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Essais Michelin hivernaux... dans le froid!

Pour nous présenter son programme sportif 2013 et nous dévoiler les coulisses d'une séance d'essais privés, Michelin nous a convié à des essais pré bol, ce mercredi 13 mars à Magny-cours. Pas de bol justement, il faisait un froid de canard !

Mieux valait prévoir ses bottes de Nevers fourrées ce matin, car en sortant de la gare, la voiture de loc' qui nous attend est littéralement couverte de glace. La veille en réponse au service presse qui nous confirmait le maintient de l’événement, j'avais indiqué ma pointure de chaussure et la longueur de mes skis. Je n'étais pas loin de la vérité, le thermomètre hésite entre 0 et -1°.

Essai sur piste froide des pneus Michelin avec le GMT 94

Tester en conditions réelles

Les amateurs du Bol d'Or et su SBK le savent, à Nevers, les nuits sont fraîches. En 2012, la température de l'air y est descendue à 2° et celle de la piste à 5°. La course à d'ailleurs faillie être suspendue. Dans ces conditions il faut des pneus qui restent chaud et qui offrent un sacré grip. C'est un des aspects les plus difficiles de l'endurance, pour les pilotes, comme pour les pneus. Et c'est justement ce qui intéresse Michelin qui voit ici un moyen de proposer des solutions techniques adaptées aux motards qui roulent en toutes saisons. Pour valider les solutions, la méthodologie consiste à mettre tous les pneumatiques dans les mêmes conditions de pression et de température (2 heures sous des couvertures chauffantes). Ensuite, après roulage les techniciens mesurent la température de la nappe en 5 points à 1 cm de profondeur et la pression à chaud. A cela s'ajoutent les retours d'infos pilotes et les relevés d'acquisition de données, propres à chaque team.

Mesures et acquisitions de données pneus

La mesure sur 5 points est fondamentale car les pneus sont asymétriques, c'est à dire que la gomme côté gauche est différente de celle du côté droite, et à plus forte raison du centre. L'objectif est bien-sûr d'adapter le pneu au circuit, qui en général, tourne à droite. Les virages à gauche, moins nombreux demandent donc une gomme plus tendre, qui chauffe plus vite, pour au final offrir une usure et un comportement homogène.

Mesure de température du pneu

Laissons Nicolas Goubert directeur technique de la division Compétition, nous expliquer le mode opératoire :

 « Les équipes MICHELIN travaillent en développement continu pendant la saison, et aussi d’une saison sur l’autre. La confrontation en piste est un puissant stimulant et accélère la capacité des équipes à mettre au point de nouvelles solutions innovantes.
Cette séance à Magny-Cours est le résultat des analyses effectuées lors de la saison
précédente et des évolutions mises au point pendant l’inter-saison, avec nos outils de développement.
L'ensemble d’informations récolté constitue une base d’échanges avec les pilotes. Ensuite une analyse plus fine permet d'en tirer des conclusions, d’évolution ou de validation, et de définir les avancées technologiques que nous mettrons à la disposition de nos partenaires lors des prochaines de courses. »
Soumise à des conditions changeantes sur une même course (chaleur accablante en journée, fraîcheur, voire froideur, de la nuit, humidité du petit matin, averses...) l'endurance constitue un excellent laboratoire et surtout un des rares terrains où tous les manufacturiers peuvent se confronter ! Cette année encore ils seront 4 challenger pour la victoire : Bridgestone, Dunlop, Michelin et Pirelli.

Eviter la chute

Dans ces conditions très rudes, 6 teams Michelin avaient fait le déplacement : la BMW 99, le GMT, le Yart, en SBK. Louit Moto N°33, le team AZ moto et l'équipe Viltaïs (voir plus bas) représentaient le superstock. L'occasion pour nous de voir de superbes machines avec un incroyable degré de finition et de préparation.

Essai sur piste froide des pneus Michelin avec le GMT 94

Si tout le monde a roulé sur une piste humide la veille, évaluant les performances des nouveaux « pluies » très justement dédiés aux basses températures et aux conditions séchantes, ce mercredi matin, les motos sont sagement restées aux box... Certains ont même préféré plier les gaules et rentrer chez eux, comme le Yart et la BMW 99 qui n'ont pas attendu le retour du soleil dans l'après midi. Les plus patients ont été récompensés par une température de piste qui est montée entre 8 et 10° vers 15 h, alors que l'air était repassé dans le positif. Impossible de réaliser des chronos significatifs cependant. David Checa et Maxime Berger sont malgré tout descendus respectivement en 1, 43.56 et 1, 43. 97, à comparer aux 1,39.77 de Vincent Philippe en pôle 2012, avec des conditions.... incomparables justement !!!. Mais, l'objet de ces essais était de préparer des conditions de piste difficiles, et sur ce point, les teams ont été gâtés ! Malgré tout, vu du bord de la piste, les pilotes ne faisaient pas semblant !

La Yamaha du GMT 94

Demandez le programme !

Reste qu'au delà de cette séance de travail, Piero Taramasso, responsable des activités compétition moto nous a fait part de ses projets Michelin. L'Europe sera à l'honneur, puisque qu'outre le championnat du monde d'endurance (WEC) qui se déroule sur 4 épreuves (Bol d'Or, 8 h d'Oscherleben, 8 H de Suzuka et 24 H du Mans) Michelin sera officiellement présent en CIV sbk  (championnat de vitesse italien catégorie superbike) avec le sympathique Sébastien Gimbert (BMW) mais aussi l'ex pilote de GP Manuel Poggiali (Ducati Panigale) ! De l'autre côté des Pyrénées, C'est en CEV que Michelin fournir officiellement tout le paddock du MOTO2 et ce jusqu'en 2015 ! Enfin c'est David Muscat, 7 fois champion de France (!) qui aura la charge de représenter Bibendum avec la Ducati Panigale. Avec lui un sérieux client est de retour, puisque l'année dernière le règlement le pénalisait lui et sa « vieille 1198 »... A suivre donc

Piero Taramasso en discussion avec David Checa

« Enthousiasmez-vous ! »

Sur place, nous avons pu rencontrer Yannick LUCOT, dont la devise en tête de ce paragraphe n'est pas sans rappeler celle de Stéphane Essel décédé il y a quelques jours. Yannick Dirige une association d’insertion de 60 salariés, pour le moins motivante et efficace puisque 70% des jeunes qui y passent trouvent un emploi ! Rien de tel que la compétition moto (4 fois champion de France 50!) et l'esprit de l'endurance pour fédérer ses troupes depuis 10 ans. « La compétition est un outil, qui donne du sens, ce n'est pas un objectif en soi. Les réussites collectives grandissent l'individu. Notre démarche repose sur le brassage et la mixité sociale. Comment peut-on aider les gens à sortir de leur milieu si on les laisse entre eux ? L'individu a besoin de reconnaissance, d'avoir des rêves et des projets. L'endurance c'est aussi beaucoup de contraintes, à l'image de la vie où l'on a des droits mais aussi des devoirs » Autant d'idées qui collent bien à l'esprit Michelin, partenaire de ce team très pro, qui manie le chrono et l'acquisition de données sous l'oeil attentif de Christian Sarron, parrain de la première promotion de 7 élèves en CQP « technicien expert APV motocycle » au Lycée Sainte Claire de Sury le Comtal (42450). Lerepairedesmotards.com qui apprécie l'initiative à sa juste valeur souhaite bonne chance à toute l'équipe 333 !!!!

l'équipe Viltaïs 333