dommage de rater le combat acharné dans lequel ce sont lancés ces mamies à deux-roues. En attendant le dénouement, certains préfèrent vadrouiller dans les allées pour admirer de plus près ces engins sortis d'un autre temps. Au milieu des deux et trois-roues qui peuplent les abords du circuit, on trouve de drôles de bolides dépourvus de moteur. Dotés de trois ou quatre roues, ils avancent lentement au rythme des pas de son conducteur qui transporte là un bagage précieux. Dans ce véhicule que l'on appelle plus communément poussette, un petit ange dort déjà. Ses yeux d'enfant se sont émerveillés tant et tant de fois que le bout de chou n'a pas eu la force de rester éveillé, bercé par le ronronnement régulier de ces machines d'un temps qu'il n'a jamais connu.
La relève est assurée.