Silk Way Rally : victoire de Carlos Sainz

Une victoire liée à la concentration et à la navigation encore plus que le pilotage

Les équipages du Silk Way Rally qui ont achevé leur périple à travers la Russie sur les bords de la Mer Noire. Après la visite du premier ministre Vladimir Poutine sur le bivouac de Maykop hier soir, les concurrents ont disputé une dernière spéciale qui a officialisé les victoires de Carlos Sainz en autos et du prometteur Eduard Nikolaev en camion.

La spéciale aux 24 gués n'a donc pas fait trébucher Carlos Sainz. Le leader du classement général depuis la pirouette de Giniel De Villiers a assuré son coup. Alors que Nasser Al Attiyah avait choisi de faire le spectacle pour aller chercher une troisième victoire de spéciale consécutive, l'espagnol a évité de se lancer dans la surenchère. Il reste le maître du Silk Way Rally en remportant la deuxième édition au terme d'une semaine où il a finalement été moins malmené par Nasser Al Attiyah que par Giniel De Villiers. Le duo attendu avec le Qatari s'est finalement transformé en trio. A niveau de pilotage comparable, la différence se joue sur la constance de la concentration, spécialement lorsque le programme est aussi corsé en navigation que sur le Silk Way Rally. A ce jeu, tout le monde y est allé de ses petites hésitations, mais Sainz a su limiter les fautes un peu mieux que les autres. C'est bien là un axe de travail sur lequel Al Attiyah devra méditer pour espérer succéder à Sainz au palmarès du prochain Dakar, dans moins de quatre mois.

La bataille pour la place de meilleur non Volkswagen a donné lieu à encore plus de rebondissements. Boris Gadasin a d'abord fait illusion, mais son Proto G-Force s'est envolé un peu trop tôt, laissant au buggy de Matthias Kahle le soin de mener la meute des « privés ». Alexandre Mironenko, misant tout sur la régularité, était ensuite le mieux placé pour décrocher cet accessit convoité. Mais les 16 derniers kilomètres ont tourné au cauchemar : avec le moteur cassé, le Russe rejoint l'arrivée « à la ficelle », dépasse le temps imparti et passe à la caisse des pénalités, ce sera deux heures ! Toujours en embuscade, c'est donc Kahle qui hérite du statut de meilleur poursuivant des Race Touareg. Encourageant pour le prochain Dakar, bien qu'il pointe tout de même à plus de 6h50 de Sainz. Un peu plus loin, à la 6ème position du général, un autre titre est décerné pour le compte de la catégorie T2, au seul équipage français terminant la course : Frédéric Chavigny et Jean Brucy, dans une Nissan Dessoude.

Une page d'histoire a probablement été tournée au sein du Team Kamaz, dont les camions trustent le podium comme les Race Touareg de Volkswagen. Le capitaine historique Vladimir Chagin, sextuple vainqueur du Dakar, a commencé par prendre la course à son compte avant d'être, comme souvent, dépassé par le fin stratège Firdaus Kabirov. Mais la réelle menace est venue d'ailleurs. A 26 ans, Eduard Nikolaev a bouleversé la hiérarchie traditionnellement établie, en commençant par remporter une étape. Il a surtout distancé ses prestigieux aînés en évitant une erreur de navigation fatale aux ambitions de victoire de Chagin et Kabirov. Le jeune pilote formé au Tatarstan semble placé sur des rails : son parcours n'est pas sans rappeler celui du recordman de victoires sur le Dakar. D'ailleurs, le « petit Tsar », convié l'année dernière à la campagne victorieuse de Chagin en tant que troisième homme dans la cabine, est maintenant appelé à piloter son propre camion lors du prochain rendez-vous sud-américain, au mois de janvier.

La place de premier non Kamaz a longtemps été disputée entre Franz Echter, au volant d'un MAN, et le Tatra d'Ales Loprais. C'est finalement dans l'avant-dernière étape que le pilote tchèque a pris l'avantage, après avoir pour l'essentiel perdu ses chances de podium sur des erreurs de navigation. A force de détours et de demi-tours inutiles, Loprais a certainement parcouru beaucoup plus que les 2014 kilomètres du tracé chronométré du Silk Way ! Dans la concurrence aux Kamaz sur le prochain Dakar, il faudra souhaiter un peu plus de réussite à Gerard De Rooy qu'à ses deux représentants sur le rallye, Pep Vila et Hugo Duisters, qui ont accumulé les pannes, les casses mécaniques et les mauvais coups de volant. Ils terminent respectivement 10ème et 13ème du classement général.

Classement

100 T1/1 2/1 SAINZ Carlos (ESP) / CRUZ SENRA Lucas (ESP) Volkswagen RACE TOUAREG III 19h42m02
102 T1/2 2/2 AL ATTIYAH Nasser Saleh (QAT) / GOTTSCHALK Timo (DEU) Volkswagen RACE TOUAREG II 19h50m29s + 8m27s
104 T1/3 2/3 MILLER Mark (USA) / PITCHFORD Ralph (ZAF) Volkswagen RACE TOUAREG II 20h22m24s + 40m22s
105 T1/4 4/1 KAHLE Matthias (DEU) / SCHUENEMANN Thomas (DEU) SMG BUGGY 26h32m11s + 6h50m09s
121 T1/5 1/1 DZHEPAEV Binyamin (RUS) / KUZMICH Alexey (RUS) UAZ PICKUP 26h54m28s + 7h12m26s
115 T2/1 1/1 CHAVIGNY Frederic (FRA) / BRUCY Jean (FRA) Nissan PATHFINDER 26h54m50s + 7h12m48s
109 T1/6 1/2 MIRONENKO Alexander (RUS) / LEBEDEV Sergey (RUS) Nissan FRONTIER CREW 2h00m00s 27h10m48s + 7h28m46s
111 T1/7 1/3 VANAGAS Benediktas (LTU) / JURGELENAS Saulius (LTU) OSC OSCAR 03 28h43m15s + 9h01m13s
108 T1/8 1/4 BERKUT Alexey (RUS) / MESCHERYAKOV Konstantin (RUS) Mitsubishi PAJERO EVOLUTION 28h56m55s + 9h14m53s
114 T1/9 2/4 HEYMANN Raz (ISR) / SEGAL Hillel (ISR) Mitsubishi PAJERO 1h03m00s 29h13m14s + 9h31m12s